La capitale fédérale allemande a accueilli le 7 juillet 2011 un sommet informel de la Grande Région qui se tenait sous présidence lorraine dans les locaux de la Représentation de la Sarre à Berlin. Le Luxembourg y était représenté par son Premier ministre, Jean-Claude Juncker et par son ministre de l’Intérieur et à la Grande Région, Jean-Marie Halsdorf.
Cette réunion informelle a été l’occasion d’adopter une déclaration commune qui, dans un contexte où la libre circulation des personnes apparaît comme un enjeu politique de taille dans les débats, s’en réfère à "l’esprit de Schengen" pour appeler à "effacer les frontières qui entravent la coopération des acteurs et la vie quotidienne des citoyens".
Dans cette Déclaration de Berlin, les exécutifs de la Grande Région expriment leur volonté "de se donner les moyens de bâtir ensemble, forces politiques et acteurs de la vie sociale et économique réunis, un espace de coopération intégrée, au bénéfice des citoyens et de leurs territoires de vie".
L’objectif affiché est de créer "les meilleures conditions de cette coopération" et d’engager "un processus de métropolisation ambitieux, territorialement cohérent et équilibré et vecteur de développement durable". En d’autres termes, de créer "une Grande Région Métropolitaine" en s’appuyant sur son puissant potentiel de développement.
La Déclaration de Berlin s’inspire à ce titre des enseignements tirés de l´étude de recherche appliquée Metroborder, lancée sous la présidence luxembourgeoise du 11e sommet de la Grande Région. Les exécutifs proposent donc d’articuler cette démarche autour de quatre piliers :
Pour ce faire, les autorités partenaires appellent de leurs vœux une stratégie "en résonance avec les priorités de l’UE", basée sur "les voies de coopération ouvertes" lors du séminaire qui s’est tenu le 31 mai 2011 à Pont-à-Mousson.
Désireux de donner à la Grande Région "visibilité" et "niveau de compétitivité européen", convaincus que la Grande Région "contribuera à la consolidation de l’espace européen en proposant à l’Union Européenne d’être un laboratoire de ses politiques, et de reconnaître cette Grande Région comme interlocuteur du prochain cycle de cohésion", les exécutifs "réaffirment leur volonté de consolider, conformément au Traité de Lisbonne, la cohésion territoriale et sociale d’une Grande Région avant-gardiste".
S’ils s’engagent à faire de la Grande Région une Grande Région Métropolitaine Européenne, ils sollicitent aussi la Commission européenne pour l’engagement d’une coopération renforcée s’appuyant sur des moyens techniques et financiers à la mesure de cette ambition qui s’insère dans l’objectif d’une Europe de croissance et de stabilité. Un message qui a dû être discuté dans le cadre du Forum de la Grande Région qui s’est tenu à Berlin en marge du sommet informel et qui avait pour thème la politique de cohésion dans le cadre du nouveau cadre financier pluriannuel. Une table-ronde a d’ailleurs réuni dans ce cadre les membres du sommet de la Grande Région et le commissaire européen en charge du budget, Janusz Lewansdowski.
Cette réunion informelle a aussi été l’occasion pour Jean-Claude Juncker et ses collègues ministres-présidents des Länder de Rhénanie-Palatinat, Kurt Beck, et de la Sarre, Peter Müller, de s’entendre sur une coopération étroite dans l’observation des tests de résistance à laquelle va être soumise la centrale de Cattenom. "Les experts que nous enverrons auront un mandat commun de nos trois gouvernements pour accompagner les tests de résistance", a déclaré Jean-Claude Juncker.