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Environnement
Greenpeace appelle Claude Wiseler à plaider au Conseil de l’UE un objectif européen de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d´ici 2020
26-05-2011


"Ministre indécis = Climat en danger !" C’est en accrochant, le 26 mai au petit matin, cette banderole sur la façade même du siège du Ministère du Développement durable et des Infrastructures, au Kirchberg, que les militants dLes militants de Greenpeace ont appelé le ministre Claude Wiseler à s'engager pour un objectif de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE à l'occasion d'une opération spectaculaire le 26 mai 2011 (c) Greenpeace Luxembourge Greenpeace ont voulu interpeller le ministre Claude Wiseler sur la position du Luxembourg relative aux objectifs européens de réduction des gaz à effet de serre.

Les militants, qui ont pu s’entretenir avec le ministre un peu plus tard dans la journée, souhaitaient l’inviter à suivre l´exemple des sept pays européens qui, en mars 2011, ont publiquement demandé que l’UE décide unilatéralement un objectif européen de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d´ici 2020. Il s’agissait de l’Allemagne, du Danemark, de l’Espagne, de la Grande-Bretagne, de la Grèce, du Portugal et de la Suède.

Claude Wiseler entend laisser trancher le gouvernement sur la question : le sujet devrait être discuté en conseil de gouvernement le 3 juin prochain

En juin 2011, les ministres de l'Environnement débattront de l´objectif de l’UE en matière de réduction des gaz à effet de serre. Du point de vue des militants de Greenpeace, "l’UE est en train de jouer sa crédibilité en matière de lutte contre le changement climatique en prévision de la prochaine Conférence des Nations-Unies qui se tiendra en novembre prochain en Afrique du sud". Pour l’ONG, "un statu quo de la position européenne, en partie responsable de l'échec de la Conférence de Copenhague, hypothèquerait le leadership de l'UE en matière de protection du climat et nombre d'observateurs sont d'avis qu'une augmentation unilatérale de l'objectif de réduction de l'UE serait en mesure de débloquer les prochaines négociations".

"L’Union européenne a déjà réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 17,3 % par rapport à 1990, l'année de référence. Dès lors, se limiter à l'objectif actuel d’une réduction de 20 % correspond en fait à bloquer tout nouvel effort pour les dix prochaines années", plaide Martina Holbach, chargée de campagne de Greenpeace Luxembourg.

"Avant et après la conférence de Copenhague, le Premier Ministre nous avait assuré que le Luxembourg s’engagerait pour que l´UE se fixe des objectifs de réduction plus stricts", explique Martina Holbach. Les militants de Greenpeace reproche par conséquent au ministre Claude Wiseler de n’être "toujours pas en mesure d'exposer la position du Luxembourg dans ce domaine". A leurs yeux, l’attitude du ministre luxembourgeois relève du "blocage" et "empêche l´Europe de reprendre le leadership en matière de protection du climat". 

Au cours de l’entretien qu’ils ont pu avoir avec le ministre, Claude Wiseler a laissé entendre aux militants de Greenpeace qu’il entendait laisser le gouvernement trancher sur la position que le Luxembourg défendra au niveau européen. Une première discussion sur ce sujet se tiendra lors du Conseil de gouvernement du 3 juin prochain.

Greenpeace appelle le gouvernement à ne pas « se laisser abuser » par les revendications de la FEDIL

"Le Luxembourg, le pays le plus riche de l’UE, a-t-il sérieusement l’intention de freiner la reprise et le développement futur de l’économie européenne?". C’est en ces termes que, selon Greenpeace, se pose la question. S’appuyant sur des études qui montrent que l’engagement qu’ils revendiquent de la part de l’UE est "techniquement réalisable et économiquement viable", mais qu’il aurait nombre d’autres avantages, les militants de Greenpeace rappellent aussi que plus de 40 entreprises multinationales ont déjà affiché leur soutien en faveur d'un passage unilatéral à une réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE de 30 %.

Greenpeace dénonce de ce point de vue la position de la fédération des industries luxembourgeoises (FEDIL), qui a récemment mis en garde contre "une intensification des engagements européens en termes de réduction des émissions et a lancé un appel au gouvernement pour plaider en faveur d'un moratoire dans les discussions politiques autour d'un éventuel renforcement des objectifs climatiques européens". Début mai, à l'occasion de la visite du président de Businesseurope au Luxembourg, le président de la FEDIL a ainsi déclaré que "l'Union européenne doit éviter de pénaliser les entreprises par rapport à leurs concurrents au niveau mondial, en instaurant des objectifs climatiques trop restrictifs".

Greenpeace appelle le gouvernement à ne pas "se laisser abuser par les revendications infondées de la FEDIL, et à soutenir un objectif inconditionnel de réduction de 30 % d´ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990".