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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Un "Sommet sur l’emploi" à Milan qui a selon Nicolas Schmit été utile, même s’il "ne fallait pas s’attendre à des choses concrètes"
08-10-2014


Nicolas Schmit à la Conférence sur l'emploi dans l'UE à Milan, le 8 octobre 2014Le 8 octobre 2014 a eu lieu à Milan le troisième "sommet sur l’emploi", dont le titre officiel, "conférence de l’UE à haut niveau sur l’emploi", dit mieux le caractère informel.  Le Premier ministre, ministre d’État, Xavier Bettel, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, ont assisté pour le Luxembourg à cette conférence qui suit celles de juillet 2013 à Berlin et de novembre 2013 à Paris.

Au centre de cette conférence : la mise en œuvre de la "Garantie jeunes" et sa pérennisation jusqu'en 2020. La  "Garantie jeunes" est un programme censé durer de 2014 à 2015 destiné à lutter contre le chômage des jeunes – 5 millions de jeunes sont touchés – doté de 6 milliards d’euros qui vise à offrir à tout jeune de moins de 25 ou 30 ans un emploi, une formation ou un stage dans les 4 mois suivant son arrivée sur le marché du travail. 20 États de l’UE peuvent bénéficier d’un  financement européen. Il s’agit des pays ou régions où le taux de chômage des jeunes est supérieur à 25 %.

Le Luxembourg ne bénéficie pas de financements européens, son chômage des jeunes ne dépassant pas les 25 %. Il touche actuellement 2 000 personnes et s’élève à 15,5 %, une hausse de 0,3 % en un an. Mais le Luxembourg a fortement soutenu l’initiative dès le début en 2012 Il a officiellement lancé son programme national le 26 juin 2014, un programme qui suit la ligne tracée au niveau européen.

Selon le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, 800 millions d’euros ont d’ores et déjà été dépensés et un soutien donné à 830 000 jeunes, sans que soit précisé s’il s’agit de fonds européens ou nationaux. Seuls deux pays ont selon lui créé  des programmes opérationnels nationaux, la France et l’Italie, qui ont à eux seuls absorbé 25 % des crédits. Ce sont ces deux pays qui ont aussi par la suite demandé  que la 'garantie jeunes' soit prolongée jusqu’en 2020 et qu’elle soit dotée de 20 milliards d'euros, 3 milliards par an jusqu’à son échéance. Pour José Manuel Barroso, plutôt que de formuler de nouvelles ambitions budgétaires, mieux vaut "bien consommer les crédits avant d'en demander de nouveaux". Le président français François Hollande, a abondé dans le même sens à la fin de la rencontre, reconnaissant qu'il valait mieux d'ici là que "les fonds qui ont été dégagés soient consommés".

Les propos de José Manuel Barroso sur les dépenses déjà effectuées ne se recoupent cependant pas entièrement avec ceux du président du Parlement européen, Martin Schulz, qui a déclaré avoir appris "par des chemins détournés" que seul 1 % des crédits prévus au niveau européen ont été  absorbés.

Le ministre du travail luxembourgeois, Nicolas Schmit, interrogé à ce sujet par la radio 100,7.    a évoqué le manque de demandes de la part des Etats membres, la complexité et la longueur des procédures européennes "alors que les jeunes sont pressés". Il a ajouté que ce troisième rendez-vous a été utile mais qu’il "ne fallait pas s’attendre à des choses concrètes". Pour lui, il est important que le chômage reste dans la discussion, tout en sachant qu’il ne pourra diminuer que s’il y a un retour à la croissance. Pour y arriver, a-t-il ajouté, il faudra cependant "travailler surtout sur les politiques économiques", car, at-il expliqué à Guy Kemp du Tageblatt, "les politiques structurelles seules ne suffisent pas pour lutter contre le chômage". Or, a souligné Nicolas Schmit, "l’UE est toujours en crise" et "une récession menace, ce qui est du venin pour l’emploi".