Principaux portails publics  |     | 

Emploi et politique sociale
Les ministres sociaux-démocrates européens du Travail œuvrent sous la houlette de Nicolas Schmit et Rudolf Hundstorfer en faveur d’une garantie pour les jeunes de se voir offrir un emploi ou une formation professionnelle après 4 mois de chômage
21-06-2012


En marge du Conseil  Epsco du 21 juin 2012, Nicolas Schmit et Rudolf Hundstorfer présentent un programme de lutte du PES contre le chômage des jeunesEn marge du Conseil EPSCO du 21 juin 2012, les ministres du Travail du Luxembourg, Nicolas Schmit, et de l’Autriche, Rudolf Hundstorfer, ont donné une conférence de presse conjointe pour présenter le Guide du Parti socialiste européen (PES) sur les garanties contraignantes à donner aux jeunes en Europe de se voir offrir un emploi, un enseignement postscolaire ou une formation professionnelle après quatre mois de chômage. Pour rappel : Nicolas Schmit, qui dirige le réseau des ministres sociaux–démocrates européens du Travail, avait finalisé en février 2012 un rapport qu’il avait coordonné et qui contenait 20 mesures pour lutter contre le chômage des jeunes dans l’UE, dont la "garantie" était la mesure-phare. 

Le ministre autrichien a évoqué l’exemple de son pays, où une telle garantie a été introduite et mise en œuvre depuis 2008 et où le chômage des jeunes a pu être réduit à 8,9 %. Dés 2009, une baisse significative du chômage des jeunes a pu être enregistrée. Comment ça marche ? Une offre est faite aux jeunes qu’ils sont libres de l’accepter ou non. Soit ils trouvent un poste d’apprentissage cofinancé dans une entreprise, soit l’Etat finance à 100 % des lieux d’apprentissage auprès d’ONG et d’ateliers, en tout 123 000 postes d’apprentissage sur une durée de 3 ans, ou bien il contribue à mettre en place des ateliers pour les quelques 9 000 jeunes à problèmes qui sont orientés pendant 6 mois vers une possible vocation. Les résultats oscillent entre 90, 80 et 60 % de succès, c’est-à-dire une embauche après la période de formation, et ce selon les modes d’apprentissage. Les entreprises paient une taxe pour cofinancer ces programmes et se voient remboursés par les subventions de l’Etat une partie de leurs frais proportionnelle à leur effort propre de recrutement et de formation des jeunes.

Ce n’est pas toujours facile, a souligné le ministre autrichien. Il faut aussi un coaching des jeunes qui montrent des incertitudes quant à leurs orientations à la fin des neuf années d’enseignement obligatoire, et une implication des parents. Dans une Autriche où l’immigration est peu intégrée, les jeunes issus de l’immigration et leurs parents apparaissent même dans les propos d’un ministre social-démocrate comme des personnes plus susceptibles d’être "à problèmes". Reste que le ministre social-démocrate autrichien Hundstorfer mise sur l’accompagnement, le soutien et l’accompagnement et investit plus de 125 millions d’euros dans les franges considérées plus difficiles des jeunes, contre 150 millions pour les autres, et veut étendre l’ensemble de ces programmes dans toute l’Autriche.

Le logo du PSEMais ce qui unit les deux ministres, c’est aussi la revendication que l’UE soutienne ce type de programmes de formation et d’apprentissage professionnel dans tous les Etats membres, notamment à travers le Fonds social européen (FSE). Car selon eux, "il ne faut pas seulement soutenir les banques, mais aussi les personnes".

"Le chômage peut être moins élevé dans un pays, et pourtant, le chômage des jeunes peut être élevé, comme au Luxembourg", (où il est passé selon Eurostat en un an de 14,7 à 17,4 %, une augmentation importante de 2,7 %, plus rapide que l’augmentation moyenne européenne et plus de trois fois plus élevé que le chômage général, n.d.l.r.) a de son côté rappelé Nicolas Schmit. Les mesures autrichiennes sont pour lui une bonne pratique pour sortir les jeunes assez rapidement du chômage. Le ministre a bon espoir que le commissaire européen en charge, Laszlo Andor, soit convaincu de la justesse de cette approche. Il faudrait mobiliser jusqu’à 8 ou 10 milliards d’euros annuels dans le budget de l’UE pour prendre le chemin prôné par les ministres sociaux-démocrates d’un "Programme européen pour l’emploi des jeunes". Il prendrait la forme d’un paquet de mesures prises au niveau national, des mesures législatives différenciées, des programmes disposant de fonds suffisants et des initiatives politiques débouchant toutes sur l’objectif de pouvoir vraiment accorder des garanties aux jeunes.

Le Luxembourg essaiera en tout cas, a assuré Nicolas Schmit, d’introduire un système dérivé du modèle autrichien dès la fin 2012, et ce malgré le régime scolaire secondaire duel dans les formations professionnelles dans le lycée technique.Un projet pilote concernant 150 jeunes est déjà en cours.

Comme nombre de leurs confrères, les ministres craignent les réactions politiques des jeunes avec le chômage qui s’accroît et les frappe de manière encore plus forte que toutes les autres catégories de travailleurs. "L’UE n’aura pas de futur si les jeunes ne sentent pas que c’est aussi leur projet", a mis en garde le ministre luxembourgeois.