Un grand malaise parcourt l’Europe des droits de l’homme face aux développements en Hongrie, Etat membre de l’UE. La loi sur les médias du gouvernement FIDESZ, perçu comme "autoritaire" par un nombre croisant d’observateurs, avait été très contestée et largement perçue comme liberticide tant par les professionnels de la presse en Hongrie et en Europe, que par de nombreux politiques conservateurs, libéraux ou de gauche. Cette loi n’avait finalement été considérée par la Commission européenne, - et ce contrairement au Parlement européen, très remonté, qui lui avait consacré un débat, - que sous l’angle des questions de marché intérieur.
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution hongroise au 1er janvier 2012 et les réformes qu’elle implique dans le système judiciaire, l’Europe de l’Etat de droit et des droits de l’homme – des membres de cours suprêmes d’autres Etats membres de l’UE, des partis politiques, des ONG qui observent ce qui se passe sur le terrain en Hongrie - commence de nouveau à réagir. La commissaire européenne en charge des droits fondamentaux, Viviane Reding, a été avertie ces dernières semaines par des voix d’une autorité confirmée dans le domaine des droits de l’homme d’un certain nombre de projets de réforme du système judiciaire qui l’ont amenée à adresser le 12 décembre 2011 une lettre au ministre hongrois de la Justice, Tibor Navracsics, comme le révèle le quotidien Luxemburger Wort sous la plume de Jakub Adamowicz dans son édition du 15 décembre 2011.
Dans cette lettre, où elle exige une réponse de la partie hongroise d’ici le vendredi 16 décembre 2011, la commissaire décline quatre préoccupations :
Dans sa réaction au processus en cours en Hongrie, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères n’a pas mâché ses mots auprès du Wort : "La Hongrie a un gouvernement totalitaire qui se cache sous des oripeaux démocratiques. Avec le changement de constitution, le régime veut abolir la séparation des pouvoirs. Si Budapest veut rester membre de l’Union européenne, les valeurs européennes ne doivent plus être foulées au pied."