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Elections européennes
Les Verts de la Grande Région se serrent les coudes avant les élections européennes
La Grande Région peut être un modèle à suivre en matière de coopération en Europe
28-05-2009


Josiane Madelaine, Claude Turmes et Reinhard BütikoferAprès 2004, les Verts de la Grande Région se retrouvent et mènent ensemble pour la deuxième fois leur campagne électorale pour les élections européennes du 7 juin 2009. Dans ce contexte, l’eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes, l’ancien chef des Verts allemands et tête de liste "Europe", Reinhard Bütikofer, et la présidente du groupe des Verts au Conseil régional de Lorraine, Josiane Madelaine, s’étaient donné rendez-vous le 28 mai 2009 à la Maison de l’Europe à Schengen. Avant cette rencontre, Núria Garcia, tête de liste des Verts luxembourgeois pour les élections européennes, Claude Turmes et Reinhard Bütikofer avaient visité l’Université de la Grande Région à Sarrebruck et le Lycée germano-luxembourgeois "Schengen" à Perl.

La coopération transfrontalière, vecteur de démocratie en Europe

Reinhard Bütikofer, a expliqué dans ce contexte que des actions telles que la campagne électorale commune de "la famille verte européenne" peuvent promouvoir la démocratie en Europe. "Cette coopération transfrontalière directe fait face aux nationalismes latents dans l’Union européenne", a-t-il déclaré et il s’est dit choqué des propos de Peer Steinbrück et de Franz Müntefering qui ont affecté la coopération entre le Luxembourg et l’Allemagne. Dans ce cadre, il a dénoncé le retour aux nationalismes dans la crise, tout en soulignant qu’il faut procéder à une régulation des marchés financiers.

"Ce qui est fait pour vivre ensemble, peut seulement s’unir si le mouvement vient d’en bas", a déclaré Reinhard Bütikofer. Pour lui, les régions frontalières sont donc une sorte de pépinières, dans lesquelles la coopération européenne peut grandir. "L’Union européenne peut d’ailleurs apprendre beaucoup des régions, notamment comment on peut faire quelque chose de créatif de la coopération transfrontalière", a-t-il souligné.

L’ancien chef des Verts allemands a critiqué avec vigueur le refus par la chancelière allemande, Angela Merkel, d’une coordination économique européenne plus étroite. "Les Verts préconisent une meilleure coopération économique, sociale et écologique en Europe", a-t-il expliqué. Pour lui, la zone euro est une ancre de stabilité, et la renforcer ne nuirait pas à l’Europe, mais bien au contraire, la soutiendrait.

"Le Green New Deal est le projet politique des Verts pour combattre la crise et pour mettre en place une économie durable", a souligné Reinhard Bütikofer. Les Verts veulent ainsi innover en sortant de l’énergie fossile et nucléaire et en misant sur les énergies renouvelables. Par la coopération entre économie et écologie, donc en partenariat avec les petites et moyennes entreprises, les Verts veulent parallèlement créer cinq millions d’emplois d’ici cinq ans.

Faire de la Grande Région "un pôle d’excellence"

Claude Turmes, pour sa part, a abordé trois projets de la Grande Région qui lui tiennent à cœur. Premièrement, il a expliqué qu’il faut anticiper le remplacement de la centrale nucléaire de Cattenom par la mise en place d’énergies renouvelables. Il a expliqué que cette région, jusqu’à présent très marquée par le nucléaire et le charbon, a un énorme potentiel en matière de forêts, de soleil et de vent. Parallèlement, il y a de bonnes idées et d’importantes ressources humaines pour faire de la Grande Région une région de l’intelligence énergétique qui pourrait mieux travailler ensemble et créer des emplois dans le domaine de la maîtrise des énergies.

Le deuxième projet abordé par Claude Turmes est l’Université de la Grande Région, dont l’objectif est l’aménagement d’un espace commun pour l’enseignement supérieur au sein de la Grande Région. Pour les Verts, la recherche et le développement occupent une place prépondérante, et pour cette raison ils veulent servir de lien politique de la recherche et du développement avec Bruxelles.

"La Sarre, la Lorraine et le Luxembourg peuvent créer les emplois de demain dans la recherche et le développement", a souligné Claude Turmes. "Les universités de Sarrebruck et de Luxembourg sont déjà aujourd’hui spécialisées dans les domaines de la nanotechnologie et de la recherche de la surface des matériaux", a-t-il précisé, "ce qui peut s’avérer intéressant dans le développement d’éoliennes et d’installations thermiques solaires".

Abordant le troisième projet, qu’est la voiture électrique, Claude Turmes a déclaré : "Nous avons beaucoup d'équipementiers dans la Grande Région et notre idée est de réunir tous les acteurs du secteur pour fabriquer des voitures électriques". L'eurodéputé luxembourgeois a cité les exemples de l'aciérie de Dillingen, spécialisée dans l’acier destiné à équiper les éoliennes, Delphi et Arcelor Mittal, qui pourraient contribuer à faire de la Grande Région "un pôle d’excellence" en matière d’énergie et de transport.

Aller vers d’autres formes de transport

Josiane Madelaine a souligné que les Verts préconisent un changement de l’industrie automobile et proposent d’aller vers "d’autres formes de transport". Pour assurer la mobilité des passagers et le transport des marchandises en Europe, il faudrait prendre des mesures qui ne mènent pas à un accroissement du trafic. Selon elle, les pays de la Grande Région doivent coopérer pour doubler, voire tripler le transfert de poids lourds vers les voies ferrées. Comme la Moselle est sous-utilisée, elle a également suggéré de penser au transport de fret par voie fluviale. Selon les Verts, il faut également créer un abonnement écologique pour les étudiants de la Grande Région, ainsi qu’aménager les voies ferrées, mettre à disposition davantage de bus et miser sur le covoiturage pour assurer la mobilité des frontaliers.

Les Verts veulent d’ailleurs prendre une initiative transfrontalière au Parlement européen pour que les députés européens de la Grande Région coopèrent d’avantage dans les domaines de la recherche et du transport.