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Economie, finances et monnaie
L’idée portée par Jean-Claude Juncker de mettre en place des euro-obligations semble avoir fait mouche auprès de Klaus Regling
18-11-2010


Le Financial Times Deutschland rapporte dans son édition du 18 novembre 2010 que Klaus Regling, le responsable de l’EFSF, le fonds de stabilité financière mis en place pour une durée de trois ans au printemps 2011, a évoqué l’idée d’émettre des euro-obligations comme possible issue à la crise de la dette que connaît l’UE. Financial Times Deutschland

Klaus Regling s’exprimait à l’occasion de l’Euro Finance Week de Francfort et le quotidien ne manque pas de souligner que "c’est la première fois qu’un haut fonctionnaire allemand" se prononce dans ce sens, les Allemands s’étant jusqu’ici opposés de la façon la plus stricte à l’idée que Jean-Claude Juncker a remise sur la table le 8 novembre dernier. Les vives réactions des députés CDU/CSU du 10 novembre dernier en témoignaient.

Pour Klaus Regling, "cela vaut la peine d’analyser les propositions" que le président de l’Eurogroupe souhaiterait voir discuter au Conseil dans le cadre des débats sur la mise en place d’un mécanisme permanent de gestion des crises. Selon le journaliste, ces propos pourraient laisser augurer un changement d’opinion au sein du gouvernement allemand

Klaus Regling a exclu dans son intervention l’idée que les Etats mettent en commun sur le marché des obligations l’ensemble de leurs dettes, car cela serait contraire aux traités. L’idée de mettre en commun une partie seulement des dettes lui semble en revanche mériter l’attention. A ses yeux, cela permettrait en effet de constituer un marché obligataire plus important encore que celui des Etats-Unis. Et l’extrême liquidité de ce marché potentiel pourrait faire baisser les taux d’intérêt y compris pour l’Allemagne.

Klaus Regling s’est référé dans son intervention à un papier publié par le think-tank européen Bruegel en mai dernier. Les économistes Jakob von Weiszäcker et Jacques Delpha y proposaient de mettre en commun, sous le nom de "blue bonds" (obligations bleues), les dettes des pays de la zone euro ne dépassant pas 60 % de leur PIB. Le reste des dettes seraient vendues par les pays concernés eux-mêmes sous la forme de "red bonds" (obligations rouges) présentant un risque plus élevé. Une proposition qui est très proche de celle développée par Jean-Claude Juncker dans le Figaro et la Süddeutsche Zeitung le 6 novembre dernier.