Principaux portails publics  |     | 

Migration et asile - Justice, liberté, sécurité et immigration - Politique étrangère et de défense
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE et du pourtour méditerranéen réunis pour discuter du futur de la politique de voisinage et réitérer leur engagement commun en matière de lutte contre le terrorisme et de gestion des flux migratoires
13-04-2015


Les ministres des Affaires Etrangères de l'UE et leurs homologues du pourtour méditerranéen en réunion informelle à Barcelone le 13 avril 2015 (c) MAEEPour la première fois depuis sept ans, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont réunis avec leurs homologues du voisinage sud (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, autorité nationale palestinienne et Tunisie) lors d’une réunion informelle qui s’est tenue  le 13 avril 2015 à Barcelone. Organisée par la présidence lettone et le gouvernement espagnol, la rencontre était co-présidée par la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères, Federica Mogherini et Johannes Hahn, commissaire européen à la Politique de voisinage, en présence de Mariano Rajoy, Premier ministre espagnol et d’Edgars Rinkēvičs, ministre des Affaires étrangères de Lettonie.

L’objectif de la rencontre était d’avoir une discussion approfondie sur la révision de la Politique européenne de voisinage (PEV) annoncée pour l’automne 2015, et dont les consultations pays par pays se déroulent actuellement et ce jusqu’au mois de juin. A ce titre, le commissaire Hahn a estimé qu’une politique européenne de voisinage plus cohérente était d'une "importance cruciale à la fois pour l'UE et pour nos partenaires de l'est comme du sud, dans une période de grands défis à nos frontières" et de "grande instabilité".

Les participants ont également pu réaffirmer la nécessité d’une coopération approfondie pour faire face aux défis communs, notamment en matière de terrorisme et d’immigration clandestine.

Une nouvelle approche "audacieuse et flexible" de la politique européenne de voisinage

Lors de son discours d’ouverture, la Haute Représentante, Federica Mogherini a insisté sur le besoin de "travailler ensemble à notre avenir commun" et de "mieux comprendre les différences entre nous (…) et les différentes manières d’examiner nos problèmes communs". Et d’ajouter que nous "sommes tous dans le même bateau" et "nous partageons tous des intérêts et des valeurs". "Vous n'êtes pas nos voisins, nous sommes tous voisins", a-t-elle encore dit pour illustrer l’engagement commun de tous pour contrer les problèmes qui affectent la région.

Le président en exercice du Conseil de l'UE et ministre des Affaires étrangères de Lettonie, Edgars Rinkēvičs , a souligné le besoin d’une "nouvelle approche audacieuse et flexible" de la politique de voisinage qui a été mise en place en 2004.

Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a pour sa part souhaité que la PEV soit modernisée et redéfinie pour "mieux remplir son rôle" dans un environnement changeant caractérisé par une "multitude de défis et d’opportunités", comme on peut le lire dans un communiqué du gouvernement espagnol. Le Premier ministre a également plaidé pour plus de "relations d’amitié et de coopération".

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a également rappelé la nécessité d'adapter la politique européenne de voisinage "compte tenu de la multitude de crises qui agitent les pays de notre voisinage et des défis grandissants auxquels ils doivent faire face" et a indiqué que le réexamen de la PEV était l’occasion de trouver un "véritable terrain d’entente sur les domaines d’intérêt commun les plus importants, ce qui permettra de renforcer le partenariat à l’avenir".

Lutte contre le terrorisme

En matière de lutte contre le terrorisme, la Haute Représentante a rappelé que les Etats membres de l’UE avaient déjà décidé, au cours des derniers mois, de renforcer leur coopération avec leurs partenaires de la région méditerranéenne.

Mariano Rajoy a indiqué que c’était le "défi le plus important à relever car il représente une menace directe sur nos pays et leurs habitants". Le Premier ministre espagnol a également insisté sur le fait que la coopération internationale était le "meilleur moyen pour combattre le terrorisme lié au djihad" tout en réaffirmant sa conviction qu’"un engagement partagé des deux côtés de la Méditerranée nous permettra de vaincre la barbarie du terrorisme et de promouvoir un espace de paix, de stabilité et de prospérité". Il a en outre réfuté tout amalgame entre terrorisme et Islam, tout en soulignant que le monde musulman était tout aussi victime de la barbarie du terrorisme que les autres pays.

Gestion de flux de migrants en Méditerranée

Au sujet des flux migratoires en Méditerranée, Federica Mogherini a rappelé, lors de sa conférence de presse, que le thème de l’immigration avait été abordé au Conseil Affaires étrangères de mars 2015, pour la première fois depuis dix ans, avant d’ajouter qu’une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur aurait lieu dans les prochains mois pour "aborder les moyens intérieurs et extérieurs qui permettront à l’UE, en coopération avec les pays d’origine et de transit, de sauver des vies".  

Mariano Rajoy s’est quant à lui prononcé pour une "gestion plus ordonnée des flux migratoires" dans le but de mettre fin à ce phénomène "déchirant" qui coûte la vie à des milliers de personnes, tout en ajoutant que l’UE devait "utiliser tous les instruments dont elle dispose pour créer un véritable espace de prospérité entre les deux rives de la Méditerranée", comme par exemple l’aide au développement, la création d’emplois ou encore la formation continue pour les jeunes de ces pays. Il a également plaidé pour l’augmentation des investissements et du commerce avec l’autre rive de la Méditerranée et pour la promotion de l’immigration par des voies légales, ainsi que pour le dialogue multilatéral.

Le ministre letton a pour sa part appelé à davantage de réunions de ce type avec les partenaires du voisinage sud pour permettre un "dialogue plus actif sur les défis communs dans la région". La Haute Représentante s’est elle aussi prononcée pour la tenue annuelle de cette rencontre interministérielle.

Le choix de la ville de Barcelone était symbolique pour la tenue de cette réunion car c’était là qu’avait été lancé, vingt ans plus tôt, en 1995, le partenariat euro-méditerranéen, ou processus de Barcelone, avec l'objectif commun de faire de la région méditerranéenne un espace de paix, de sécurité, de prospérité.