Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale - Politique étrangère et de défense - Traités et Affaires institutionnelles
De Gaza à l’initiative citoyenne européenne
Les Conseils "Affaires étrangères" et "Affaires générales" à Luxembourg ont abordé tous les grands sujets actuels de la politique européenne
14-06-2010


Catherine Ashton et Jean AsselbornLe ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, a participé aux Conseils "Affaires étrangères" (CAE) et "Affaires générales" (CAG) de l’Union européenne qui se sont tenus le 14 juin 2010 à Luxembourg.

Un des points à l’ordre du jour du CAE présidé par Catherine Ashton, la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité commune, a été la situation à Gaza. En présence du Représentant du Quartet, Tony Blair, les ministres ont évalué les démarches possibles que l’UE pourrait entreprendre en vue de mettre un terme au blocus de la Bande de Gaza.

Au sujet de la situation actuelle à Gaza, le ministre luxembourgeois a regretté que des vies humaines ont dû être sacrifiées pour relancer les efforts de lever le blocus, mais a souligné l’importance du rôle de l’UE en tant que partie-tierce dans ces efforts. En ce qui concerne la commission d’enquête qui sera chargée d’élucider l’action militaire israélienne récente contre la "flottille de la paix", le ministre Asselborn a noté qu’une commission de l’ONU aurait été son option préférée. A la presse, il a déclaré que ce rapport sera jugé sur son analyse de tous les aspects de l’incident. Pour Jean Asselborn, il faut de toute façon desserrer le blocus actuel qui a échoué à atteindre son objectif qui était de restreindre le champ de manœuvre du Hamas. Le blocus a même eu des effets contraires et a permis au Hamas de mettre la main sur le flux des biens trafiqués à travers les tunnels entre Gaza et l’Egypte. Il a salué les réflexions en cours en Israël allant dans le sens d’un desserrement, tout en exprimant sa compréhension pour la position d’Israël que rien ne soit exporté vers Gaza qui puisse servir à confectionner des armes et à affecter sa sécurité.     

A la lumière de la résolution onusienne du 10 juin, les ministres se sont penchés ensuite sur la question du dossier nucléaire iranien et ont considéré une mise en œuvre efficace de la résolution 1929 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. A ce sujet, Jean Asselborn a réaffirmé son soutien à la demande de la communauté internationale à l’encontre de l’Iran d’arrêter l’enrichissement d’uranium et de coopérer pleinement avec l’AIEA, tout en rappelant que l’Union européenne garde son offre de négociations.

Maxime Verhagen et Jean AsselbornEn présence du procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Serge Brammertz, le Conseil a eu un échange de vues sur la situation dans les Balkans occidentaux, ainsi que sur la libéralisation du régime des visas avec l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine. Le Conseil a ensuite décidé de lancer la ratification de l’accord de stabilisation et d’association avec la Serbie, une décision saluée par le ministre Asselborn.

Les ministres ont mené également un débat sur la situation en Somalie, en s'intéressant plus particulièrement à la piraterie et à la question des poursuites contre les pirates présumés qui ont été capturés par des bâtiments participant à l'opération EU NAVFOR Atalanta.

Le Conseil "Affaires générales" a été présidé par la ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, Miguel Angel Moratinos. Le Conseil a préparé le projet de conclusions du Conseil européen, qui se tiendra le 17 juin à Bruxelles et qui devrait lancer une nouvelle stratégie européenne pour la croissance et l'emploi, "Europe 2020". Le Conseil a également fait le point sur la préparation par l’UE du sommet du G-20 qui se tiendra à Toronto et a examiné la stratégie et les politiques de l'UE concernant les objectifs du millénaire pour le développement des Nations unies et le changement climatique.

Le Conseil a procédé à un échange de vues sur les travaux de la "Task Force" présidée par le Président du Conseil européen en matière de finances publiques. Enfin, le Conseil est arrivé à un accord sur le lancement des négociations d’adhésion avec l’Islande, décision que le Conseil européen est appelé à entériner.

Les ministres ont dégagé une orientation générale sur le projet de règlement visant à permettre la mise en œuvre de l'initiative citoyenne européenne introduite par le traité de Lisbonne, permettant aux citoyens de demander que des propositions législatives soient présentées sur un sujet précis. Ainsi la participation de citoyens de neuf Etats membres sera nécessaire. Le taux de participation aux pétitions sera plus élevé dans les petits Etats que dans les grands. La proposition législative devra tomber dans le cadre des compétences de l’UE. Les vérifications des signatures des citoyens se feront selon les pratiques nationales en usage pour éviter les abus. Une initiative serait admissible à partir de 100 000 signatures et valable à partir d’un million de signatures.  

La présidence a rendu compte au Conseil de l'état d'avancement des travaux en cours pour installer le service européen pour l'action extérieure (SEAE). Le Conseil a en outre mené un débat sur la politique de cohésion et des régions ultrapériphériques de l'UE.