Le 14 juillet 2011, la Chambre des députés a discuté de la crise grecque suite à une interpellation du gouvernement à l’initiative du député libéral Claude Meisch. Les débats ont porté sur les origines de la situation actuelle et les options qui se présentent pour en sortir.
Claude Meisch a fait le constat que la crise grecque dure depuis plus d’un an, mais que malgré les efforts déployés, elle est actuellement plus aiguë que jamais. Il ne lui semble pas que les dirigeants européens agissent selon un concept cohérent, qu’on assiste à une sorte de "learning by doing" et que la détresse des dirigeants s’exprime bien dans des bons mots comme celui du commissaire européen Olli Rehn qu’ "aucune option n‘est exclue". La spéculation continue, la contagion n’est pas endiguée, les contribuables se retrouvent dans la coresponsabilité. La Grèce fait des efforts réels, et pourtant la situation empire.
Si tout est arrivé selon Claude Meisch parce que "la Grèce a triché", il insiste sur le fait que "tout le monde savait depuis les années 90 ce qui se passait", y compris le déficit budgétaire, qui rappelle le député libéral, dépassait dès l’entrée en vigueur du pacte de stabilité les 7 % alors qu’un maximum de 3 % était permis. Les hésitations d’alors sont pour lui l’expression d’un manque de solidarité dans une UE qui n’a été ni union politique ni union économique.
Claude Meisch a admis que dans la situation actuelle, "l’histoire a bon dos" et qu’il est facile d’y recourir quand il faut d’abord éviter hic et nunc la contagion de la crise des dettes. Elle met l’euro en danger, alors qu’il n’y pas d’alternative à l’euro pour l’Europe, et il n’y a pas encore de crise de l’euro.
Pour le député libéral, la situation est complexe en Europe. D’un côté des Etats membres à économie plus faible sont exposés à des exigences qui déclenchent des résistances qui peuvent mettre en cause leur stabilité politique, voire la démocratie. De l’autre côté, certains pays ont profité de l’euro pour exporter massivement et se refaire une santé économique. Mais c’est aux pays plus faibles qu’il faut offrir une perspective économique, car sinon il n’y a pas de sortie de la crise. Les mesures d’économie budgétaire seules ne sont pas propres à relancer une économie.
"Avec toute la retenue qui est d’usage", Claude Meisch a critiqué les dépenses militaires de la Grèce "qui n’est pas directement menacée par invasion", ses difficultés à faire rentrer les impôts dans les caisses de l’Etat. Il a plaidé pour une campagne de privatisations qui soit menée de manière intelligente, qui draine du capital privé vers la Grèce. Bref, il y a de la marge pour éviter la faillite et gagner du temps pour ceux qui détiennent la dette grecque afin que les créanciers puissent se restructurer.
Mais même à ce rythme là, le député se pose la question si la Grèce peut jamais s’en sortir. "Honnêtement, non !", pense-t-il. Pour lui, il faut d’autres mécanismes, et la restructuration ou le hair-cut sont toujours à l’ordre du jour. Il n’est pas opposé aux eurobonds proposés par Jena-Claude Juncker, même s’ils posent le problème de rendre l’accès aux crédits plus cher à des pays qui y accéderaient de manière plus favorables. Pour Claude Meisch, est c’est là un de ses messages centraux, "la crise grecque va finir par coûter quelque chose au contribuable luxembourgeois et à la BCE", car la lutte contre la contagion est "un risque partagé par tous".
Pour Claude Meisch, il ne suffit pas de dire que les garanties accordées à la Grèce sont actuellement honorées. Les agences de notation ont constaté selon lui "l’insolvabilité de fait de la Grèce". Et peu importe qu’elles soient toutes les trois américaines. Une agence de notation européenne n’aurait pas changé la donne. Le problème que la Grèce a pour absorber les fonds structurels européens, même facilités, met en évidence un problème de gouvernance. Or, selon Claude Meisch, "on ne peut pas vivre que du tourisme et de l’huile d’olive". Ce constat montre qu’il faut aider l’Europe du Sud dans l’intérêt de tous, car sinon elle entrera dans l’instabilité politique, "ne serait-ce qu’à cause du chômage massif des jeunes". D’autres options comme celle d’exclure des pays de la zone euro, une option que "personne ne peut expliquer de manière plausible", ou celle de la création d’une zone euro noyau ne sont pas de bonnes idées.
Dans un contexte où il n’y a pas de manuel pour traiter la crise actuelle, Claude Meisch pense qu’il ne faut pas seulement faire des essais. Et il faut se rendre selon lui à l’évidence : "A moyen terme, la restructuration de la dette grecque est inévitable." D’autre part, on ne peut pas seulement prendre des risques, comme l’on fait les banques, et demander après au contribuable de les sortir si les choses vont mal. Les politiques d’aide qui seront nécessaires devront recevoir une légitimité démocratique, comme ce fut le cas pour le parapluie anti-crise. D’où sa critique de l’achat par la BCE d’obligations grecques, une démarche qui "n’est pas démocratique", car les parlements n’ont pas été impliqués alors que la BCE prend des risques pour tous. "Il est temps de revenir à des temps normaux où celui qui spécule doit payer et où l’on accepte les faillites d’Etat, car la faillite est un élément de économie de marché", s’est mis à espérer le député libéral pour qui la Grèce n’est sauvée que jusqu’en septembre 2011, quand vient l’échéance de la prochaine traite de l’aide jusqu’en 2013. Le débat du 14 juillet n’aura donc pas été le dernier débat à la Chambre sur cette question pour un Claude Meisch qui craint que les Européens ne deviennent des Sisyphe.
Intervenant au nom du CSV, Lucien Thiel a souligné que la tranche de 12 milliards d’aides qui a été versée à la Grèce la semaine précédente, après les réajustements budgétaires décidés par le parlement grec, a évité la faillite dans laquelle le pays se trouvait de facto. Pour le député, il faut s’interroger sur ce que cela veut dire pour un Etat théoriquement souverain qui doit pouvoir recourir à ses contribuables pour éviter ce genre de faillite. "Un défaut de paiement aurait conduit à la guerre civile", s’est avancé le chef du groupe politique CSV. Si Athènes a dû accepter des économies énormes et doit accepter une vente d’actifs d’Etat, Lucien Thiel doute que le peuple grec va accepter toutes ces mesures.
Quant aux agences de notation, il s’est montré satisfait que celles-ci "se sont enfin vues déclarer la guerre par les politiques depuis qu’elles se sont prises à l’Irlande". Pour lui, c’est "la première tentative de la politique pour reprendre le dessus". Mais, a-t-il ajouté, "ce n’est qu’un début, et il n’y pas de garantie que cela se termine bien."
Alex Bodry a abordé le sujet par une métaphore : Euroland est malade. Il y a un hôpital où la Grèce est sous perfusion et d’autres lits sont déjà en train d’être préparés pour des patients qui vont mal. Mais le personnel médical est divisé sur la thérapie à employer. Sera-t-elle douce ou forte ? La dispute se déroule en public. Le risque de contagion n‘est pas écarté. Bref, c’est ainsi que l’UE cahote, alors qu’elle a besoin d’un leadership politique fort et d’une réponse globale et durable aux risques de défaut de paiement des Etats. Il y a pour Alex Bodry des éléments rationnels et irrationnels qui sont en cause : la confiance et spéculation …. Par ailleurs, d’autres pays affichent des dettes publiques impressionnantes, comme la Belgique, l’Italie, l’Irlande, le Portugal. La France et le Royaume Uni n’ont pas non plus une situation brillante. L’Espagne a moins un problème de dette que de déficit aggravé. Le Luxembourg caracole avec la Suède et l’Estonie dans le peloton de tête des pays les moins endettés.
Dans un tel contexte, les socialistes voudraient que la Chambre soit informée non ex post, mais ex ante sur les mesures européennes qui sont envisagées, de même que sur les répercussions de tous ces développements sur le Luxembourg. Ces mesures ne devraient pas seulement insister sur des économies budgétaires et des ventes d’actifs, mais aussi mettre l’accent sur les perspectives économiques des pays touchés par la crise. Car l’on ne peut pour le député socialiste ignorer la colère des populations et la désillusion des jeunes vis-à-vis de l’idée européenne.
L’idée d’une agence de notation européenne est pour lui une idée sympathique, "mais qui la construirait", se demande-t-il. Celles qui interviennent par contre actuellement sont à la fois des thermomètres de la crise et des "fauteurs de crise".
Comme son homologue libéral, Alex Bodry pense qu’il y aura tôt ou tard une restructuration de la dette grecque. Il le dit tout en sachant que "toute idée nouvelle est en ce moment démolie" et que "l’UE semble désemparée". Mais ce qui compte aussi, c’est l’acceptation de ce qui est en train de se faire par la population, car pour de nombreux citoyens, la solution de la crise semble se faire sur le dos de franges bien déterminées de la population. D’où la nécessité d’impliquer le secteur privé, car "il n’est pas question de nationaliser les pertes et de privatiser les gains".
Pour Alex Bodry, l’aide à la Grèce n’est pas seulement un geste altruiste, mais dans l’intérêt national. Car si la contagion touche l’Italie, l’impact sur le Luxembourg serait immense.
Le député socialiste se pose la question si la réponse à la crise ne sera en fin de compte politique. N’ira-t-on pas vers un approfondissement de l’intégration financière, avec tout ce que cela veut dire, et donc moins de compétences pour l’Etat national. Cette question se posera, même s’il n’aime pas cette perspective, comme d’autres élus à la Chambre.
Le député François Bausch a commencé par expliquer dans son intervention que le poids de dette grecque équivaut à 3,7 % du PIB de la zone euro. L’annulation de deux tiers de la dette grecque équivaudrait à moins de 2,5 % du PIB. Mais si la contagion devait toucher l’Italie, la zone euro serait confrontée à des encours qui sont deux fois supérieurs aux dettes grecques, portugaises et irlandaises réunies.
La crise est due aux "mensonges d’un gouvernement grec conservateur", affirme François Bausch. Tout le monde savait que ce gouvernement mentait. Mais la crise révèle aussi le manque de solidarité au sein de l’UE, alors que les déséquilibres macroéconomiques en termes d’exportation, les dettes souveraines, les questions d’un salaire minimum et du chômage devraient être abordées avec des politiques européennes. Bref, la crise est le fruit d’une mauvaise gouvernance européenne. Si, après le parapluie anti-crise de110 milliards, de nouvelles mesures sont nécessaires, c’est pour le député vert la faute à l’Allemagne et à une politique collective de l’autruche. La politique européenne n’a pas les moyens de maîtriser les acteurs des marchés financiers. Les agences émettent des notations à la baisse. Les banques profitent de la hausse des taux.
Dans son intervention, François Bausch a insisté sur les sacrifices des Grecs : baisse des salaires, montée des prix, un PIB en recul, des économies budgétaires qui touchent tous les domaines de la vie quotidienne, un chômage qui a doublé. Et pourtant, souligne-t-il, "cela ne suffit pas". Impossible de tenir 30 ans à ce rythme, alors qu’en même temps, l’on vend les actifs de l’Etat. Les Grecs refusent cette cure. Il s’agit pour François Bausch ni plus ni moins de "l’assassinat d’une nation". Pour lui, les manifestations à Londres, en Italie, en Irlande, en Espagne, montrent aussi que les gens en ont assez de la polarisation sociale et de la mise en tutelle des gens à revenus minimaux.
Il faut, selon le porte-parole des Verts, offrir à l’UE et aux pays en crise une perspective politique, économique et sociale. Il faut une participation volontaire du secteur privé à l’aide aux pays en crise. Il faut prolonger les échéances des dettes. Et il ne faut pas oublier que cela aussi représente un revenu financier prolongé.
Les privatisations par contre détruisent selon François Bausch les économies et diminuent les revenus fiscaux d’un Etat. On ne peut pas sauver la Grèce de cette manière. Il faut éviter que ce pays soit plumé. Les firmes qui ont annoncé leur intérêt pour les privatisations sont des géants comme Gazprom, RWE, Qatar, de grands consortiums chinois. Pour François Bausch, il n’y pas là de logique européenne Et l’annulation de la dette n’est pas non plus viable, car elle mettrait les banques grecques en faillite.
Pour l’Europe, il faut d’abord pour les Verts une nouvelle politique fiscale qui impose les transactions financières et non les gens. De cette manière, le soutien à certains pays serait facilité. Cela va dans le sens d’un Green new deal.
Ensuite, l’UE devrait introduire des eurobonds émis par la BCE. Cela permettrait aussi à la politique, et notamment au Parlement européen, de prendre le contrôle démocratique d’une BCE qui n’est pas innocente dans le cadre de la crise, puisqu’elle exerce un certain chantage sur la politique avec son refus de la restructuration de la dette grecque et les mesures d’économies budgétaires qu’elle exige.
Finalement, les marchés financiers doivent être mis sous contrôle. Si on spécule contre l’euro, c’est, pense François Bausch, parce que la direction politique européenne est faible. Il faut arrive à interdire certains types d’affaires qui mettent en jeu des milliers et des milliers d’emplois. Pour le député vert, les Grecs méritent qu’on leur offre une perspective. L’UE peut aller dans deux directions : continuer comme au cours de ces dernières dix années et perdre tout crédit, ou bien devenir un modèle de justice sociale et de durabilité. D’ailleurs, pense le député vert, si l’UE opte pour la première direction, des soulèvements sociaux se produiront.
Le député ADR Jacques-Yves Henckes a réitéré les thèses de son parti face à la crise grecque. La conjonction de deux facteurs, le non-respect des règles di pacte de stabilité et l’impossibilité pour un Etat membre de la zone euro de dévaluer a empêché que les difficultés économiques de la Grèce aient apparu plus tôt. Ensuite, l’on a refusé de voir l’évidence. Maintenant, on ne veut rien changer aux règles, et cette attitude têtue coûte aux pays en difficultés. Pour l’ADR, il faut au contraire réformer le système euro. La faute de la crise n’incombe pas aux agences de notation. Et pour l’ADR, une agence de notation européenne n’est pas non plus une solution. La question est de savoir s’il faut sauver les banques ou la Grèce. Pour Jacques-Yves Henckes, la politique de l’UE favorise les banques. Les aides actuelles à la Grèce sont inopérantes. Le déficit grec ne cesse de gonfler. L’impôt ne rentre pas. La dette ne baisse pas. Tout cela, parce que les citoyens grecs n’entrent pas dans le jeu de cette politique et mettent en place une économie parallèle.
Pour le député ADR, la Grèce ne pourra jamais rembourser sa dette. Les mesures d’austérité ne sont donc pas crédibles. La Grèce n’est pas compétitive et l’on ne fait rien pour la rendre plus apte. Si l’UE va vers plus de fédéralisme, notamment avec des impôts harmonisés, elle ira aussi vers le dumping social. D’autre part, la faillite de la Grèce est bonne pour les spéculateurs, car si elle est déclenchée, les credit default swaps, les CDS, échoiront. C’est pourquoi l’ADR est pour une sortie de la Grèce de la zone euro, mais il faudra l’aider à le faire. Comment ? Il faudra lui donner une aide directe, rallonger les échéances de sa dette et en contrepartie, elle opérera son retrait de la zone euro.
Pour André Hoffmann, le député de Déi Lénk, il n’y a dans l’UE ni accord sur le diagnostic de la crise, et donc pas non plus sur la thérapie. S’il y a crise, c’est que l’UE est "sous l’influence de l’idéologie néolibérale dont il faut la désintoxiquer". Citant des textes de l’ONU qui disent que les mesures d’austérité menacent l’emploi et rendent la reprise économique plus incertaine et fragile, et du Conseil de l’Europe, qu’elles "risquent de représenter un danger pour la démocratie et les droits de la personne humaine (en particulier les droits sociaux) tout aussi grave que l'endettement des Etats qu'elles visent à combattre. : des mesures qui représentent un danger pour les droits des personnes", André Hoffmann a conclu que le processus en cours n’est pas bon pour l’Europe.
Le ministre des Finances, Luc Frieden a pris la parole en fin de débat. Pour lui, la « situation est très difficile et très grave », et au vu des difficultés qu’affronte l’UE, ce n’est pas non plus pour lui la première et la dernière fois que la Chambre débattra de la crise. Pour lui, l’UE est passée d’une crise financière à une crise économique qui est devenue crise des dettes souveraines aggravée par le fait que les Etats ont aidé les systèmes bancaires et ont lancé des programmes de relance qui ont augmenté le déficit des Etats. Mais comme la plupart des autres pays n’avaient pas mené des politiques financières prudentes comme le Luxembourg, ils n’ont pas pu puiser dans leurs réserves.
"Nous devons trouver une solution si nous voulons éviter que tout s’écroule", a déclaré Luc Frieden. La dette publique moyenne dans l’UE est de 90 % du PIB annuel. Les seuls pays exempts de procédures en infraction sont, outre le Luxembourg, la Suède, l’Estonie, et dernièrement la Finlande, la Suède n’étant même pas membre de la zone euro.
Il n’y a pas une seule solution selon le ministre, mais un paquet de mesures qui ont chacune des conséquences. Il a évoqué cinq axes :
Tout cela n’aidera pas à grand-chose, pense le ministre, si on ne réussit pas à maîtriser les problèmes à court terme qui sont l’aide aide à la Grèce au Portugal et à l’Irlande, et le fait que la première aide à la Grèce ne lui a pas permis de retourner par ses propres moyens sur marchés en 2012.
La participation du secteur privé à l’aide à la Grèce souligne Luc Frieden, est en fait une participation du secteur financier, ce qui veut dire qu’à la fin, c’est le secteur public qui devra contribuer, si les banques entrent dans des difficultés à cause de cette participation. Et pour cela, il n’y pas encore de solution.
Luc Frieden a rappelé que le Conseil européen a mis trois critères à cette participation : elle devrait être "substantielle volontaire et ne pas conduire à un défaut de paiement". Aucun des modèles tablés au Conseil ne correspond à ces trois critères. Dans un tel contexte, il faut rejeter l’idée qu’un Etat de l’UE puisse faire faillite, car entretemps, le risque de contagion a augmenté et en cas de faillite, "un gouffre s’ouvrirait pour toute la zone euro". Le Luxembourg n’est donc pas contre une participation du secteur privé, mais sa position est qu’il faut trouver un système qui écarte tout risque de contagion.
Quant aux agences de notation, Luc Frieden a déclaré que la politique n’arrive pas à empêcher que chaque jour les difficultés d’un autre pays apparaissent dans le débat public. Est la faute aux agences de notation ? Non, pense le ministre, c’est ce qu’elles reflètent, et selon lui, une agence de notation européenne ne jugerait peut-être pas autrement. D’autre part, note-t-il, la BCE ne se base pas seulement sur les agences de notation, et pourtant elle constate que certains pays ont des problèmes fondamentaux.
La baisse des taux, le prolongement des maturités des dettes, tout cela n’est pas une solution. Aussi est-il convaincu que le 2e programme de sauvetage de la Grèce sera financé par le public. La zone euro est composée de 17 Etats, et plusieurs de des pays ont de gros problèmes, tandis que les autres sont des créanciers importants de ces pays en difficulté. Dans une telle constellation, il faut "de la solidarité et de la responsabilité". Le Conseil a encore besoin de temps pour trouver une solution viable avant l’échéance de la prochaine tranche pour la Grèce qui est pour le 15 septembre, et il a ce temps. Au-delà de l’euro, insiste Luc Frieden, il y va de l’Europe. Et aucun Etat national n’est plus capable selon lui de maîtriser les grands problèmes qui le touchent.