Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale - Traités et Affaires institutionnelles
Le Luxembourg a exposé à la Conférence des présidents du Parlement européen les priorités de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne
01-06-2015


Le 1er juin 2015, le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg a accueilli la Conférence des présidents du Parlement européen au château de Senningen en vue de la future Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne qui aura lieu au deuxième semestre 2015.

Lors de cette rencontre, sous la conduite conjointe du Premier ministre, ministre d’État, Xavier Bettel, et du président du Parlement européen, Martin Schulz, le gouvernement luxembourgeois a exposé à la Conférence des présidents du Parlement européen les priorités de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne. En amont de cette réunion, Xavier Bettel a eu une entrevue avec Martin Schulz.

"Les priorités fixées par la Présidence luxembourgeoise trouvent une approbation de la part du Parlement européen", s’est félicité Xavier Bettel

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, et le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, à l'occasion d'une conférence de presse du 1er juin 2015. @SIPLors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre, Xavier Bettel a indiqué que les priorités de la Présidence luxembourgeoises sont des priorités "qui doivent être dans l’intérêt commun de l’UE". Aux yeux du Premier ministre luxembourgeois, la Présidence est en outre "une opportunité" pour présenter "notre attachement" au projet d’intégration européenne. "Nous voulons faciliter les investissements au sein de I'UE, approfondir la dimension sociale européenne, travailler à la mise en place d’une véritable politique pour les migrants, continuer à dynamiser le marché intérieur, favoriser la compétitivité européenne dans un cadre global et transparent, continuer à travailler pour le développement durable et renforcer la présence de l’UE dans le monde", a annoncé Xavier Bettel.

"Nous sommes unanimes pour dire qu’une relance économique est nécessaire, que celle-ci permet de lutter contre le chômage, en particulier celui des jeunes", a précisé le Premier ministre luxembourgeois, avant d’indiquer que l’entretien avec la Conférence des présidents a également porté sur des sujets d’actualité. "Nous savons qu’au cours des six mois de notre présidence nous allons certainement parler de la Grèce, des migrations, du Royaume-Uni, mais aussi du TTIP", a-t-il relevé. En ce qui concerne l’accord de libre-échange en négociations avec les Etats-Unis, un sujet "qui fait débat", Xavier Bettel indique avoir convenu avec le président du Parlement européen et avec la Commission que la Présidence luxembourgeoise organisera "une réunion" dans le cadre de laquelle les représentants des partenaires sociaux et du patronat des 28 Etats membres se réuniront pour discuter du TTIP, et pour poser les questions nécessaires à la Commission européenne, qui sera disponible pour y répondre.

"Nous nous sommes également entretenus sur la fiscalité", a ajouté Xavier Bettel. "Le Luxembourg continue de miser sur le "level playing field" – nous devons continuer à travailler ensemble et à mettre en place des règles communes qui soient valables pour tous les pays", a expliqué le Premier ministre.

Enfin, Xavier Bettel a indiqué que la conférence de Paris sur le climat (COP21), les questions de sécurité intérieure, le dumping social, l’éducation, le développement, l’énergie, et le transport, ont également été évoqués au cours de la rencontre.

"Les priorités fixées par la Présidence luxembourgeoise trouvent une approbation de la part du Parlement européen", s’est félicité Xavier Bettel en guise de conclusion. "Cette visite n’est pas une histoire sans fin, ni une histoire avec fin : c’est un processus d’échange qui commence, et au cours des six prochains mois, nous continuerons à échanger", a-t-il souligné, car selon lui, le fait que les institutions travaillent ensemble constitue "une situation win-win".

"Le Parlement européen abordera cette Présidence avec grand optimisme", a indiqué Martin Schulz

pr-lu-logo"Ce que nous avons remarqué aujourd'hui, c’est que ce gouvernement a très bien préparé la Présidence", a pour sa part déclaré Martin Schulz. "Les membres du gouvernement ont présenté d’une manière impressionnante ce qu’ils s’attendent des six prochains mois", a-t-il poursuivi. "Voilà pourquoi le Parlement européen abordera cette Présidence avec grand optimisme", a-t-il annoncé.

Le président du Parlement européen a évoqué plusieurs "grands défis" auxquels le Luxembourg devra faire face, notamment la conférence de Paris sur le changement climatique. "Cette conférence sera véritablement historique, et je me félicite du fait que votre ministre responsable du dossier (Carole Dieschbourg, ndlr) soit en train de se préparer très sérieusement pour cet événement", a déclaré Martin Schulz. A ses yeux, la question des migrants fera également partie des grands défis de la présidence luxembourgeoise. "Nous allons devoir discuter sur comment nous allons aborder la question des migrants en vue d’éviter d’autres tragédies humaines", a-t-il indiqué, espérant que les Etats membres et les institutions européennes réussiront à trouver "des solutions justes".

Un autre point qui lui "tient à cœur", c’est la question du chômage des jeunes, qui, à ses yeux, ne doit pas être "minimisée". "Quand on voit que, dans certaines régions d’Italie ou d'Espagne, plus de la moitié des jeunes n'a pas de travail, c'est inimaginable", a regretté le président du Parlement européen. "Les jeunes dans leur pays paient pour une crise que d’autres ont occasionnée, si bien qu’il est normal que ces jeunes et leur entourage soient indifférents quant à la question de savoir si l’Europe constitue un projet juste", a expliqué le Président du Parlement européen. "Voilà pourquoi nous sommes unanimes quant au fait que la croissance et l’emploi, en particulier celui des jeunes, constituent un sujet central de la présidence luxembourgeoise", a-t-il indiqué.

Interrogé sur l'affaire LuxLeaks et le paradoxe de voir le Luxembourg à l’œuvre au cours du second semestre 2015 pour mettre fin aux pratiques des rescrits fiscaux, Martin Schulz a indiqué que selon lui, le terme "LuxLeaks" est "injuste", "car cette pratique ne se limite pas au Luxembourg". "Personne ne parle d’un NetherlandsLeak ou d’un DeutschlandLeak", a-t-il poursuivi. "Le Luxembourg n’est pas le seul pays qui a pratiqué de tels rulings, et nous devons discuter d’une amélioration dans ce domaine", a indiqué Martin Schulz, avant de rappeler qu’une commission spéciale a été mise en place au Parlement européen qui traite du sujet. "La commission TAXE du Parlement européen ne traite pas uniquement du Luxembourg, mais s’occupe aussi des tax rulings pratiqués dans d’autres pays européens", a souligné l’eurodéputé allemand. Dans ce contexte, Martin Schulz s’attend à ce que le gouvernement luxembourgeois livre toutes les informations nécessaires, "ce qui n’est pas forcément le cas pour d’autres acteurs visés". A ses yeux, "cette Présidence sera constructive sur le sujet". "Il faut trouver un terrain d'entente au niveau européen", a-t-il souligné.

Enfin, Martin Schulz a souligné la nécessité de faire avancer le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) et le TTIP, et de compléter l’Union bancaire au cours de la Présidence luxembourgeoise.

"Il n’y a pas d’alternative au passage des accords TTIP, TISA et CETA par les parlements nationaux", a souligné Mars Di Bartolomeo

La délégation du Parlement européen a eu ensuite une entrevue avec le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo, ainsi qu’avec les membres du Bureau, de la Conférence des présidents et de la Commission des affaires étrangères et européennes, de la défense, de la coopération et de l’immigration.

"Nous avons évoqué les accords commerciaux internationaux TTIP, TISA et CETA", a révélé Mars di Bartolomeo lors de la conférence de presse qui a suivi cette entrevue. "Nous sommes d’accord pour dire qu’il n’y a pas d’alternative au passage de ces accords par les parlements nationaux", a-t-il souligné.

"Nous nous sommes également entretenus sur la coopération avec le Parlement européen et les parlements nationaux dans le cadre du semestre européen", a ajouté le président de la Chambre. Martin Schulz et Mars di Bartolomeo estiment en effet que cette coopération doit être renforcée, en vue de "re-parlementariser" le semestre européen.