A peine la Commission avait-elle présenté sa stratégie pour le marché unique numérique, le 6 mai 2015, que le gouvernement luxembourgeois réagissait par voie de communiqué pour l’en féliciter. "Le Luxembourg partage les objectifs visés en attendant les initiatives législatives annoncées", rappelle le communiqué. Le gouvernement luxembourgeois, qui a élaboré sa propre stratégie numérique sous le titre de "Digital Lëtzebuerg", a en effet fait de la création d’un véritable marché intérieur unique, sans barrières aux activités transfrontalières, une de ses priorités. Une position qui avait été défendue début mars 2015 par Etienne Schneider à l’occasion d’un Conseil Compétitivité au cours duquel le Luxembourg avait diffusé un papier de position.
"C’est cet objectif qu’il faut garder en tête : la création d’un véritable marché intérieur", retient le Premier ministre, Xavier Bettel, qui est cité dans le communiqué du gouvernement. "Le monde numérique nous montre plus brutalement les limites du marché intérieur – ce qui est paradoxal dans un contexte Internet où les frontières s’estompent. Mais les obstacles en ligne ne sont pas des obstacles virtuels, ce sont des obstacles bien réels qui freinent l’innovation et la croissance", argue Xavier Bettel, qui est aussi ministre des Communications et des Médias. A ses yeux "il est inacceptable que nous devions payer plus pour nous faire livrer des colis, que nous soyons empêchés d’accéder à des offres audiovisuelles en ligne ou que nous soyons dans l’impossibilité d’utiliser des services en ligne en raison de notre lieu de résidence". "Nous comptons sur la Commission européenne pour éliminer ces barrières en créant des réelles règles communes qui encouragent les entreprises à étendre leurs activités à travers l’ensemble des 28 marchés européens", poursuit le Premier ministre qui est d’avis que "seule une action européenne peut y remédier".
Xavier Bettel salue tout particulièrement le fait que la Commission ait décidé de mettre l’accent sur la nécessité de tirer pleinement avantage du potentiel qu’offre l’exploitation et le traitement des données de masse comme relais de croissance pour l’Europe, qui faisait l'objet de l’un des "messages clefs" du Luxembourg au Conseil Compétitivité de mars dernier. Le Premier ministre "encourage" donc la Commission à "lancer rapidement les initiatives pour soutenir un développement rapide de ce créneau porteur, développement qui tiendra compte du cadre en vigueur dans le domaine de la protection des données personnelles".
La future Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2015 mettra le numérique au premier plan, en insistant notamment sur la nécessité de développer les compétences numériques en Europe, est-il par ailleurs rappelé dans le communiqué du gouvernement.