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"L'idée que l'on puisse renégocier le pacte du sol au plafond et en retirer des éléments substantiels est un rêve", prévient Jean-Claude Juncker
29-04-2012


Alors que la France d’entre les deux tours vit au rythme de la campagne présidentielle, le débat lancé par le candidat socialiste, François Hollande au sujet du pacte budgétaire n’est pas sans trouver d’échos ni sans susciter nombre de réactions. L’appel qu’il a lancé à accompagner le pacte budgétaire d’une stratégie de croissance semble faire mouche en nombre de lieux, et le débat a pris une dimension européenne, même si son ambition de renégocier un traité signé il y a quelques semaines à peine ne rencontre pas le même assentiment.

Dans ce contexte, la position de Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, qui a plaidé à plusieurs reprises pour que l’on ne perde pas de vue la croissance dans les discussions nécessaires sur la consolidation budgétaire, est observée avec attention.

L’AFP relevait ainsi le 25 avril 2012 les propos du Premier ministre, pour qui "il est évident qu'il faut compléter la politique européenne par une stratégie de croissance". "Ce n'est pas nécessairement une affaire de traité, mais c'est une affaire à traiter", citait l’agence de presse française qui analysait ces propos comme apportant "implicitement de l’eau au moulin du candidat socialiste".

Quelques jours plus tard, c’est la rédaction de la Welt am Sonntag qui s’est enquis de la position de Jean-Claude Juncker, la question soulevée par le candidat socialiste français tiraillant l’Allemagne de façon particulièrement vive. Dans un long article faisant le point sur l’attitude adoptée face à la revendication d’un candidat qui a des chances de devenir à l’issue des élections le partenaire des autres chefs d’Etat et de gouvernement au Conseil européen, Jean-Claude Juncker, caractérisé par sa longue expérience de décideur politique, est présenté comme celui qui sait comment concilier la nécessité de ne pas oublier la croissance, sans que le coût en soit trop élevé.Welt am Sonntag

"Monsieur Hollande ne parle pas encore au nom de la République", rappelle en premier lieu le Premier ministre luxembourgeois aux journalistes. Et si cela devait arriver, Jean-Claude Juncker, serein, prévient qu’il en discuterait avec lui.

La rédaction du journal allemand évoque un précédent. Il y a quinze ans en effet, le premier ministre socialiste Lionel Jospin avait voulu renégocier le traité d’Amsterdam. "Le traité n’était pas encore signé", précise Jean-Claude Juncker. Il avait alors trouvé une solution qu’il recommande à nouveau : "Nous avons alors tenu un sommet extraordinaire sur la politique de l’emploi à Luxembourg en novembre 1997". Une solution à laquelle a d’ailleurs songé lui aussi Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, qui a laissé entendre le 26 avril 2012 qu’il n’excluait pas la tenue d’une réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement qui permettrait de préparer le sommet de juin.

Toujours est-il que, pour Jean-Claude Juncker, il y a parfois "des réponses en dehors des traités à proprement parler". "L'idée que l'on puisse renégocier le pacte du sol au plafond et en retirer des éléments substantiels est un rêve", a-t-il dit.