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Énergie - Politique étrangère et de défense
La sécurité énergétique de l’UE et de ses voisins du partenariat oriental enjeu du 6e Conseil énergie UE-USA
03-12-2014


Le 3 décembre 2014 s’est tenu à Bruxelles le 6e Conseil énergie UE-USA, auquel ont participé le secrétaire d’Etat américain John Kerry, et côté UE, Federica Mogherini, haute représentante de l’UE, épaulée par le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič et le commissaire Miguel Arias Cañete.Le Conseil énergie UE-Etats-Unis s'est tenu pour la cinquième fois le 2 avril 2014

A l’instar du dernier conseil énergie UE-USA, qui s’était tenu en avril dernier, représentants européens et américains se sont entendus pour renforcer la coopération énergétique transatlantique. L’enjeu de cette réunion aura clairement été la sécurité énergétique de l’UE – et notamment des pays d’Europe centrale et orientale – et de ses voisins du partenariat oriental. Un sujet particulièrement brûlant au regard de la crise ukrainienne, mais aussi de l’annonce faite la veille par la Russie au sujet de l’abandon du projet South Stream, qui était censé permettre d’acheminer du gaz russe vers l’Europe en contournant l’Ukraine.

Mais la question de la livraison de gaz liquéfiés américain a aussi été discutée, les ports de la péninsule ibérique apparaissant comme "stratégiques" pour ce qui est de l’entrée de gaz dans l’UE.

UE et Etats-Unis réaffirment leur résolution à "rester unis dans leur soutien au nouveau gouvernement ukrainien"

Sur la question ukrainienne, le Conseil a commencé par saluer l’accord trilatéral trouvé le 30 octobre dernier comme "une contribution importante pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en gaz de l’Ukraine cet hiver" et assurer "le transit du gaz vers l’Europe". La déclaration conjointe publiée à l’issue de la réunion met l’accent sur le fait que cet accord "démontre qu’il est possible de désamorcer le conflit et offre un modèle" pour la suite.

Mais la déclaration conjointe réaffirme surtout "la résolution de l’UE et des Etats-Unis de rester unis dans leur soutien au nouveau gouvernement ukrainien", l’accent étant mis sur la poursuite des réformes du secteur énergétique ukrainien de façon à ce qu’il soit "progressivement intégré dans le marché énergétique de l’UE".  Les représentants ont saisi l’occasion de ce conseil pour réaffirmer "le respect de l’intégrité territoriale, de l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine", en insistant sur "la détermination" de l’UE et des Etats-Unis à "aider à mettre fin au conflit dans l’Est de l’Ukraine".

Dans sa déclaration conjointe, le conseil "appelle toutes les parties à mettre en œuvre le protocole de Minsk au plus vite" et "souligne la responsabilité de la Fédération russe" : il s’agit notamment de mettre fin aux violations récurrentes du cessez-le-feu et de retirer les forces, les mercenaires et les équipements militaires étrangers et illégaux. Au vu de la situation actuelle, les représentants de l’UE et des Etats-Unis se sont ainsi entendus sur la nécessité de "coordonner l’application de [leurs] régimes de sanctions respectifs, tout en renforçant les mesures contre les séparatistes".

La sécurité énergétique des pays d’Europe centrale et orientale et des voisins de l’UE au cœur des préoccupations de ce conseil UE-USA

"L’énergie ne doit pas être utilisée comme un instrument politique", a réaffirmé le Conseil qui, en matière de sécurité énergétique, a notamment discuté "des moyens par lesquels les Etats-Unis pourraient aider à renforcer la sécurité énergétique des pays candidats à l’adhésion à l’UE et des pays du Partenariat oriental".

"Le Conseil a salué la perspective d’exportations de gaz naturel liquéfié des Etats-Unis", indique par ailleurs la déclaration conjointe qui est l’occasion de saluer dans le même paragraphe les négociations en cours sur l’accord de partenariat transatlantique (TTIP).

La déclaration salue aussi l’issue du Conseil européen d’octobre dernier, dont les conclusions, en encourageant l’efficacité énergétique et le recours à des ressources d’énergie indigènes, vont "apporter une plus grande sécurité énergétique et des prix de l’énergie plus compétitifs aux Etats membres et aux Etats voisins". L’importance de "tous les projets conformes au droit européen qui pourraient contribuer à la diversification des sources d’approvisionnement et d’acheminement" est aussi reconnue.

L’enjeu est clairement de mettre "fin à l’isolement de tout Etat membre par rapport aux réseaux de gaz et d’électricité", ainsi qu’il ressort d’une déclaration conjointe qui cite un grand nombre de projets d’infrastructure qui sont tous situés dans les pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que dans les pays voisins de l’UE, comme la Moldavie.

Exception à cette préoccupation qui semble avoir été majeure dans les discussions, la péninsule ibérique, considérée  comme "un point d’entrée stratégique du gaz pour l’UE".

Mer noire, Afrique du Nord et Méditerranée orientale sont présentées comme des "sources potentielles de gaz naturel" dans une déclaration conjointe qui insiste aussi sur l’importance du développement des ressources énergétiques irakiennes.

En reconnaissant l’importance de la recherche et de l’innovation, les représentants de l’UE et des Etats-Unis ont aussi appelé à renforcer la coopération dans ce domaine, et ce notamment en matière sources d’énergie renouvelable, de matériaux critiques, d’efficacité énergétique, de fusion nucléaire, de l’hydrogène et des piles à combustible, des réseaux et du stockage intelligents, de la capture et du stockage de carbone, des ressources non-conventionnelles (parmi lesquelles on compte notamment les gaz de schiste et schistes bitumineux, ndlr), de l’énergie marine et des systèmes d’intégration.

En ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, la déclaration conjointe souligne que les représentants de l’UE et des Etats-Unis ont réaffirmé "leur forte détermination à travailler en vue de l’adoption d’un protocole, instrument légal ou accord ayant force contraignante ambitieux et applicable à toutes les parties lors de la conférence de Paris en 2015". "L’UE et les Etats-Unis s’engagent à agir en chef de file dans la lutte contre le changement climatique", ajoute la déclaration qui souligne aussi l’intention de l’UE et des Etats-Unis de "continuer leurs efforts importants pour réduire les émissions de polluants à courte durée de vie".