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Politique étrangère et de défense - Traités et Affaires institutionnelles
L’action de l’UE après le séisme en Haïti a été au cœur du Conseil "Affaires étrangères"
Le Conseil "Affaires générales" a été consacré à la présentation des priorités de la Présidence espagnole et à des questions institutionnelles
25-01-2010


Jean Asselborn et Miguel Angel MoratinosLe 25 janvier 2010, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a participé aux Conseils "Affaires générales" (CAG) et "Affaires étrangères" (CAE) à Bruxelles.

Présidé par le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Ángel Moratinos, le Conseil "Affaires générales" a été consacré à la présentation des priorités de la Présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, qui sont, entre autres, la pleine mise en œuvre du traité de Lisbonne, la promotion de la relance économique et d’une croissance durable dans toute l'Europe, le lancement des travaux concernant l'Europe de 2020, ainsi que le renforcement de la politique étrangère de l'Union, tout comme la promotion d’une Europe des droits et des libertés pour ses citoyens. En ce qui concerne les questions institutionnelles, le Conseil s’est entretenu sur la répartition du travail entre les différents Conseils, ainsi que leurs rôles respectifs.

Dans ce contexte, le ministre Asselborn a insisté sur le rôle que doit avoir à ses yeux le Conseil "Affaires générales". Il a tout d’abord tenu à souligner qu’une des spécificités de ce Conseil était qu’il était composé d’un "mix" de ministres des Affaires étrangères et de ministres des Affaires européennes. Jean Asselborn a aussi insisté sur le rôle politique d’un Conseil Affaires générales qui n’a pas la même fonction, notamment aux yeux de l’opinion publique, que les COREPER au cours desquels se réunissent chaque semaine les diplomates. Le ministre luxembourgeois a par ailleurs appelé de ses vœux une meilleure consultation du Conseil Affaires générales avec le président permanent du Conseil européen, Herman Van Rompuy, car ils se partagent notamment la tâche de préparer les Conseils européens. En effet, ainsi que l’a mis en exergue Jean Asselborn, le CAG a pour attribution propre non seulement des décisions à prendre, par exemple en matière d’élargissement, mais aussi de devoir concilier les positions des différentes formations des Conseils des ministres en vue du Conseil européen. Pour Jean Asselborn, le CAG joue un rôle très important y compris pour l’image de l’Europe et il estime que le poids que saura prendre le CAG dépendra de la présence des ministres.

Les ministres ont également eu un échange de vues sur les modalités de la mise en place du Service européen d’action extérieure (SEAE), et notamment sur les questions concernant le financement du service. Le Conseil a aussi analysé le programme de travail établi pour les mois qui suivent à la Présidence espagnole, c’est-à-dire le programme du "trio" des présidences d’Espagne, de Belgique et de Hongrie.

L'Union européenne envoie une force de gendarmerie en Haïti

Le Conseil "Affaires étrangères", qui a été présidé par le haut représentant de la politique étrangère commune de l’UE, Catherine Ashton, a poursuivi l'examen de l'action de l'UE en réponse au tremblement de terre survenu en Haïti, examen entamé lors de la réunion extraordinaire des ministres du Développement le lundi 18 janvier 2010.

Après avoir entendu un rapport de la part de Catherine Ashton sur sa visite aux Etats-Unis, le Conseil a concentré ses travaux sur la contribution des États membres de l’UE en moyens civils et militaires suite à la demande d'aide formulée par les Nations unies. Le Conseil a noté la décision de plusieurs États membres de mettre à disposition de la mission de l’ONU en Haïti (MINUSTAH) une force de gendarmes, ainsi que de garantir un soutien additionnel dans le domaine du transport et de la distribution de l’aide sur place. Les ministres ont également convenu de créer une cellule de coordination pour échanger les informations sur les moyens civils et militaires qu'apportent actuellement les États membres. Cette cellule, appelée EUCO-Haïti, sera basée à Bruxelles et en Haïti.  

La force de gendarmerie s'élèvera à 300 effectifs environ, la majorité provenant de pays dont la police est militarisée, et opérera sous le drapeau européen. Certains de ces effectifs sont déjà en chemin. Par ailleurs, l'UE tentera de définir un plan à court, moyen et long terme pour aider les autorités haïtiennes à reconstruire le pays et enverra pour ce faire une mission de reconnaissance.

Contribution de l'UE au renforcement de la sécurité en Somalie

En ce qui concerne la situation en Somalie, les ministres ont convenu d'établir une mission militaire pour contribuer à la formation de soldats somaliens, dans le cadre du soutien de l'UE à ses partenaires dans la zone, et pour stabiliser le pays. Cette mission sera développée en Ouganda et son lancement est prévu pour ce printemps. La mission sera menée à bien en étroite collaboration avec l'Union africaine, les Nations Unies et les États-Unis, ainsi qu'avec l'Ouganda et le gouvernement de transition de Somalie.

Deux jours avant la tenue d'une réunion de haut niveau à Londres, les ministres ont également réitéré la détérioration de la situation de la sécurité au Yémen et ont souligné leur engagement en faveur de stabilité et de prospérité au Yémen, rappelant leur soutien au gouvernement yéménite. Le Conseil a réaffirmé son soutien au processus politique et au programme de réformes économiques, ainsi que son engagement pour une approche globale comprenant les aspects de sécurité, de lutte anti-terroriste, de dialogue politique, d'aide économique et humanitaire.

L’"afghanisation" de l’Afghanistan

En vue de la conférence de Londres sur l'Afghanistan, qui se tiendra le 28 janvier, le Conseil a préparé la position commune de l’UE et les débats du Conseil à ce sujet ont porté en particulier sur la volonté de l'UE d'aider le gouvernement afghan à assumer une plus grande responsabilité et à prendre davantage en charge son destin. À ce sujet, des messages clés ont été établis. La mission de police de l'UE en Afghanistan, qui continuera à contribuer à la viabilité à long terme de la réforme de la police en Afghanistan, a figuré à l’ordre du jour, tout comme le renforcement de la représentation de l’UE en Afghanistan. Les discussions ont également porté sur la situation sécuritaire en Afghanistan qui s’est détériorée récemment, ainsi que sur la formation du nouveau gouvernement afghan.

A l’issue de la réunion, Jean Asselborn a exprimé au Tageblatt sa satisfaction par rapport au débat qui ne s’est pas limité à la question de l’engagement militaire. "L’UE doit se montrer unie à Londres", a souligné le ministre, pour lequel "l’afghanisation" du pays est la priorité.

Les relations avec l’Iran, la situation en Bosnie-Herzégovine et la coopération avec la Mauritanie

Les ministres se sont ensuite réunis pour un déjeuner de travail au cours duquel ils ont évoqué le dossier nucléaire iranien et ses conséquences pour les relations entre l’UE et l’Iran. Les ministres ont eu un échange de vues sur la double approche de la communauté internationale, qui consiste à rechercher une solution négociée avec l'Iran, tout en demeurant prête à prendre des mesures supplémentaires dans le cas où l'Iran ne rassurerait pas la communauté internationale quant à la nature pacifique de ses intentions.

Finalement, les ministres ont mené des discussions sur la situation en Bosnie-Herzégovine, et ils ont convenu d'élargir les tâches de la mission militaire de l'UE en Bosnie-Herzégovine en vue de former les forces de sécurité du pays. Les ministres ont considéré que la réforme du domaine de la sécurité "est une partie importante de l'ensemble du processus de réformes" en Bosnie et que la participation de l'UE dans les tâches d'entraînement "pourrait contribuer à renforcer la capacité locale". Parallèlement, l'opération EUFOR ALTHEA, qui compte 2 500 effectifs, poursuivra sa tâche afin de garantir le maintien de la sécurité dans le pays des Balkans, conformément à la résolution 1895 du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les ministres ont enfin convenu de rétablir la coopération pour le développement avec la Mauritanie, qui avait été suspendue après le coup d'État en août 2009. Après les élections et la désignation de Mohamed Ould Abdel Aziz comme président, l'UE considère que le pays est revenu à l'ordre constitutionnel.