La Commission européenne a adopté le 13 juillet 2016 la première liste pour l’UE concernant les  espèces exotiques envahissantes qui causent des dommages tels que des mesures adaptées sont nécessaires pour les éradiquer ou du moins endiguer leur propagation. Pour la Commission, il s’agit d’un "premier pas important pour freiner la perte de biodiversité".

Selon la Commission, plus de 12 000 espèces, plantes et animaux, des champignons et des micro-organismes sont ainsi arrivées en Europe, et autour de 15 % de ces espèces sont devenues envahissantes, c’est-à-dire qu’elles se sont développées rapidement en dehors de leur habitat d'origine, soit naturellement, soit transportées par l'homme. Par ce développement rapide, elles représentent  une des grandes menaces pour la biodiversité. Les coûts induits se traduisent en soins de santé, pertes de récoltes ou de stock de poissons, dégâts sur des infrastructures, sur la navigabilité des cours d'eau ou même sur d'autres espèces protégées. Le commissaire européen en charge de l’environnement, Karmenu Vella, a évalué les dégâts économiques causés par les espèces envahissantes à 12 milliards d’euros par année.

Selon le Ministère de l’Environnement du Luxembourg, cinq espèces mentionnées sur cette liste sont particulièrement dans la mire des autorités du Grand-Duché : 

• la myriophylle du Brésil (myriophillum aquaticum)
• l’écrevisse américaine (orconectes limosus)
• l’écrevisse de Californie (pacifastacus leniusculus)
• le raton-laveur (procyon lotor)
• la tortue de Floride (trachemys scripta)

Sur la liste pour l’UE, l’on trouve aussi le ragondin venu d'Amérique du Sud qui prolifère en Allemagne, la grenouille-taureau, et l'écureuil gris des Etats-Unis, ou encore le frelon asiatique et le Corbeau familier (ou Corneille de l'Inde) venu d’Inde. Parmi les plantes, l’on trouve encore la jacinthe d'eau, le séneçon en arbre, ou encore l'élodée crépue, fréquente dans le sud-ouest de la France.

Le règlement européen sur la prévention et la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, qui date de 2014, prévoit que ces 37 espèces seront 20 jours après la publication de la liste soumises à diverses restrictions et mesures. Elles ne pourront plus être conservées, transportées, reproduites ou relâchées intentionnellement. Les Etats membres auront l'obligation de prendre des mesures pour prévenir leur développement, pour les détecter de manière précoce, pour les éradiquer rapidement, pour encadrer et gérer les espèces qui sont largement répandues dans certains Etats membres.

La réglementation européenne prévoit de capturer les animaux et de les enfermer dans des zoos jusqu'à la fin naturelle de leur vie. Les propriétaires d’animaux mentionnés sur la liste pourront attendre le décès de leur animal, sous réserve de ne pas encourager leur reproduction. Les vendeurs auront deux ans pour écouler leurs stocks.