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Emploi et politique sociale
Garantie pour la jeunesse - Le Parlement européen demande aux ministres de l'Emploi d'adopter une recommandation en février 2013 pour une mise en œuvre rapide
16-01-2013


Parlement européenLe 16 janvier 2013, le Parlement européen, réuni en plénière, a apporté un large soutien au système de "garantie pour la jeunesse". Par 546 voix pour, 96 voix contre et 28 abstentions, les eurodéputés ont approuvé une résolution qui convie les ministres de l'Emploi de l'UE à adopter une recommandation lors du Conseil EPSCO de février 2013, afin que le système soit mis en place par la suite dans tous les Etats membres.

Le principe de la "garantie pour la jeunesse" vise à permettre à tous les jeunes citoyens de l'UE et résidents légaux jusqu'à 25 ans, ainsi qu'aux jeunes diplômés de moins de 30 ans, de se voir proposer un travail, une formation ou un apprentissage, dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou la fin (ou l'abandon) de leur cursus scolaire.

"Il ne s'agit pas de forcer à la création d'emplois mais de mettre en place un dispositif pour offrir une chance aux jeunes et éviter une génération perdue", a déclaré l'eurodéputée Pervenche Berès (S&D), présidente de la commission emploi, lors du débat en plénière qui s'est tenu le soir du 14 janvier.

Déjà, le 24 mai 2012, le Parlement européen avait adopté à main levée une résolution de cette commission parlementaire, allant dans le même sens. Le 5 décembre 2012, la Commission européenne avait intégré cet outil dans son "Paquet emploi jeunes" et suggéré une recommandation du Conseil visant à instaurer une Garantie pour la jeunesse dans tous les Etats membres. La recommandation proposée alors par la Commission appelle les États membres à établir des partenariats solides avec des parties prenantes, à assurer l’intervention à un stade précoce des services de l’emploi et d’autres partenaires qui soutiennent les jeunes, à prendre des mesures d’aide à l’insertion professionnelle, à tirer pleinement parti du Fonds social européen et des autres fonds structurels à cette fin, à évaluer et à améliorer constamment les dispositifs de Garantie pour la jeunesse et à les mettre en œuvre dans les meilleurs délais.

Dans sa nouvelle motion  adoptée le 16 janvier 2013, le Parlement européen souligne que la garantie épouse trois des objectifs de la stratégie Europe 2020, à savoir la lutte contre l'exclusion sociale, contre le décrochage scolaire et pour un meilleur taux d'emploi.

Elle rappelle aussi les chiffres vertigineux du chômage des jeunes depuis l'éclatement de la crise économique ainsi que l'augmentation de la précarité des emplois. En octobre 2012, le taux de chômage moyen dans l'UE atteignait le score inédit de 10,7 % tandis que, selon les estimations de la Commission européenne, le taux de chômage des jeunes avait atteint une moyenne de 23,7 % dans l'UE le mois suivant.

Ce taux est supérieur à 15 % dans tous les pays de l'UE sauf dans quatre pays : l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas et le Danemark. Au Portugal, en Italie, en Slovaquie et en Lettonie, il est situé entre 30 et 50 %, tandis que le chômage concerne plus d'un jeune Grec et un jeune Espagnol sur deux. Ce taux atteint 27% en France, 19,7 % en Belgique et 18,6 % au Luxembourg.

Le Parlement européen estime que la garantie pour la jeunesse devrait être éligible aux financements de l'UE, en particulier ceux du Fonds social européen, lequel devrait ainsi être doté d'au moins 25% du budget des fonds structurels, selon les députés.

Le Parlement invite également la Commission à apporter  particulièrement son soutien aux Etats membres soumis à des contraintes budgétaires en les aidant dans l'introduction d'un tel instrument. Les eurodéputés rappellent la proposition de la Commission européenne de mettre en place, à travers le Comité emploi, une surveillance de l'application de ces garanties, dans le cadre du semestre européen et plaide pour qu'un cadre qualitatif définisse les conditions salariales, de travail, de santé et de sécurité.

Claude Turmes invite Nicolas Schmit à indiquer comment il compte mettre en place la garantie pour la jeunesse au Luxembourg, Georges Bach est d'avis que la balle est dans le camp des Etats membres

Dans une prise de position publiée sur son site internet, l'eurodéputé écologiste Claude Turmes évoque la "bombe à retardement pour le système social" que constitue l'inactivité des jeunes. Le coût de la garantie pour la jeunesse, estimé à 21 milliards d'euros par la Commission européenne, n'est qu'"une petite somme en comparaison avec les 150 milliards d'euros, que les Etats membres ont dépensés dans la seule année 2011 pour les 7,5 millions de chômeurs âgés de 15 à 24 ans", fait-il remarquer.

Il invite par ailleurs le ministre luxembourgeois du Travail, Nicolas Schmit, à "dire clairement, comment il veut financer et organiser la Garantie pour la jeunesse au Luxembourg". Et prévient : "Nous arriverons à maîtriser le chômage des jeunes, seulement si nous lançons un grand programme d'investissement dans l'UE."

Le journaliste Guy Kemp rapporte dans l’édition du Tageblatt datée du 19 janvier 2013 le soutien que l’eurodéputé Georges Bach (PPE) apporte à l’idée d’une garantie pour les jeunes. Selon lui, elle devrait être introduite par la voie législative dans les Etats membres. Il est en effet sceptique quant à son introduction au niveau européen, et c’est donc, estime-t-il, aux Etats membres d’avancer.