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Economie, finances et monnaie
Après la visite du Premier ministre grec au Luxembourg, Jean-Claude Juncker a déclaré qu’un plan d’aide à la Grèce ne sera pas nécessaire
05-03-2010


Jean-Claude JunckerLe 5 mars 2010, le Premier ministre grec, Geórgios Papandréou, était en visite au Luxembourg pour une entrevue avec le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Accompagné du ministre d’Etat, Haris Pampoukis, il a discuté avec le président de l’Eurogroupe de la situation financière et budgétaire de la Grèce avant de se rendre à Berlin et à Paris pour des entrevues avec la chancelière allemande, Angela Merkel, respectivement le président français, Nicolas Sarkozy.

A l’issue de la rencontre avec homologue grec, Jean-Claude Juncker a réitéré sa conviction que les mesures additionnelles décidées le 3 mars 2010 par le gouvernement grec sont "solides" et qu’il s’agit d’un "effort de consolidation crédible" des finances publiques grecques. Comme il l'avait fait plus tôt dans la journée dans une interview avec la radio allemande Deutschlandfunk, Jean-Claude Juncker a répété qu'Athènes n'avait pas demandé d'aide financière. Le président de l’Eurogroupe a en outre souligné que les pays de la zone euro disposent des instruments adéquats pour venir en aide aux pays qui rencontrent des difficultés financières, et ils sont "prêts à prendre des mesures coordonnées et déterminées si nécessaire".

Mais en vue des nouvelles décisions du gouvernement grec, il ne croit pas qu’un plan d’aide financière soit nécessaire. Les mesures annoncées par Athènes pour assainir ses finances "sont fortes" et "les engagements pris par le gouvernement grec ouvrent clairement la voie à une sortie de la situation dans laquelle se trouve la Grèce", a-t-il estimé. Le Premier ministre s’est dit confiant qu'il n'y ait pas de mouvements irrationnels sur les marchés après les dernières mesures d’austérité annoncées par le gouvernement Papandréou. Il espère que les marchés financiers "tiendront compte" des derniers développements en Grèce et retournent vers une "appréciation rationnelle de la situation".

Le Premier ministre a par ailleurs tenu à insister sur les ondes du Deutschlandfunk sur la solidarité européenne dans la zone euro. "Il faut dire à haute voix que la Grèce ne sera pas laissée seule, parce qu’elle ne mérite pas d’être laissée seule, après avoir fait d’énormes efforts pendant les dernières semaines", a-t-il souligné. Cependant, il a aussi déclaré que les pays de la zone euro ne donnent pas "comme ça" leur argent à la Grèce. Pour Jean-Claude Juncker, une intervention de la part du FMI n’est d’ailleurs pas nécessaire parce que "nous [la zone euro] devons résoudre nos problèmes nous-mêmes".

Une agence de notation européenne

Jean-Claude Juncker s'est également prononcé sur les ondes du Deuschlandfunk en faveur de la création d'une agence de notation européenne, qui serait placée sous l'égide de la Banque centrale européenne, afin de disposer de données européennes sûres et résistantes. "Il serait sensé que nous mettions sur pied nous-mêmes en Europe une propre agence de notation" pour noter la dette des Etats, a expliqué Jean-Claude Juncker. Et d’ajouter : "Nous écoutons trop les agences de notation", alors que celles-ci "ont contribué à la chute des marchés financiers" à partir de fin 2008.

Une agence européenne de la Dette

Dans le cadre du débat sur une gestion en commun par les pays de la zone euro de leurs dettes, le Premier ministre belge, Yves Leterme, a proposé le 5 mars 2010 dans une tribune publiée par plusieurs journaux, dont le Financial Times Deutschland et Le Monde, de créer "un Trésor commun à la zone euro ou une Agence européenne de la Dette". Cette agence "serait une institution de l'UE chargée d'émettre et de gérer la dette gouvernementale de la zone euro, sous l'autorité des ministres des Finances de l'Eurogroupe et de la Banque centrale européenne", a-t-il expliqué. La proposition belge alimente le débat en cours sur la constitution d'un "gouvernement économique" de la zone euro et de l'UE dans son ensemble, pour mieux coordonner les politiques nationales.