Un collectif d’ONG et syndicats luxembourgeois a dénoncé le manque de solidarité entre les Etats membres pour faire face à la problématique des réfugiés, lors d’une manifestation qui a eu lieu le 16 juin 2015 devant le bâtiment au Kirchberg à Luxembourg où se tenait à ce moment le Conseil des ministres des Affaires intérieures (JAI). Les ONG, dont Amnesty International Luxembourg, Caritas, l’ASTI, le CLAE, Keen ass illegal et les syndicats LCGB et OGBL, ont appelé les ministres à "donner des suites concrètes" aux propositions de la Commission européenne, notamment d’ouvrir des entrées légales aux réfugiés, d’augmenter les places de réinstallation et de se focaliser sur le sauvetage de vie au lieu de la protection des frontières.
Ce 16 juin, les ministres des Affaires intérieures débattaient de l’agenda en matière de migration, proposé par la Commission le 13 mai 2015 suite à de multiples naufrages de migrants en Méditerranée. Concrètement, elle demande aux Etats membres de prendre en charge sous deux ans 40 000 candidats à l'asile syriens et érythréens arrivés en Grèce et Italie, dans le cadre d’une relocalisation de réfugiés, ce qui divise les Etats membres. Le week-end dernier, le ton est monté notamment entre la France et l’Italie qui accuse la première de refouler des réfugiés à sa frontière avec l’Italie. Les Etats membres sont également invités à accueillir 20 000 réfugiés provenant de pays tiers dans le cadre du programme de réinstallation.
Le collectif d’ONG note dans un communiqué des "avancées" au niveau de la réinstallation, mais craint que la proposition de relocalisation semble "mort-née" en raison du "manque de solidarité" entre les Etats membres. Les ONG estiment qu’un "changement radical d’approche s’impose face au flux continu de traversées, de naufrages et de noyades" et appellent à une "politique cohérente" et une "meilleure orientation de la politique étrangère européenne vers les besoins et les buts de développement des pays d’origine".
Le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, a souligné lors d’une rencontre avec les manifestants que si aucune solution n’était trouvée, l’acquis Schengen était en danger. Il a indiqué que certains Etats, notamment l’Italie et le Royaume-Uni, hésitaient encore à aller de l’avant. Il s’agit d’une question de responsabilité et de solidarité, a souligné Jean Asselborn, indiquant que la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE qui débute en juillet allait prendre la relève du dossier.