Le 6 septembre 2012, le député Henri Kox s’enquérait auprès du ministre des Affaires étrangères de la suite donnée à la motion adoptée le 27 mars 2012 par la Chambre des députés concernant le renforcement de l’action gouvernementale en vue de la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Cattenom. Cette motion invitait le gouvernement à "envoyer rapidement une véritable mission diplomatique composée de représentants des ministres concernés, de représentants des partis politiques et d'experts à Paris afin de faire comprendre les tenants et aboutissants de la position luxembourgeoise au Président, au Gouvernement, aux Député(e)s et aux Sénateurs dé la République française".
Dans sa question parlementaire, le député demandait au ministre si la délégation avait été composée, quelles démarches avaient déjà été réalisées, quels en avaient été les résultats.
La réponse de Jean Asselborn est datée du 5 octobre 2012, au lendemain donc de la publication par la Commission européenne de son rapport faisant suite aux tests de résistance réalisés dans toute l’UE à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
"Depuis le vote de la motion du 27 mars et plus particulièrement au cours des derniers mois plusieurs éléments ont contribué à alimenter et à structurer au niveau européen et régional le débat entourant la sécurité des centrales nucléaires", constate le ministre.
"Le Conseil européen des 28/29 juin 2012 a marqué une nouvelle étape dans l'évaluation des éléments de sécurité et de sûreté encadrant la production d'énergie nucléaire civile dans l'UE suite aux enseignements tirés de la catastrophe de Fukujima", note-t-il avant de signaler la publication par la Commission des résultats des évaluations Complémentaires de la Sécurité, plus connues sous le nom de "stress tests".
"Il a paru opportun d'entamer une discussion avec les nouvelles autorités politiques françaises issues des élections du mois de mai dernier sur base des informations contenues dans ce rapport", relève le ministre.
Parallèlement, indique Jean Asselborn, le Ministère des Affaires étrangères a entrepris dans le courant de l'été une analyse des moyens juridiques permettant éventuellement d'empêcher la poursuite de l'exploitation de la centrale de Cattenom.
Le ministre annonce qu’à la lumière de tous ces éléments, un premier rendez-vous a été convenu entre les ministres des Affaires étrangères français et luxembourgeois pour la mi-octobre. "Lors de cette rencontre le gouvernement transmettra encore une fois toutes ses inquiétudes et interrogations liées à l'exploitation de la Centrale de Cattenom ; tant anciennes que celles soulevées par la récente Communication de la Commission", assure-t-il, précisant que ce premier contact doit également servir à préparer une rencontre d'une délégation luxembourgeoise avec les autorités françaises.
Le dossier de la sécurité et de la sûreté de la Centrale de Cattenom et les conclusions à tirer des résultats des stress test figurent par ailleurs à l'ordre du jour de la prochaine réunion de la commission mixte franco-luxembourgeoise de sécurité nucléaire convoquée pour le 22 novembre 2012, ajoute Jean Asselborn.