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Énergie - Environnement - Santé
Le député Henri Kox, effrayé par les résultats des tests de résistance, appelle le gouvernement luxembourgeois à l’action en vue d’un arrêt de la centrale de Cattenom
03-10-2012


Alors que la Commission européenne doit présenter le 4 octobre 2012 ses conclusions portant sur les tests de résistance des centrales nucléaires européennes, une version provisoire de ce document circule depuis le 2 octobre.

Déi Gréng en ont une copie, et c’est sur cette base que le député Henri Kox a tenu à convoquer la presse dès le 3 octobre 2012 pour commenter les résultats de ces stress-tests. Loin de partager l’avis du commissaire européen en charge de l’Energie, Günther Oettinger, qui a dit trouver le bilan "satisfaisant", Henri Kox se dit choqué et effrayé.

Le nombre de lacunes et de défaillances est "effrayant", et cela concerne l’ensemble des réacteurs, constate en effet le député écologiste. D’autant que, rapporte-t-il, les Henri Koxremises à niveau nécessaires vont nécessiter plusieurs milliards d’euros d’investissements et ne pourront pas être réalisés à court terme. Il est question d’un montant de 11 à 25 milliards d’euros dans le rapport, un chiffre que les Verts jugent sous-estimé. Henri Kox est consterné à l’idée que deux pays, le Portugal et la Pologne, n’aient toujours pas mis en œuvre les exigences minimales de sécurité de l’UE.

Henri Kox relève que les centrales nucléaires françaises font particulièrement piètre figure dans le rapport et montrent de nombreux manques. Et il cite aussi les mauvaises performances de la centrale de Fosmark en Suède, qui est passé très près d’un accident en 2006 sans que les leçons en aient été tirées. La centrale de Cattenom compte elle aussi parmi les centrales "les plus dangereuses", rapporte le député, qui met l’accent sur le fait qu’elle est apparaît plus menaçante encore que la centrale de Fessenheim dont la fermeture est prévue pour 2016. Et même les centrales ayant les meilleurs résultats auraient besoin d’être remises à niveau.

Les Verts notent que le rapport de la Commission est plus critique que le rapport remis par l’ENSREG. Mais ils regrettent que la Commission n’en tire pas les conséquences qui leur semblent nécessaires, comme une fermeture transitoire des réacteurs les plus dangereux. La Commission se contente en effet de lister les défaillances et de donner des recommandations qui n’ont rien de contraignant. Ce qui est logique dans la mesure où ses compétences sont limitées en matière de nucléaire. Henri Kox relève aussi que dans ce dossier, le commissaire est à la fois juge et partie, ce qui lui semble bien problématique.

Henri Kox a rappelé par ailleurs que la méthodologie appliquée pour ces tests de résistance avait été dénoncée avant même qu’ils ne soient commencés. Et la critique vaut toujours pour ces résultats qui auraient été encore pires si les tests avaient été plus complets et menés par des experts indépendants.

Se concentrant sur le cas de la centrale nucléaire de Cattenom, Henri Kox s’est référé aux critiques émises par l’expert Dieter Majer, qui avait été mandaté par les gouvernements de la Sarre, de la Rhénanie-Palatinat et du Luxembourg, et qui avait pointé un certain nombre de défaillances. Le député pointe le manque de mesures à la fois logistiques et techniques pour une gestion de catastrophe en cas d’accident à Cattenom, et ce dans un contexte à la fois transfrontalier et multilingue. L’enjeu est particulièrement dramatique pour le Luxembourg qui fait face, selon les Verts, à "une menace existentielle", tout entouré qu’est le Grand-Duché de centrales nucléaires, que ce soit, outre Cattenom, les centrales de Fessenheim, Chooz, Doel, Tihange ou Philippsburg.

Henri Kox insiste aussi sur le fait qu’il conviendrait de mener une analyse détaillée de l’ensemble du secteur du nucléaire, car c’est toute une chaîne qui pose problème, de l’extraction des matières premières nécessaires à la combustion jusqu’au traitement des déchets radioactifs.

Les tests de résistance confortent donc les Verts dans leur revendication d’un arrêt aussi rapide que possible de la centrale de Cattenom, ne serait-ce que pour mener une évaluation approfondie de sa sûreté, comme l’a recommandé Dieter Majer. Ils jugent nécessaire une expertise indépendante du rapport de la Commission, et ce notamment pour les centrales de la Grande Région, en examinant les éléments techniques, mais aussi juridiques y liés. Henri Kox a donc lancé un appel au gouvernement à faire tout son possible pour fermer Cattenom et aider la France à amorcer un virage radical dans sa politique énergétique, d’autant qu’elle a un immense potentiel pour trouver des alternatives au nucléaire. Le député en appelle au consensus qui règne au Luxembourg sur la question, et, rappelant la motion adoptée à l’unanimité en mars dernier à la Chambre des députés, il a relancé l’invitation au gouvernement à se rendre à Paris en délégation de façon à faire entendre la demande du Luxembourg de fermer Cattenom. Le rapport de la Commission donne au gouvernement luxembourgeois un argument de plus pour agir, estime Henri Kox.