Le 9 mars 2010, le Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB (SECEC) a diffusé la déclaration de solidarité de la Confédération européenne des syndicats (CES) avec les travailleurs grecs. Fondée en 1973 et représentant aujourd’hui 82 organisations syndicales dans 36 pays européens ainsi que 12 fédérations sectorielles, la CES défend les intérêts des travailleurs au niveau européen.
"Ce sont non pas les travailleurs mais les marchés financiers qui ont provoqué la crise. Les travailleurs perdent leur emploi par dizaines de milliers à cause de la cupidité et de la spéculation des ‘Seigneurs de la Finance’", a déclaré la SECEC dans son communiqué. Et d’ajouter que c’est la raison pour laquelle la CES exprime son entière solidarité avec la Grèce.
La CES s’inquiète par ailleurs de voir la Grèce apparemment seule à devoir affronter une nouvelle vague de spéculation financière orchestrée par les "Goldman Sachs". Selon la confédération syndicale, "le Conseil européen, la Banque centrale européenne et la Commission européenne font passer un message totalement erroné : il ne faut pas toucher aux spéculateurs alors que les travailleurs et les gouvernements sont sous pression pour réduire les salaires, les aides sociales et les services publics."
De plus, la CES a tenu à souligner que "si l’Europe n’agit pas maintenant contre les spéculateurs, si l’Europe n’organise pas la solidarité entre ses États membres et ses travailleurs, alors les marchés financiers feront usage de leur puissance pour isoler certains pays un par un : l’un après l’autre, des États membres seront ainsi forcés de réduire les salaires, la protection sociale et l’emploi. L’Europe sociale court un grave danger."
Voilà pourquoi la CES exige "un nouveau pacte social pour l’Europe". Pour la Confédération européenne des syndicats, "l’Europe a besoin d’une taxe sur les transactions financières, une euro-obligation commune, une agence européenne de notation et une Banque centrale européenne qui soutient également les politiques et les finances publiques, pas seulement le secteur bancaire." Par ailleurs, elle pense que les négociations collectives doivent être renforcées. "Les réductions et le gel des salaires ne doivent pas, au nom de la compétitivité, remplacer les dévaluations compétitives d’avant la monnaie unique", a-t-elle revendiqué.
Pour la CES, la marche à suivre passe par des plans de relance négociés avec les partenaires sociaux dans lesquels les riches et les nantis acceptent leur part entière de responsabilité et où les travailleurs ne doivent pas seuls porter le fardeau de la récession en subissant le chômage et les réductions des salaires et des pensions.