Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis le 10 octobre 2016 à Luxembourg pour un Eurogroupe marqué notamment par le feu vert donné au déboursement d’une nouvelle tranche d’aide à la Grèce de 1,1 milliards d’euros destinés au service de la dette. La Grèce espérait obtenir le déboursement total de 2,8 milliards d'euros, qui doivent compléter une première tranche de 7,5 milliards déjà versée en juin. Le versement de l’intégralité de cette somme de 10,3 milliards d’euros, qui correspond à la deuxième tranche du plan d’aide octroyé à la Grèce à l’été 2015, est conditionné à la clôture de la première mission de suivi des réformes auxquelles le gouvernement grec s’est engagé.
"La Grèce a terminé la mise en œuvre des quinze réformes" prévues dans ce cadre, a déclaré Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe. "Cela ouvre la voie au déboursement de 1,1 milliard d'euros", a-t-il annoncé.
Les objectifs intermédiaires qui restaient à réaliser pour conclure la première mission de suivi concernent la privatisation, les réformes du secteur de l'énergie, l'établissement de l'agence indépendante des recettes publiques et des mesures liées à la gouvernance bancaire.
Le déboursement du 1,7 milliard restant, destiné au financement d'arriérés de paiement du gouvernement grec, est lui conditionné à l'obtention de données complémentaires, pas encore disponibles actuellement mais attendues fin octobre. Ce versement serait d’ordre technique, ainsi que l’a précisé Jeroen Dijsselbloem, tandis que le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalatos, évoquait déjà la date du 24 octobre pour ce versement.
"Nous allons maintenant nous concentrer vers la deuxième revue" de ce plan d'aide, a annoncé Jeroen Dijsselbloem. Il ressort de la déclaration adoptée par les ministres qu’elle pourrait commencer dès la mi-octobre et va porter désormais sur la mise en œuvre des réformes, ainsi que l’a précisé Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques.
Les ministres ont eu une discussion thématique sur les risques que les systèmes de santé et de soins de longue durée pourraient faire peser à terme sur la viabilité des finances publiques. Un sujet qui devait être abordé aussi le lendemain par les 28 réunis en Conseil Ecofin.
La discussion a notamment porté sur le rapport conjoint sur les systèmes de soins de santé et de soins de longue durée et la viabilité des finances publiques que viennent de publier les services de la Commission et du Comité de politique économique. Ce document évalue les principaux défis et cerne les options stratégiques pour garantir des politiques qui soient solides et robustes sur le plan budgétaire tout en gardant à l'esprit la nécessité de continuer à fournir des soins de haute qualité. "Nous avons une population, qui vieillit en Europe. Les soins de santé et les soins de longue durée ont tendance à solliciter une part croissante des dépenses publiques, car il y a des dépenses de recherches, de médicaments qui sont très coûteuses. C´est devenu une préoccupation partagée dans la zone euro, notamment à cause des répercussions sur les finances publiques et la participation au marché du travail", a résumé sur ce point Pierre Moscovici qui est d’avis que "la qualité des soins de santé et des soins de longue durée peut être améliorée dans pratiquement tous les pays de l'Union européenne sans que cela conduise à une augmentation des dépenses".