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Politique étrangère et de défense
La Commission européenne propose de débloquer 1,8 milliard d'euros d'aide supplémentaire pour l'Ukraine
08-01-2015


Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, avec Laimdota Straujuma, la Première ministre lettone, à Riga (Source : Commission)La Commission européenne a proposé de débloquer 1,8 milliard d'euros d'aide supplémentaire pour l'Ukraine. "L'Ukraine n'est pas seule. L'Europe se tient unie au côté de l'Ukraine et soutient le programme de réforme de son nouveau gouvernement", a déclaré son président, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué publié le 8 janvier 2015, à l’occasion d’une visite de la Commission à Riga, la capitale de la Lettonie qui a pris en janvier la présidence semestrielle du Conseil de l’UE. "L’Ukraine a besoin de la solidarité des autres Européens. La solidarité européenne avec l'Ukraine n'est pas un vain mot", a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Ce nouveau programme d'assistance macrofinancière, qui doit être approuvé par le Parlement européen et le Conseil des ministres de l'UE, est destiné à aider économiquement et financièrement l'Ukraine à faire face aux difficultés majeures auxquelles elle est confrontée, notamment la faiblesse de sa balance des paiements et de sa situation budgétaire, explique le communiqué.

Le versement de l'aide est lié à des conditions, souligne la Commission : la bonne continuation par l'Ukraine de l'actuel programme du Fonds monétaire international (FMI) et de la mise en œuvre des politiques économiques et financières, négociée entre la Commission et le gouvernement ukrainien. La Commission soutient notamment la poursuite de l'assainissement budgétaire, la continuation des profondes réformes dans les secteurs bancaire et de l'énergie, ainsi que l'amélioration de la gestion macroéconomique globale. Il importera également de renforcer la gouvernance économique et la transparence, d'engager des réformes judiciaires et de lutter contre la corruption, afin d'améliorer l'environnement des entreprises et de permettre une croissance durable, souligne-t-elle.

"Nous avons dit et continuerons à dire que l'aide financière est liée à leur volonté de faire des réformes", a assuré la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, lors d'une deuxième conférence de presse à Riga. "Il est clair que nous devons voir ces engagements et des résultats", a-t-elle insisté, en citant en premier lieu la lutte contre la corruption. "Ce n'est pas seulement nécessaire pour répondre aux demandes de l'Europe mais c'est ce que demande la population aux dirigeants qu'elle a élus".

Jusqu'à présent, l'Union européenne a déjà déboursé 1,36 milliard d'euros en faveur de l'Ukraine via deux programmes d'assistance macroéconomique, dont l’un - à hauteur d’un milliard -  a été approuvé en avril 2014. Une nouvelle tranche de 500 millions d'euros a été versée le 2 décembre 2014. L'UE doit encore verser au printemps 250 millions d'euros, mais sous condition de mise en œuvre effective des réformes sur lesquelles Kiev s'est déjà engagé. La nouvelle enveloppe de 1,8 milliard d'euros constituera le troisième programme pour Kiev depuis 2010. Il peut être mis en œuvre dans le courant de l'année 2015 et début 2016, a indiqué la Commission.

La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté exclu toute levée des sanctions européennes contre la Russie sans la mise en œuvre de l'ensemble des accords de Minsk signés en septembre pour un règlement pacifique du conflit en Ukraine. "Je pense qu'il faut que nous puissions voir mise en œuvre la totalité des accords de Minsk pour que nous puissions dire que l'on peut lever ces sanctions", a déclaré Angela Merkel à Berlin, au cours d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk. "D'abord, les accords de Minsk doivent être respectés, seulement ensuite on peut discuter (du fait de savoir) si les sanctions doivent être levées", a affirmé son homologue ukrainien.

Le président français François Hollande avait exprimé lundi sa confiance sur l'obtention de "progrès" sur l'Ukraine au prochain sommet international envisagé le 15 janvier 2015 à Astana, soulignant que les sanctions pesant sur Moscou devront être levées si tel était le cas. A Washington, la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a prévenu que les sanctions ne pourraient être levées que si "des progrès tangibles" étaient enregistrés sur le terrain.