L'agence de police européenne Europol a annoncé le 17 mars 2015 la constitution d'une équipe d'experts chargée de combattre les groupes criminels qui organisent l'immigration clandestine en Méditerranée. Surnommée "Jot Mare" (pour Joint operation team), l’équipe qui sera basée à La Haye dans les bâtiments d'Europol rassemblera des informations sur les passeurs, les analysera et les redistribuera aux États-membres. Elle est composée d'experts de 13 pays européens : Belgique, Chypre, Danemark, France, Allemagne, Grèce, Italie, Malte, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède et Royaume-Uni.
"Les tragédies en mer impliquant des migrants exigent une action immédiate et coordonnée au niveau européen", a déclaré Rob Wainwright, directeur d’Europol, dans un communiqué. La tâche est néanmoins "difficile", a-t-il avoué, cité par l’Agence afp : "la situation politique en Afrique du Nord est très instable et, par exemple, en Libye, il est très difficile d'établir des relations au niveau des forces de l'ordre". "Ce qu'on remarque, c'est que ces réseaux sont de plus en plus internationaux, parfois avec des Européens, mais aussi des Syriens, des Irakiens, des Libyens...", a ajouté le directeur d'Europol.
La lutte contre la traite des êtres humains est une priorité de la Commission européenne, a déclaré à cette occasion Dimitris Avramopoulos, commissaire européen à la Migration et des Affaires intérieures. Il a rappelé que près de 220 000 migrants ont traversé la Méditerranée l'année dernière, selon l’agence de contrôle des frontières Frontex, contre 60 000 en 2013, et que plus de 3000 personnes sont décédées en 2014. Cette année, le nombre de décès atteint déjà 1000 migrants, a-t-il insisté.
Pour rappel, le 4 mars 2015, la Commission européenne a annoncé son intention de présenter sa stratégie sur la Migration à la mi-mai, deux mois plus tôt que prévu, pour faire face à l’immigration irrégulière qui a triplé en début d'année par rapport à l'année précédente, selon Frontex. Le sujet était à l’ordre du jour du Conseil JAI du 12 mars dernier. En février 2015, la Commission a également annoncé la prolongation de l’opération Triton jusqu’à la fin de l’année. Cette opération de surveillance était censée soutenir l’Italie dans le contrôle des frontières, après qu’elle avait mis fin à l’opération Mare Nostrum, une opération de sauvetage ayant permis de sauver plus de 100 000 personnes et d’arrêter plus de 700 trafiquants.
Le commissaire a également souligné l’importance de l’échange d’information dans la lutte contre le terrorisme, s’exprimant en faveur d’un centre européen de lutte contre le terrorisme.