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Economie, finances et monnaie
Eurogroupe - Les ministres des Finances de la zone euro se sont penchés pour la première fois sur la situation de la Grèce depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement grec
11-02-2015


Les ministres des Finances de la zone euro étaient réunis à Bruxelles le 11 février 2015 pour un Eurogroupe extraordinaire consacré à la situation en Grèce. L’ordre du jour prévoyait "un échange de vues sur la voie à suivre après la nomination du nouveau gouvernement grec" constitué à la suite des élections du 25 janvier dernier et ce alors que "l’aide financière à la Grèce au titre de l’EFSF expire à la fin du mois de février 2015", et avec elle le programme d’ajustement qui l’accompagne.

"Nous allons écouter ce que les Grecs ont à dire et voir comment nous pouvons continuer à les soutenir", avait indiqué à son arrivée au Conseil le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. "Il y a officiellement toujours un programme d'aide en cours, donc la première question à se poser est : quelle est la suite", avait-il insisté. 

Finalement, il est sorti de six heures de discussions "constructives" que ces dernières vont devoir se poursuivre à l’occasion de la prochaine réunion de l’Eurogroupe qui est prévue le 16 février prochain.

Au cours du très bref point de presse qui a suivi la rencontre, Jeroen Dijsselbloem a souligné que cette réunion avait été "la première opportunité de rencontrer et d’écouter notre nouveau collègue grec sur les plans et les ambitions de son gouvernement", ce qu’il a jugé "très bienvenu et utile". Dans la foulée, il a décrit des "discussions intenses et constructives, couvrant de nombreux sujets, faisant aussi des progrès, mais pas assez de progrès à ce stade pour parvenir à des conclusions communes". Les agences de presse relevaient pour la plupart d’entre elles que c’est là un fait très rare à l’issue d’un Eurogroupe et en concluaient que c’était là un signe patent d’un désaccord entre Athènes et ses partenaires.Jeroen Dijsselbloem et Yanis Varoufakis lors de l'Eurogroupe extraordinaire du 11 février 2015 (c) Le Conseil de l'UE

 "Mon ambition était de se mettre d'accord sur les étapes dans les prochains jours. Malheureusement, nous n'en avons pas été capables et nous poursuivrons nos discussions lundi et avancerons à partir de là", a encore expliqué le président de l’Eurogroupe. Le commissaire en charge des Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a pour sa part souligné l’utilité d’une réunion qui a permis de "clarifier la vision qu’a la Grèce de sa situation", tout en permettant aussi d’ "aider la Grèce à comprendre comment les Etats membres et les institutions autour de la table voient cette situation".

 "C'était mon premier Eurogroupe, c'était fascinant", a déclaré pour sa part à la presse le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. "Nous avons exprimé nos vues qui ont pour objectif la mise au point d'un nouvel accord avec l'Europe afin que la Grèce ne fasse plus la une des journaux, ne soit plus un sujet de discussion récurrent des Eurogroupes", a-t-il expliqué en dénonçant de nouveau des plans "toxiques et particulièrement catastrophiques". "Nous avons pu entendre de nombreux points de vue, et maintenant nous nous dirigeons vers la prochaine réunion lundi en espérant qu'à la fin, il y aura une conclusion optimale à la fois pour la Grèce et nos partenaires européens", a-t-il précisé.

Au-delà du calendrier d’action, il semble que le principal enjeu des discussions est de parvenir à s’entendre sur une extension du programme d’aide actuel, qui est censé se terminer à la fin du mois de février. Jeroen Dijsselbloem a confirmé que le sujet avait été évoqué, que c’était  "l’option préférée" de certains, sans pour autant que les discussions n’aient pu aboutir pour l’instant. "Les institutions se tiennent prêts à travailler avec les autorités grecques",a assuré le président de l’Eurogroupe, en précisant toutefois qu’elles attendaient pour cela un mandat politique sur lequel il n’a pas encore été possible de s’entendre.

Pierre Gramegna, qui appelle au "réalisme", se réjouit de voir les ministres "d’accord pour trouver des solutions à court terme" s’inscrivant "grosso modo dans le plan actuel"

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, qui représentait le Luxembourg lors de cette Le ministre Pierre Gramegna entouré de Hans Jörg Schelling, Wolfgang Schäuble et Michel Sapin lors de l'Eurogroupe du 11 février 2015 (c) Le Conseil de l'UEréunion, a souligné au micro de RTL, au lendemain de la réunion, qu’il fallait rester "réaliste". Il a rappelé que c’était la première fois que les ministres des Finances de la zone euro discutaient de la position du nouveau gouvernement grec, dont le ministre n’a d’ailleurs fait que des "déclarations assez générales". Il n’était donc pas possible, rapporte-t-il, et ce n’était d’ailleurs pas le but de la réunion, de trouver immédiatement un accord, surtout "quand on sait combien le nouveau gouvernement grec veut aller loin". Pour autant, a jugé Pierre Gramegna, cette réunion aura permis "une bonne prise de contact", et, s’il a surtout été question de "processus et de calendrier", le ministre a admis que l’on avait été très proche d’une déclaration commune.

Ce que le ministre luxembourgeois a jugé "rassurant" et "positif", c’est le fait que les Grecs se sont montrés prêts à rembourser leurs dettes et à honorer leurs échéances à court terme. Selon le ministre luxembourgeois, c’est désormais aux experts de travailler à trouver une solution technique dans les coulisses, car les échéances sont très courtes. En effet, les ministres des Finances de la zone euro devraient en principe arrêter leur décision sur le versement de la dernière tranche de 7 millions d’euros à la Grèce dès lundi, ce qui dépend de la mise en œuvre du programme d’ajustement.

Les discussions devraient en tous cas être plus concrètes lundi 16 février, prévoit Pierre Gramegna qui fait une distinction entre les solutions de financement de la dette grecque à court terme et à long terme. Sur les ondes de 100,7, Pierre Gramegna a précisé que "la bonne nouvelle" était que les ministres étaient d’accord "pour trouver des solutions à court terme"  s’inscrivant "grosso modo dans le plan actuel". Ce qu’il juge "rassurant". "Mais ce n’est pas encore fait", précise toutefois le ministre qui évoque un "équilibre à trouver" et précise que "le cadre actuel offre des flexibilités qu’il s’agit d’utiliser".