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Agriculture, Viticulture et Développement rural
Le ministre luxembourgeois de l’Agriculture et de la Viticulture, Fernand Etgen, n’envisage pas de mesures de soutien nationales, en plus des mesures européennes, pour aider le secteur agroalimentaire face à l’embargo russe
24-09-2014


fromage © Commission européenneLe 14 août 2014, une semaine après que la Russie ait décidé de mettre en place un embargo d’un an sur la plupart des produits alimentaires en provenance des pays de l’UE, le député CSV, Laurent Mosar, avait adressé une question parlementaire au ministre en charge de l'Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, Fernand Etgen, afin de connaître les conséquences que pourrait en attendre le secteur agroalimentaire luxembourgeois.

Comme il avait déjà eu l’occasion de le faire en marge du Conseil extraordinaire Agriculture et pêche du 5 septembre 2014, Fernand Etgen, explique dans sa réponse que c’est principalement le secteur laitier qui pourrait subir un impact, seulement indirect, sur son activité.

Selon le ministre, l'embargo russe "n'a pas d'impact direct sur l'activité des entreprises agroalimentaires au Luxembourg". La cause en est que les quantités exportées de ces produits vers la Russie sont "très faibles voire nulles". Ainsi, selon les chiffres du STATEC, les exportations de produits agricoles et alimentaires vers la Russie au cours des dernières années ne concernaient que "les chevaux vivants et les produits laitiers, les quantités en cause étant très faibles".

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact indirect sur les prix des produits agricoles et donc sur le secteur agroalimentaire et le marché agricole luxembourgeois. Mais un tel "impact indirect n'est pas exclu, en particulier en ce qui concerne le lait et les produits laitiers", poursuit le ministre. L'embargo russe est venu enlever des débouchés à une offre pourtant déjà abondante de lait et de produits laitiers, due à l’effet combiné de conditions de production favorables dans les principaux pays producteurs et d’une demande plutôt stable "mais qui ne croît plus à un rythme soutenu comme c'était le cas les dernières années", dit le ministre Fernand Etgen. Ainsi, les prix du lait écrémé en poudre, du lait entier en poudre et du beurre ont "fléchi nettement au cours des derniers mois". "Des signes indiquant une stabilisation existent toutefois", précise-t-il.

Or, la situation du marché a un impact sur le prix du lait payé au producteur. "Après le niveau élevé du prix du lait au cours de l'année 2013 et au début de l'année 2014, on observe depuis avril 2014 au Luxembourg, comme dans le reste de l'UE, une baisse non négligeable du prix du lait payé aux producteurs", observe le ministre.

Cet impact indirect ne sera ressenti que par les producteurs laitiers. Au Luxembourg, "les producteurs de fruits et légumes ne produisent que pour le marché local". Et comme les importations de viande porcine en provenance de l'UE étaient déjà suspendues par la Russie pour des raisons sanitaires liées à une épidémie de peste porcine africaine en Europe de l'Est, l'impact de cet embargo sur le marché de la viande porcine ne sera "que marginal". 

Une situation suivie de près, mais il n’est pas envisagé de mesures de soutien nationales

Laurent Mosar avait également demandé au ministre comment il envisageait de réagir au cas où une telle situation de blocage durait, et notamment s’il prévoyait des mesures d'indemnisation des producteurs nationaux affectés par l'embargo.

"La situation sur le marché des produits agricoles concernés par l'embargo est suivie de très près et des rapports sont publiés chaque semaine, ce qui permet de réagir le plus vite possible au niveau européen en cas de détérioration de la situation sur le marché de certains produits agricoles", explique Fernand Etgen.

Le ministre rappelle que pour faire face à la situation, l’UE a déjà activé les instruments prévus dans l'organisation commune du marché pour soulager le secteur du lait et des produits laitiers. Des dispositifs d'aide au stockage privé de lait écrémé en poudre, de beurre et de fromage ont été mis en place, comme l’a annoncé la Commission européenne le 28 août 2014. Dans ce contexte, "des mesures d'indemnisation des producteurs nationaux allant au-delà de ce qui a été décidé sur le plan communautaire ne sont pas envisagées, les conditions nécessaires pour l'octroi de telles aides n'étant pas réunies", confie-t-il. 

Concernant les fruits et légumes, "vu le niveau des prix au producteur élevé au Luxembourg, le mécanisme des aides décidé sur le plan européen (le 22 août 2014, ndlr) ne s'applique pas aux producteurs luxembourgeois", explique par ailleurs Fernand Etgen.