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Développement et aide humanitaire
Le Conseil "Affaires étrangères" adopte des conclusions sur la position de l'UE pour la conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Addis-Abeba en juillet 2015 et le sommet de l'ONU à New York en septembre 2015
26-05-2015


La Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, avec la Secrétaire d'Etat britannique pour le développement international, Justine GreeningLe 26 mai 2015, les ministres en charge du développement se sont réunis à Bruxelles pour un Conseil "Affaires étrangères" (CAE), présidé par la Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, au cours duquel ils ont abordé le financement du développement dans le cadre des négociations en vue du nouvel agenda de développement post-2015. Le Luxembourg était représenté par Christian Braun, représentant permanent auprès de l’UE.

Le Conseil a adopté des conclusions sur la position de l'UE pour la conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Addis-Abeba en juillet 2015 et le sommet de l'ONU à New York en septembre 2015, où il s’agira de définir les objectifs de développement durable (ODD) qui seront à la base du programme de développement pour l’après 2015 – un programme qui doit succéder aux Objectifs du Millénaire en matière de développement (OMD) dont cette année constitue la date-butoir.

 "Ce que nous avons convenu aujourd'hui constitue une base solide pour une action et un leadership de l'UE dans le processus de négociations qui arrive", a déclaré Federica Mogherini, selon ses propos repris dans un communiqué de presse du Conseil.

Principes directeurs pour un nouveau partenariat mondial

Concrètement, le Conseil a complété les conclusions qu’il avait adoptées en décembre 2014 en se basant sur la communication présentée par la Commission en février 2015.

Pour mémoire, le sujet de l’agenda post-2015 en matière de développement avait été longuement traité lors du Conseil “Affaires Etrangères” en décembre 2014, où les ministres avaient examiné l'approche de l'UE pour les négociations à venir. La Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, s’était alors félicitée, à l’issue du Conseil, que "l'UE parle désormais d'une seule voix" concernant l’agenda post-2015. La Commission européenne avait ensuite présenté, le 5 février 2015 sa communication sur un "Partenariat mondial pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable après 2015", un document censé servir de base à la position que défendra l’UE dans la poursuite des négociations internationales sur les objectifs mondiaux universels de développement durable pour l’après-2015.

Dans ses conclusions, le Conseil réaffirme un certain nombre de principes directeurs pour un nouveau partenariat mondial qu’il avait énoncés dans ses conclusions de décembre 2014 : universalité, responsabilité partagée, responsabilité mutuelle, prise en compte des capacités respectives, et une approche multipartite.

Le nouveau partenariat mondial devrait également se fonder sur, et promouvoir les droits de l’Homme, l'égalité, la non-discrimination, les institutions démocratiques, la bonne gouvernance, la primauté du droit, l'inclusivité, la durabilité environnementale et le respect des frontières planétaires.

Les ministres en charge du développement soulignent également l’importance des droits des femmes, de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes et des filles.

aide au développementEn outre, aux yeux des ministres en charge du développement, l'appropriation et la responsabilité nationales seront d'une importance clé pour l'agenda post-2015 et sa mise en œuvre. Les engagements doivent à leurs yeux concerner tous les acteurs impliqués dans l’aide au développement, sur base d’une "responsabilité partagée". "L'UE et ses États membres sont prêts à jouer pleinement leur rôle, notamment par un engagement international et la mise en œuvre nationale", lit-on dans les conclusions du Conseil. "Nous nous attendons également à ce que d'autres partenaires apportent leur contribution, y compris les acteurs nouveaux et émergents", lit-on encore.

Pour le Conseil, le nouveau programme post-2015 devrait viser à éradiquer la pauvreté dans toutes ses formes et à réaliser le développement durable d'une manière équilibrée et intégrée. Aux yeux des ministres, la Conférence d'Addis-Abeba doit servir à adopter une approche intégrée, aborder les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable d'une manière équilibrée, promouvoir la cohérence des politiques, et inclure des engagements de tous les acteurs. "Le document final de la Conférence doit être entendu en tant que pilier de mise en œuvre de l'agenda post-2015", souligne le Conseil.

Les éléments-clés du nouveau partenariat mondial

Le Conseil indique que l'UE et ses États membres considèrent les éléments suivants comme "des éléments clés d'une approche globale des moyens de mise en œuvre dans le cadre d'un nouveau partenariat mondial":

  • l'établissement d'un environnement politique favorable et propice à tous les niveaux;
  • le développement des capacités à livrer;
  • la mobilisation et l'utilisation efficace des finances publiques nationales;
  • la mobilisation et l'utilisation efficace du financement public international;
  • la mobilisation du secteur privé national et international;
  • stimuler le commerce et les investissements;
  • la promotion de la science, de la technologie et de l'innovation;
  • et relever les défis et exploiter les effets positifs de la migration.

En outre, les ministres en charge du développement renouvellent leur engagement collectif pour atteindre l'objectif d’APD à 0,7 % du RNB dans le cadre de l'agenda post-2015, ce qui, aux yeux de Federica Mogherini, constitue "un signal clair de l'engagement de l'UE pour l'éradication de la pauvreté et pour le développement durable au niveau mondial".

Enfin, selon le Conseil, un véritable partenariat mondial doit s’appuyer sur un suivi solide, sur la responsabilisation et sur un cadre d’examen devant être partie intégrante de l'agenda post-2015.

Migration

Le Conseil a par ailleurs fait un suivi de la réunion extraordinaire du Conseil européen 23 avril 2015,  en examinant les questions interdépendantes de la migration et du développement. "L'approche globale de l'UE inclut de travailler sur les causes profondes de la migration irrégulière", lit-on dans les conclusions du Conseil. "L'UE est déterminée à renforcer ses travaux sur les liens entre la migration et le développement tout en continuant à lutter contre les violations des droits de l’Homme et pour la résolution des conflits dans les pays d'origine", ajoute le Conseil.

D’autres points adoptés

Le Conseil a approuvé son rapport annuel 2015 adressé au Conseil européen sur les objectifs de l'UE en matière d’aide au développement. Il a également adopté des conclusions sur le premier rapport biennal sur la mise en œuvre des engagements de l’UE en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.