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Agriculture, Viticulture et Développement rural
La grève du lait est suspendue jusqu’au 5 octobre 2009
Les producteurs de lait du LDB attendent de pied ferme les résultats de la réunion extraordinaire des ministres de l’Agriculture
24-09-2009


Le jeudi 24 septembre 2009, les producteurs de lait luxembourgeois affiliés au Luxembourg Dairy Board (LDB), ont mené une dernière action en solidarité avec leurs confrères européens de l’European Milk Board (EMB).

Après avoir transmis à la Commission européenne les revendications de ce syndicat européen de producteurs de lait, les membres du LDB ont procédé à une distribution gratuite de lait au centre-ville de Luxembourg à l’issue de laquelle ils ont annoncé la suspension de leur mouvement de grève.

Pour rappel, ils avaient mené des actions spectaculaires les 15 et 18 septembre 2009, épandant des centaines de milliers de litres de lait dans des champs. Ils avaient accueilli avec satisfaction les mesures proposées par le gouvernement le 18 septembre 2009 et avaient annoncé alors poursuivre le mouvement par solidarité pour leurs confrères européens.

Les représentants du LDB ont dit attendre désormais la réunion extraordinaire des ministres de l’Agriculture de l’UE qui a été convoquée par la présidence suédoise pour le 5 octobre 2009 et au cours de laquelle la commissaire européenne en charge de l’Agriculture, Mariann Fischer Boel, devrait présenter une feuille de route pour le secteur laitier européen. Les producteurs de lait se tiennent prêts à reprendre le mouvement de grève au niveau européen si "aucune décision raisonnable" n'est prise alors.

L’eurodéputée Astrid Lulling estime que la balle est désormais dans le camp de la Commission, du Conseil et des gouvernements

Le même jour, l’eurodéputée Astrid Lulling (PPE) témoignait de sa solidarité avec les producteurs de lait par voie de communiqué, regrettant que la levée progressive des quotas laitiers en vue de leur suppression ait fait l’effet d’un "sudden crash" (crash soudain) au lieu du "soft landing" (atterrissage en douceur) annoncé.

Saluant le paquet de mesures annoncé par le gouvernement luxembourgeois comme une "initiative louable", Astrid Lulling se demande pourtant s’il sera suffisant. Prenant l’exemple de la prise en charge des cotisations sociales des producteurs de lait à hauteur de 90 % par l’Etat annoncée, Astrid Lulling met en cause l’équité de ce système qui devrait plus bénéficier à un producteur proche de la retraite qu’à un jeune agriculteur. Par ailleurs, sans remettre en question le fondement de la campagne "Sou schmaacht Lëtzebuerg", Astrid Lulling se demande pourtant pourquoi des institutions publiques comme les hôpitaux ou les écoles continuent d’offrir quasiment exclusivement du lait provenant de magasins discounts étrangers plutôt que des produits luxembourgeois.

Astrid Lulling, qui part du constat selon lequel il y a trop de lait sur le marché, estime que les mesures à court terme devrait contribuer à stabiliser le prix du lait afin que les producteurs puissant vivre de leur travail. Pour elle il faudrait réfléchir à une baisse transitoire nationale des quotas laitiers dans chaque Etat membre afin de limiter la production. Il faudrait aussi songer à conserver les quotas au-delà de 2015 en tant qu’outil de régulation du marché.

Et de rappeler pour conclure la contribution apportée par le Parlement européen par sa décision adoptée le 17 septembre 2009 dans la résolution de cette crise. Pour Astrid Lulling, "la balle est maintenant dans le camp de la Commission, du Conseil et des gouvernements nationaux".