La Confédération européenne des syndicats (CES) a tenu, les 1er et 2 juin 2010, son Comité Exécutif à Bruxelles. Les syndicats luxembourgeois y étaient représentés par Véronique Eischen pour l’OGBL et Tania Matias pour leLCGB. Le secrétariat européen de ces deux syndicats (SECEC) a rendu compte de cette réunion, le 4 juin 2010, par voie de communiqué.
Sur invitation de la CES, le Commissaire européen pour l’emploi et les affaires sociales, Lázló Andor, a assisté au Comité Exécutif pour entamer un dialogue avec les syndicats européens sur le futur de l’Europe sociale. Les syndicats européens ont demandé à la Commission européenne de montrer plus de courage pour renforcer la dimension sociale de la politique européenne, surtout en temps de crise. En outre, les syndicats européens se sont montrés critiques vis-à-vis de la stratégie Europe 2020, qui selon eux n’est pas une sortie crédible de la crise et manque clairement de stratégie pour favoriser une reprise de la croissance économique.
En ce qui concerne la directive temps de travail, la CES a exprimé sa volonté de retravailler cette directive à fond. Dans cette révision elle souhaite éliminer la clause de non-participation, qui serait incompatible avec les principes fondamentaux du fonctionnement de l’UE et elle s’oppose également à l’allongement déraisonnable du temps de travail qui constituerait un risque pour la santé et la sécurité des travailleurs.
Une autre revendication de la CES est que les heures de garde prestées sur le lieu de travail soient reconnues comme temps de travail réellement presté et non comme heures de repos. La CES souligne qu’elle va seulement soutenir une réforme de ladite directive si les dispositions en faveur de la santé et sécurité des travailleurs pourront être garanties et renforcées.
Pour finir, le Comité Exécutif de la CES a décidé qu’une grande journée d’action européenne, avec le slogan "no cuts! more growth!", sera organisée le 29 septembre 2010 à Bruxelles, sous forme d’une grande manifestation, pour montrer son désaccord avec les réductions irréfléchis des dépenses publiques, des emplois, des salaires et des pensions effectuées par les gouvernements européens dans un moment ou l’économie européenne est encore très fragile.
La CES revendique un plan européen de relance équivalent à 1 % du PIB européen pour stimuler l’emploi, les investissements et la croissance. De même, elle demande une solide réglementation des marchés financiers pour éviter le retour des pratiques financières à risque.
Un sujet que les syndicats ont pu aborder, le 4 juin 2010, lors de leur rencontre avec le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
"Nous avons réclamé cette réunion car nous sommes désespérés et inquiets face aux perspectives de croissance en Europe, au moment où tous les pays sont en train de réduire leurs budgets et leurs dépenses publiques", a ainsi expliqué John Monks, le secrétaire général de CES. "Nous ne voulons pas d'un hiver sombre pour les chômeurs" et "nous utiliserons tous les moyens et méthodes du monde syndical, y compris des manifestations en Europe le 29 septembre, pour maintenir la pression en faveur d'une politique de croissance", a-t-il encore précisé à l'issue de cette rencontre.
José Manuel Barroso quant à lui s’est dit "extrêmement inquiet à propos de la situation sociale, un point qui a été très clairement mis en avant par les représentants des syndicats". Mais il a aussi souligné qu’il s’agit de "faire face à une situation financière d'urgence, à des problèmes budgétaires et à une crise de l'endettement". De son point de vue, "sans confiance, nous n'allons pas restaurer la croissance, et sans croissance nous n'aurons pas de créations d'emplois".