Dans une lettre adressée aux commissaires Marianne Thyssen et Kristalina Gerogieva, responsables respectivement des Affaires sociales et du Budget, le ministre luxembourgeois du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, s’est associée à la voix de l’eurodéputée Pervenche Bérès (S&D) pour plaider pour un financement plus conséquent de la Garantie Jeunesse dans les années à venir.
La Commission européenne a présenté le 14 septembre ses propositions en vue du réexamen à mi-parcours du cadre financier pluriannuel (CFP), à savoir le budget de l’UE pour la période 2014-2020. La Commission y présente l’Initiative pour l’emploi des jeunes, qui offre un cadre au financement de la garantie pour la jeunesse, comme un des instruments et programmes auxquelles elle assure vouloir offrir des moyens financiers supplémentaires. Une annonce basée notamment sur le fait que ce programme porte ses fruits, comme en témoigne le rapport que la Commission européenne a publié le 4 octobre dernier pour évaluer la mise en œuvre de la Garantie pour la Jeunesse.
Pour autant, les eurodéputés réunis en plénière le 26 octobre dernier pour débattre de la révision du CFP ont relevé que le projet de la Commission ne prévoit d’augmenter cette ligne budgétaire que de 1 milliard pour la période 2017-2020, en sachant que 6 milliards ont déjà été dépensés et qu’il reste 1 milliard du budget initialement prévu.
Nicolas Schmit et Pervenche Bérès, qui avaient tous deux fait campagne pour la création de la Garantie Jeunesse en 2012, considèrent pour leur part que ce montant de 2 milliards d’euros prévu pour le refinancement de la Garantie jeunesse jusqu’en 2020 constitue "une réduction inacceptable de plus de trois quarts des fonds par rapport à la période 2014-2016".
Lors du Conseil EPSCO du 13 octobre, Nicolas Schmit avait déjà insisté sur la nécessité "d’assurer à tout prix un financement adéquat de la garantie pour la jeunesse". Dans leur lettre conjointe, les deux élus socialistes plaident pour que 20 milliards d’euros soient mis à disposition jusqu’en 2020, soit 5 milliards d’euros par an. Une proposition déjà avancée par François Hollande et Matteo Renzi. Cette augmentation permettrait selon eux d’améliorer et de mettre en œuvre plus rapidement la Garantie Jeunesse dans les pays qui en ont le plus besoin. Car ils ne perdent pas de vue que la crise du chômage des jeunes est loin d’être terminée, comme le montrent d’ailleurs les derniers chiffres publiés par Eurostat.