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Agriculture, Viticulture et Développement rural
Pour le "Lëtzeburger Bauer", "la politique ne peut et ne doit pas se retirer complètement du secteur laitier" après l'abolition des quotas laitiers
20-03-2015


Dans son édition du 20 mars 2015, l’hebdomadaire "Lëtzeburger Bauer" consacre un article à la fin des quotas laitiers prévue pour le 1e avril 2015, après 31 ans d’existence. Il estime que "la politique doit aider à surmonter les nouveaux défis" qui se posent pour les producteurs laitiers face à ce "tournant historique" que constitue la suppression des quotas.

Le "Lëtzeburger Bauer" évoque les prévisions "plutôt positives" de la Commission en ce qui concerne l’évolution du marché laitier

De Letzeburger Bauer, organe hebdomadaire de la Centrale Paysanne LuxembourgeoiseLe "Lëtzeburger Bauer" se pose tout d’abord la question de savoir si les quotas laitiers ont vraiment permis d’atteindre les objectifs qui lui étaient attribués. Il signale qu’au cours des dernières années, "ni les prix du lait, ni les revenus des agriculteurs n’ont pu être efficacement soutenus et stabilisés".

L’hebdomadaire souligne ensuite que l’évolution de la production laitière et du marché des produits laitiers après l’abolition des quotas laitiers est encore "incertaine". Il indique que les prix sont actuellement "encore sous pression" et que les entreprises se voient confrontées à des coûts de production croissants.

Les dernières prévisions de la Commission européenne seraient néanmoins "plutôt positives". Celle-ci s’attend en effet pour les prochains mois à une stabilisation, voire à un redressement des prix des produits laitiers sous l’effet de l’augmentation de la demande globale, qui est notamment due à l’augmentation des importations chinoises.

 "La politique ne peut et ne doit pas se retirer complètement du secteur laitier" après l'abolition des quotas laitiers, indique le "Lëtzeburger Bauer"

Elevage de vaches, source: SERNéanmoins, selon l’hebdomadaire, malgré ces pronostics de la Commission, "il est sûr" qu’après l'abolition des quotas laitiers, "la politique ne peut et ne doit se retirer complètement du secteur laitier". Elle devrait plutôt soutenir les producteurs dans la transition vers "un environnement complètement nouveau". D'où la nécessité d’un cadre politique qui permette aux producteurs de mieux remédier "aux immenses défis" qui découlent de cette "situation complètement nouvelle", lit-on dans l’article du "Lëtzeburger Bauer.

"Il s’agit de stabiliser le marché à travers des mesures précises et d’aider les producteurs à gérer la grande volatilité des prix, c’est-à-dire qu’il faut aussi créer les instruments nécessaires afin de réagir à temps et efficacement aux fluctuations du marché et aux éventuelles situations de crise", souligne le "Lëtzeburger Bauer". Ceci irait de pair avec la mise en place d’un "filet de sécurité" efficace et avec une promotion accrue des produits laitiers sur le marché intérieur et mondial, dans le but de développer de nouveaux marchés.

Dans ce contexte, les acteurs agricoles européens et plusieurs eurodéputés auraient souligné "à juste titre"  la nécessité d’un renforcement et d’une extension des mesures de soutien, par exemple en révisant ou en adaptant les prix d'intervention pour s’assurer "qu'ils soient en relation plus étroite avec les coûts réels de production", lit-on encore dans l’article du "Lëtzeburger Bauer".

Une attention particulière devrait également être accordée aux coopératives, "qui jouent dans l'industrie laitière en Europe un rôle essentiel". D’autres instruments dans le domaine de la formation des prix ou en relation avec les marchés à terme doivent également être vérifiés, selon le "Lëtzeburger Bauer".

L’hebdomadaire signale que pour le secteur agricole, il serait difficile d'accepter "que l’on se retranche derrière les instruments qui existent actuellement dans l'UE". Les prix d'intervention ne correspondraient en effet plus aux coûts de production. En outre, les mesures propres au deuxième pilier de la PAC ne seraient plus suffisantes pour relever les défis auxquels le secteur est confronté. "Aussi, le fonds de crise nouvellement créé ne peut que partiellement atténuer les situations de crises", signale l’hebdomadaire.

"Les producteurs ne doivent en aucun cas être étouffés par de nouvelles conditions et restrictions", souligne le "Lëtzeburger Bauer"

Pour le "Lëtzeburger Bauer", ce qui serait "fatal" dans cette nouvelle situation, ce serait de "surcharger" les producteurs à travers "de nouvelles conditions environnementales absurdes ou d'autres restrictions". A ses yeux, les producteurs "ne doivent en aucun cas être étouffés par de nouvelles conditions et restrictions".

En ce qui concerne la production laitière au Luxembourg, le "Lëtzeburger Bauer" indique qu’elle "fait partie des secteurs de production les plus importants" et qu’elle est "susceptible de le rester à l'avenir". "La suppression des quotas offre aux producteurs de nouvelles opportunités de développement qu’il faut promouvoir et accompagner", a-t-il conclu.