Le 19 mai 2015, les ministres en charge des Affaires européennes se sont réunis à Bruxelles pour un Conseil Affaires générales, au cours duquel ils ont notamment débattu des pressions migratoires dans la région méditerranéenne et ont préparé le terrain pour le Conseil européen de juin 2015. Le Luxembourg était représenté par le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn.
Les échanges de vues des 28 ministres européens ont tout d’abord porté sur le suivi de la réunion extraordinaire du Conseil européen 23 avril 2015. Le débat a largement été consacré à l’agenda européen pour la migration présenté par la Commission le 13 mai dernier, qui décrit les mesures immédiates à prendre pour faire face à la situation de crise qui règne en Méditerranée ainsi que les actions à entreprendre au cours des prochaines années pour mieux gérer les migrations dans tous leurs aspects. Dans ce contexte, la Commission et la Présidence lettonne ont informé les ministres sur les travaux en cours. La Commission a en outre présenté son agenda pour les migrations sur lequel les ministres ont fait des remarques préliminaires, en attendant que la Commission publie des propositions législatives.
"La Présidence, la Commission et le Service européen pour l’action extérieure ont préparé une feuille de route sur le suivi des décisions du Conseil européen, qui se focalise sur le renforcement de la présence européenne en mer, le combat des trafiquants, la prévention de la migration illégale et le renforcement de la solidarité interne et de la responsabilité", a déclaré à l’issue du Conseil le ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkevics, dont le pays exerce la Présidence. "Bien évidemment, notre priorité est actuellement la prévention d’autres tragédies en mer méditerranée", a-t-il précisé.
"La migration est un défi énorme pour l’Union, qui doit se métamorphoser et démontrer qu’elle peut mettre en œuvre les réponses adéquates", a pour sa part déclaré Jean Asselborn lors du Conseil, selon ses propos repris dans un communiqué diffusé par le même jour par le ministère des Affaires étrangères et européennes. "Nous devons utiliser ce momentum politique afin de concrétiser une nouvelle dimension européenne de responsabilité et de solidarité; passons à une mutualisation véritable de la gestion des frontières, de la gestion des réfugiés et des projets avec nos partenaires à l’extérieur" a-t-il poursuivi, assurant que la future Présidence luxembourgeoise y contribuera de son mieux.
Les travaux des ministres ont ensuite porté sur la préparation du Conseil européen des 25 et 26 juin 2015 qui traitera, entre autres, de la révision de la stratégie européenne de sécurité de 2003, du suivi de la mise en œuvre des mesures visant à lutter contre le terrorisme ainsi que de la stratégie numérique et du rapport des quatre Présidents sur l’Union économique et monétaire. Ce rapport a également fait l’objet d’un bref échange de vues où les ministres ont pu faire le point sur l’état de préparation de ce dernier.
Le Conseil a adopté sans débat un règlement qui prévoit une augmentation de près d'1 milliard d'euros le montant des avances qui seront versées en 2015 au titre de l'initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ), conformément à la proposition de la Commission européenne datant du 4 février 2015. L'adoption du règlement fait suite à l'accord intervenu au sein du Conseil le 21 avril et à l'approbation du Parlement européen, le 29 avril.
Pour mémoire, l'IEJ a été adoptée par le Conseil européen en février 2013. Elle a pour objectif d'apporter des financements supplémentaires à hauteur de 6,4 milliards d'EUR au cours de la période 2014‑2020 en vue de promouvoir l'emploi des jeunes dans les régions les plus touchées par le chômage de cette catégorie de la population.
Au lieu des quelque 67 millions d'euros initialement prévus, les États membres recevront cette année environ 1 milliard d'euros sous la forme d'avances. Le règlement adopté par le Conseil supprime l'obstacle principal à la mise en œuvre de l'IEJ en libérant les États membres de la charge financière pesant sur leur budget et en leur permettant de déployer rapidement des mesures contre le chômage des jeunes.
L'augmentation des avances sera obtenue en portant à 30 % le taux de préfinancement imputé sur la dotation spéciale pour l'IEJ. Le niveau de préfinancement dans le cadre de l'IEJ se situe actuellement à 1 % (1,5 % pour les États membres faisant l'objet d'une assistance financière). Aux yeux du Conseil, l'expérience montre que les règles actuelles ne permettent pas d'atteindre la masse financière critique donnant la possibilité aux États membres de démarrer la mise en œuvre d'actions au titre de l'IEJ. "Du fait qu'ils ne disposent pas de fonds, les États membres ne sont pas en mesure de verser des avances suffisantes aux bénéficiaires, ce qui entrave considérablement le démarrage de projets visant à aider les jeunes Européens à trouver un emploi ou un stage", lit-on dans le communiqué de presse du Conseil, qui indique que ce sont les États membres enregistrant les taux de chômage des jeunes les plus élevés qui sont confrontés aux restrictions budgétaires les plus importantes. "Le nouveau règlement apporte une solution à ce problème au bénéfice des jeunes, comme le demandait le Conseil européen", se félicite le Conseil.
A noter que l'augmentation des avances ne nécessite aucune modification du cadre financier pluriannuel de l'UE ni aucun budget rectificatif. Elle offre des retombées maximales en termes d'aide aux bénéficiaires, sans sortir des limites du budget disponible.
Le règlement entrera en vigueur le jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l'UE.