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Compétitivité - Recherche et société de l'information
Les ministres de l’UE compétents en matière de recherche adoptent des conclusions sur la feuille de route pour l'Espace européen de la recherche (EER) et sur la structure consultative de l'EER
29-05-2015


Carsten Pillath, directeur général DG G - Affaires économiques et compétitivité; Marite Seile, ministre de l'Éducation et des Sciences Lettonie; Carlos Moedas, commissaire européen à la Recherche, la Science et l'Innovation; Marc Hansen. © MESRLes ministres de l’UE compétents en matière de recherche se sont réunis le 29 mai 2015 pour le volet "Recherche" du Conseil compétitivité qui avait démarré la veille à Bruxelles. Le Luxembourg y était représenté par Marc Hansen, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.

Le Conseil a adopté des conclusions sur la feuille de route pour l'Espace européen de la recherche (EER, ou ERA en anglais) pour 2015-2020 et sur la structure consultative de l'EER. Il a également adopté des conclusions relatives à "une recherche ouverte, en réseau et à forte intensité de données", qui selon les ministres, constitue "le moteur d'une innovation plus rapide et plus large".

Les ministres ont également eu un échange de vues sur le développement d'un agenda européen sur la science ouverte, la science 2.0, qui a trait aux évolutions en cours dans la manière de faire de la recherche et d'organiser la science.

La feuille de route pour l'Espace européen de la recherche

Dans ses conclusions, le Conseil estime que l'objectif de la feuille de route de l'EER est de définir un nombre limité de grandes priorités d'action qui sont le plus profitables aux systèmes européens de science, de recherche et d’innovation.

Le Conseil appelle en outre les États membres à élaborer et à développer une feuille de route au niveau national jusqu’à mi-2016. Le commissaire à la Recherche, la Science et l’Innovation, Carlos Moedas, a invité lors d’une conférence de presse les Etats membres à transposer  les agendas et feuilles de routes de l’EER au niveau national et de présenter leurs propres feuilles de routes nationales lors d’une conférence organisée en juin 2016. Il a encore souligné que l’Europe est le "numéro un" dans la recherche ouverte. "Il faut que nous maintenions notre effort dans la recherche et l’innovation ouverte", a-t-il insisté. Interrogé par un journaliste si la Commission "excluait toujours l’utilisation de la législation" dans l’EER, le commissaire a indiqué "ne pas voir une nécessité" pour une législation pour le moment, mais d’inciter les Etats membres à présenter leurs propres feuilles de routes.

Pour mémoire, c’était lors du Conseil Compétitivité de décembre 2014 que les ministres avaient décidé de soutenir le développement d'une feuille de route de l'EER à la mi-2015 en étroite coopération avec la Commission.

La structure consultative de l’EER

Le réexamen de la simplification de la structure consultative de l’EER a également fait l’objet de conclusions adoptées par les ministres de la Recherche.

Aux yeux des ministres, pour permettre une mise en œuvre cohérente de la feuille de route pour l'EER, ses mesures doivent être ancrées dans les priorités convenues pour l'EER, qui sont:

  • Accroître l'efficacité des systèmes nationaux de recherche
  • Optimiser la coopération et la concurrence transnationales
  • Créer un marché du travail ouvert pour les chercheurs
  • Égalité entre les sexes et intégration de la dimension hommes-femmes dans la recherche
  • Optimiser la diffusion et le transfert des connaissances scientifiques, ainsi que l'accès à ces connaissances
  • Coopération internationale dans la recherche

Dans un communiqué de presse diffusé le 29 mai, le gouvernement indique que la future Présidence luxembourgeoise au deuxième semestre 2015 assurera un suivi de ces conclusions notamment en ce qui concerne la gouvernance de l’EER.

"Une recherche ouverte, en réseau et à forte intensité de données"

Les ministres de la Recherche ont par ailleurs adopté des conclusions visant "une recherche ouverte, en réseau et à forte intensité de données" qui constitue un moteur de l'innovation, dans le cadre du processus de réflexion en cours sur la façon de parvenir à un véritable marché unique numérique.

Le Conseil indique que les changements dans la dynamique de la science et de la recherche sont possibles grâce à la croissance exponentielle des données et à la disponibilité des technologies numériques, et qu’ils sont induits par la mondialisation de la communauté scientifique ainsi que par la demande de plus en plus forte exprimée par la société pour que l'on réponde aux grands défis de notre temps.

Les ministres de la Recherche réitèrent les conclusions du Conseil du 3 mars 2015 sur la politique du marché unique, dans lesquelles ils soulignent que "l'exploitation pleine et efficace d'outils et de services tels que l'informatique en nuage, les mégadonnées, l'automatisation, l'internet des objets et les données ouvertes peut conduire à une meilleure productivité et à de meilleurs services et qu'elle devrait donc être facilitée, au moyen notamment de solutions axées sur les forces du marché, de la R&D, de la promotion des compétences nécessaires et du renforcement des capacités, ainsi que d'un approfondissement de la normalisation et de l'interopérabilité dans le domaine des TIC".

Ils préconisent une action au niveau de l'UE afin de mettre en place les conditions-cadres requises pour l'avènement d'un marché unique des données volumineuses et de l'informatique en nuage. Ils estiment que la recherche ouverte, en réseau et fondée sur les données peut optimiser le potentiel numérique de l'Europe en encourageant une innovation plus rapide et plus large, tout en prenant en compte les intérêts légitimes des parties concernées. Aux yeux des ministres, les données peuvent être importantes pour stimuler l'esprit d'entreprise, la transformation numérique de l'industrie ainsi que la mise au point de nouveaux modèles économiques, d'élaboration de nouvelles idées et la création de jeunes entreprises innovantes.

Pour le Conseil, il est toutefois nécessaire de garantir la sécurité juridique ainsi qu'un cadre réglementaire adéquat qui puisse contribuer à un environnement favorable à la science et à l'innovation, en vue d'une meilleure utilisation des données.

Le Conseil insiste, par ailleurs, sur la nécessité de disposer de types nouveaux de professionnels et de chercheurs dans le domaine des données qui combinent les connaissances dans leurs domaines, d'une part, et les compétences numériques et en matière de mégadonnées, d'autre part; il relève l'importance des nouvelles compétences requises pour la mise au point et l'utilisation des nouvelles générations de technologies, systèmes, plateformes et services d'analyse des données.

Agenda européen sur la science ouverte

Les ministres de la Recherche ont également eu un débat d’orientation sur la science européenne ouverte. Carlos Moedas a indiqué que la direction était "très claire", évoquant la capacité de chercheurs de pouvoir accéder à l’information. "Les chercheurs veulent avoir accès à la littérature, ils veulent un changement de paradigme de ‘payer pour lire’ à ‘lire sans payer’", a-t-il expliqué après le Conseil. Une des conclusions était selon lui que l’on ne peut pas arrêter le passage d’un monde physique à un monde numérique et que l’Europe avait intérêt "à continuer sur ce pas", vue que l’Europe était "numéro un dans le domaine dans la science ouverte".

Lors de ce débat, le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Marc Hansen, a souligné l’importance de la capacité de concevoir des modes de recherche responsables et de la contribution de la science ouverte à un environnement de plus en plus interactif et interconnecté assurant un continuum novateur.

Le programme de la Présidence luxembourgeoise en matière de Recherche

Finalement, en sa qualité de prochain président du Conseil "Compétitivité" (partie Recherche) à partir de juillet, Marc Hansen a présenté le programme de la Présidence luxembourgeoise en matière de Recherche. Il a souligné l’importance du suivi des dossiers relatifs à la réalisation de l’EER et il a introduit les priorités de la Présidence luxembourgeoise, à savoir l’intégrité de la recherche et l’égalité des chances dans la recherche qui seront discutées à la réunion informelle des ministres le 21 juillet 2015 à Luxembourg.