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Environnement - Opinion
Eurobaromètre spécial – Les sondés européens plaident en faveur de nouveaux efforts pour la protection de l’environnement
08-09-2014


Lac de Remerschen source: ONTLe 8 septembre 2014, la Commission européenne a publié les résultats de l’enquête Eurobaromètre spécial 416 sur l'attitude des citoyens européens à l'égard de l'environnement. Cette enquête a pour rôle d’aider la Commission européenne dans la définition de sa politique pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Elle s’intéresse aussi bien à la sensibilité des citoyens aux différents défis environnementaux, qu’à leur jugement de la politique menée par les différents acteurs qu’à leur choix de solutions pour protéger davantage l’environnement. Une enquête similaire avait été conduite trois ans plus tôt.

Les résultats de l’édition 2014 ont ravi le commissaire européen chargé de l'environnement, Janez Potočnik. "Je suis heureux de constater que la protection de l'environnement bénéficie d'un soutien aussi large et vigoureux, même dans une période difficile. Les Européens sont particulièrement préoccupés par la pollution de l’air et de l’eau, les produits chimiques et les déchets, et ont le sentiment que chacun doit intensifier ses efforts pour protéger l’environnement",  a-t-il constaté dans un communiqué de presse.

"La crise financière (…) n’a pas réduit l’attention des citoyens européens sur les questions environnementales", lit-on en introduction le résumé de l’étude. Le changement est dans le détail. "En fait, l’usage plus efficace des ressources pour des raisons de coût, de la même manière que pour des raisons environnementales, est devenu plus important comme résultat."

Parmi les problèmes environnementaux, la pollution de l’eau et la pollution de l’air inquiètent le plus

95 % des 28 000 personnes interrogées – entre le 26 avril et le 11 mai 2014 – indiquent que la protection de l’environnement leur est importante personnellement. Le taux exprimé par les sondés luxembourgeois monte pour sa part à 97 %.

77 % des sondés de l’UE estiment que les problèmes d’environnement ont des conséquences directes sur leur vie quotidienne, comme lors de la précédente enquête menée en 2011. Les Danois (56 %), Autrichiens, Hollandais, Belges et Allemands (entre 66 et 68 %) sont les moins inquiets tandis que Chypriotes (95 %), Grecs (93 %) et Maltais (90 %), sont ceux qui se disent les plus souvent touchés.

Au Luxembourg, 79 % constatent cet effet direct dans leur vie, soit 18 points de plus qu’en 2011, ce qui constitue la plus forte hausse dans un Etat membre depuis 3 ans.

Parmi les sujets de préoccupation qui leur sont soumis, les sondés de l’UE citent en premier lieu la pollution de l’air (56 %), puis la pollution de l’eau (50 %), l’influence sur la santé des produits chimiques présents dans les produits de la vie courante (43 %), la quantité croissante de déchets (43 %) ainsi que l’épuisement des ressources naturelles (36 %). « Les problèmes de disparitions d’espèces et de déforestation- même en des lieux éloignés de l’Europe – continuent à constituer de grands défis pour de nombreux citoyens de l’UE », souligne l’introduction du résumé de l’étude. La dégradation des sols (13 %) ou encore la pollution sonore (15 %) font partie des sujets de préoccupation les moins cités.

Les sondés luxembourgeois sont également le plus préoccupés par la pollution de l’air (57 %), et, dans une plus forte mesure que la moyenne européenne, par la pollution de l’eau (56 %). Les trois pays voisins du Luxembourg établissent la même hiérarchie.

L’action des citoyens

La grande valeur de la protection de l’environnement se reflète dans le comportement des citoyens de l’UE. 85 % des sondés (83 % des sondés luxembourgeois) indiquent qu’ils peuvent apporter une contribution à l’environnement. Les chiffres oscillent de 96 % à Malte, en Irlande et aux Pays-Bas, à 73 % en République tchèque et 74 % en Hongrie et Finlande.

En pratique, 72 % des citoyens de l’UE trient leurs déchets, soit six points de pourcent de plus qu’en 2011.  Les Luxembourgeois sont ceux qui affirment le plus souvent trier leurs déchets. Ils sont 92 % à le faire, tandis que les Slovènes et Bulgares sont à l’inverse les moins sensibilisés avec un taux de 23 % de pratiquants.

52 % des citoyens européens (contre 65 % des sondés luxembourgeois, soit score en hausse de 8 points depuis 2011) citent la réduction d’énergie comme figurant en première place des moyens d’action à disposition des citoyens. 37 % des sondés (contre 54 % des Luxembourgeois) citent en seconde position la réduction de la consommation d’eau, suivi d’une manière plus écologique de voyager (37 %).

Les sondés luxembourgeois se distinguent également en étant 51 % à évoquer la réduction des déchets en évitant d’acheter des objets avec un emballage important et en achetant des produits de plus longue durée de vie.  Il est à également à noter que 31 % des sondés luxembourgeois ont dit avoir réduit l’usage de la voiture pour des raisons environnementales. Ils arrivent en 3e position sur ce point, derrière les Pays-Bas (33 %) et la Suède (30 %).

Les solutions et informations à disposition des citoyens

Les citoyens européens désignent le plus souvent le tri des déchets (54 % des sondés), la réduction de la consommation d’énergie à la maison (39 %) et l’usage du transport public (39 %) comme les objectifs à faire figurer dans une liste de ce que devraient être les trois priorités principales des citoyens. La sélection opérée par les sondés luxembourgeois est la même.

75 % des sondés de l’UE (86 % des Luxembourgeois), seraient prêts à payer davantage pour des produits respectueux de l’environnement.

62 % des sondés européens se pensent bien ou très bien informés sur les questions environnementales tandis que 70 % des sondés luxembourgeois peuvent l’affirmer. Par contre, les sondés européens et luxembourgeois dans des proportions similaires, se sentent mal informés sur l’impact sur notre santé des produits chimiques contenus dans les produits quotidiens (39 % des sondés européens), la pollution de l’eau (28 %) et la pollution de l’air (27 %), parmi quatorze dossiers environnementaux qui leur étaient suggérés.

Les informations télévisées (69 %) restent la principale source d’information pour les citoyens européens. Les médias sociaux et l’internet figurent en seconde position (41 %, contre 30 % en 2011), suivis de la presse écrite (37 %). Le Luxembourg est le pays dont les sondés citent le moins souvent la télévision (50 %, contre 62 % encore en 2011). Le Luxembourg partage avec la Croatie, le Danemark et l’Espagne, la place de pays qui affichent les plus faibles parts de sondés faisant confiance aux informations environnementales vues à la télévision.

Des efforts politiques favorables à la croissance et des critères sociaux et environnementaux à prendre davantage en considération

65 % des sondés de l’UE (61 % des sondés luxembourgeois) disent que les citoyens eux-mêmes ne feraient pas assez pour protéger l’environnement.

48 % des sondés de l’UE pensent que leur ville ou commune n’en fait pas assez. Par contre, les sondés luxembourgeois font partie des plus souvent satisfaits de leur autorité locale (58 %).

Les efforts des gouvernements nationaux des sondés sont désignés comme insuffisants par 70 % de ces derniers. C’est le cas de 62 % des Allemands, 63 % des Belges et 78 % des Français. Les sondés luxembourgeois sont bien moins insatisfaits par leurs autorités nationales, puisque seulement la moitié d’entre eux estime que l’action du gouvernement luxembourgeois ne suffit pas.

56 % des répondants de l’UE disent que l’UE ne fait pas assez. C’est mieux qu’en 2011, quand 63 % des interrogés estimaient que l’UE ne faisait pas assez. Toutefois, en 2014, seuls 23 % disent qu’elle fait bien les choses en la matière. Les Suédois  (76 %), Autrichiens (70 %), Allemands (67 %) et Espagnols (67 %) ont le plus de répondants partageant l’idée que l’UE mène une action insuffisante. 60 % des sondés luxembourgeois, 59 % des Belges et 63 % des Français, partagent cet avis.

77 % des sondés européens (74 % des sondés luxembourgeois) disent que les grandes entreprises et l’industrie ne font pas assez d’efforts non plus.

74 % des citoyens de l’UE, et 80 % des sondés luxembourgeois, sont d’avis que la protection de l’environnement renforce la croissance économique et 79 % (83 % des citoyens luxembourgeois interrogés) attribuent une vertu identique à l’usage efficace des ressources.

59 % des sondés (58 % pour le Luxembourg) pensent qu’il faudrait accorder autant d’importance aux critères sociaux et environnementaux qu’aux critères économiques pour mesurer le progrès d’un Etat membre. Par ailleurs, 20 % des sondés pensent que les deux premiers critères devraient être davantage pris en considération que le troisième.

De la même manière, 59 % des sondés pensent que leurs autorités publiques devraient prendre davantage en compte des considérations environnementales plutôt que de coûts, en matière d’investissements et de dépenses publics. En Slovénie et à Chypre, respectivement 78 % et 76 % des sondés y sont favorables tandis que seuls 30 % des sondés belges et polonais se prononcent d’accord avec cette idée.

Enfin, 93 % des sondés sont favorables au principe du "pollueur-payeur".

Des amendes plus élevées, la hausse des incitations financières et une meilleure information sont les mesures les plus souvent désirées

La solution la mieux partagée, en l’occurrence par 40 % des sondés de l’UE, est, comme en 2011, celle consistant à infliger des amendes plus lourdes aux contrevenants aux règles de la protection de l’environnement. Elle est aussi la plus souvent défendue par les sondés luxembourgeois (44 %). Arrive en deuxième position la hausse des incitations financières à la protection de l’environnement (33 %), la fourniture de davantage d’informations sur les problèmes environnementaux (31 %) et une meilleure application de la législation existante (30 %). Les sondés luxembourgeois se distinguent des sondés européens en plaçant la fourniture de davantage d’informations sur les problèmes environnementaux en deuxième position (avec un taux de 36 %).

Pour ce qui est de la prise de décisions, 61 % des sondés européens (idem pour le Luxembourg) plaident pour qu’elle soit conjointe, entre leur gouvernement national et l’UE, tandis que 36 % pensent que leur Etat devrait agir seul.

77 % des sondés jugent nécessaire la législation européenne pour protéger l’environnement dans leur pays. 79 % pensent que l’UE devrait être en mesure de contrôler le fait que les lois environnementales sont appliquées correctement dans leur pays.

84 % pensent que davantage d’argent européen devrait être investi dans le soutien à des activités respectueuses de l’environnement.