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Réforme des allocations familiales et de l’aide financière pour les études supérieures : le Premier ministre a rencontré les syndicats de la Grande Région et décidé de créer un groupe de travail qui évaluera l’impact de la réforme sur les frontaliers
17-02-2011


Entrevue entre J-Cl Juncker et les syndicats de la Grande Région (17.02.2011) photo:SIPLe Premier ministre, Jean-Claude Juncker, a reçu le 17 février 2011 une délégation des syndicats de la Grande Région, en l’occurrence les syndicats luxembourgeois OGBL et LCGB, belges CSC et FGTB, allemand DGB et français FO, CFDT et CGT. L’objectif principal de la réunion : trouver une solution pour les familles de frontaliers, privées comme les résidents du Luxembourg de l’allocation familiale pour leurs enfants âgés de plus de 18 ans, mais aussi sans possibilité d’obtenir une aide financière du Luxembourg au cas où leurs enfants suivent des études supérieures. Or avant,  avant la réforme, une prolongation des allocations familiales était possible jusqu'à l'âge de 26 ans, à condition que l'enfant du salarié concerné suive des études supérieures.

La réforme des allocations familiales a fait dès le début l’objet de vives contestations, car alors que les jeunes issus de familles de salariés résidant au Luxembourg peuvent bénéficier d’une aide financière pour leurs études supérieures, cela n’est pas le cas pour les jeunes issus des familles de frontaliers qui sont renvoyés vers leurs systèmes de subside aux études nationaux. Bref, le coup financier a été rude pour de nombreuses familles. Les syndicats se sont mobilisés, une manifestation a eu lieu en septembre 2010. Une plainte a été adressée à la Commission par l'OGBL et d'autres acteurs. Le gouvernement luxembourgeois a expliqué à la rentrée sa position qu’il voit conforme avec le droit européen. Le commissaire européen en charge, Laszlo Andor a émis en novembre 2010 des doutes. Le ministre de l’Enseignement supérieur Biltgen a expliqué l’impact d’une procédure européenne en décembre 2010. La Chambre a été saisie d’une pétition en janvier 2011.  Des plaintes ont été reçues en février 2011 par le tribunal administratif suite aux refus essuyés par des jeunes frontaliers auprès du CEDIES, l’autorité nationale en charge de l’attribution des aides financières aux études supérieures. Bref, le dossier tient en haleine les grands acteurs du dialogue social, gouvernement et syndicats, de la justice et de l’UE.

 L’entrevue du 17 février s’et conclue selon la presse luxembourgeoise par une décision du Premier ministre de mettre en place un groupe de travail qui va évaluer l'impact de la réforme sur les travailleurs frontaliers. Jean-Claude Reding, le président de l’OGBL, est cité par le Quotidien : "Un groupe d'experts va procéder à un inventaire détaillé dés aides financières et matérielles qui existent dans les différentes régions et pays dans le domaine des études supérieures." Un premier rapport devrait être présenté avant les vacances d'été, avec éventuellement des pistes nouvelles. "L'objectif ne sera pas de cumuler ou de diminuer les avantages mais de trouver une solution équitable pour tous les salariés travaillant au Luxembourg", cite-t-on Jean-Claude Reding au Quotidien. Le secrétaire général du LCGB, Patrick Dury, a estimé que la réunion a été constructive et a mis en avant dans ses déclarations la cohésion sociale dans la société luxembourgeoise et les entreprises, une cohésion troublée par le sentiment de discrimination que d’aucuns ressentent et qui dépend selon lui "aussi bien des résidents que des travailleurs frontaliers". Mais pas question pour les syndicats de relâcher la pression. Les plaintes introduites à Bruxelles et Luxembourg sont maintenues "en attendant une solution équitable et équilibrée dans ce dossier".