Principaux portails publics  |     | 

Emploi et politique sociale - Politique régionale
Dans la Grande Région, le taux de chômage a augmenté de 5,8 % en un an, une hausse qui n’épargne aucune de ses composantes
08-05-2013


Le chômage, identifié ces derniers mois comme une priorité au niveau européen, est un sujet récurrent de l’actualité. Une rapide lecture du Lëtzebuerger Journal daté du 8 mai 2013 en témoigne. Deux articles ressortent notamment.

La hausse du chômage n’épargne aucune des entités de la Grande Région

Catherine Kurzawa s’est penchée sur le dernier tableau de bord économique et social publié par le Conseil économique, social et environnemental de Lorraine (CESEL) le 7 mai 2013. Un document qui fait le point sur la situation de l’emploi en Lorraine, mais aussi dans la Grande Région.

Il en ressort le constat que, depuis plusieurs mois, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi s’est accélérée dans toutes les composantes de la Grande Région. On y dénombre en mars 2013 près de 545 000 demandeurs, soit 30 000 personnes supplémentaires en un an, ce qui représente une hausse de 5,8 %.

Sur 12 mois, la hausse relative la plus importante est enregistrée au Luxembourg (+14,4 %). Les deux Länder allemands de la Grande Région ont également subi un ralentissement économique avec une hausse du chômage de +13,9 % en Sarre et de +6,2 % en Rhénanie-Palatinat. La hausse est de 11,9 % en Lorraine, où le taux de chômage a atteint 10,7 %. Il n’avait franchi la barre des 10 % qu’une seule fois, en 2009, depuis 1982. En Wallonie, le nombre d’inscrits a marqué une hausse de 1,3 % en un an, mais le taux de chômage y était déjà particulièrement élevé, puisqu’il atteignait en janvier 2013 15,7 % pour 9,3 % en moyenne dans la Grande Région.

Autre tendance observée, la hausse du nombre de frontaliers résidant en France et occupant un emploi salarié au Luxembourg poursuit sa baisse. Ainsi, au 4e trimestre 2012, les travailleurs frontaliers venant de France pour travailler au Luxembourg étaient 79000, soit 1400 de plus qu’il y a un an. La hausse est de 1,8 % sur un an, alors qu’elle était de 2,8 % en 2011 et de 3 % en 2010. Avant la crise, entre 2000 et 2008, la croissance annuelle moyenne du nombre de frontaliers était de + 5,4 %.

L’UE en fait-elle assez pour lutter contre le chômage des jeunes ? Le Journal a posé la question aux eurodéputés Georges Bach et Claude Turmes

Le Journal fait aussi le point sur le problème du chômage qui frappe 23,5 % des jeunes de l’UE, un taux qui dépasse même les 50 % dans certains pays du Sud. La rédaction a demandé à deux eurodéputés luxembourgeois si l’UE en faisait assez pour lutter contre le chômage des jeunes.

Georges Bach (PPE) salue une série de bonnes mesures lancées à l’initiative de la Commission, comme l’initiative Jeunesse en mouvement, qui entend aider à trouver du travail au-delà des frontières, ou la Garantie Jeunesse ou encore le fait qu’il soit donné priorité à la jeunesse dans les projets cofinancés par le FSE. L’eurodéputé regrette toutefois le temps qu’il a fallu pour avancer dans ces initiatives du fait que les discussions ont été dominées par le souci de mener des consolidations budgétaires. Et il est conscient qu’il faudra encore du temps d’ici à ce que ces initiatives portent leurs fruits. Georges Bach met aussi l’accent sur le problème de la formation, qui relève de la compétence des Etats membres. Il pointe ainsi le fait qu’il y a deux millions de postes à pourvoir dans l’UE auxquels de nombreux jeunes ne peuvent prétendre faute des qualifications adéquates.

Pour Claude Turmes (déi gréng), l’UE n’en fait pas assez. Certes, il constate qu’il y a des progrès, et il cite lui aussi la garantie jeunesse que son groupe politique a promue au Parlement européen. Mais il observe aussi que les six milliards d’euros qui vont être investis dans cette mesure risquent de ne pas être suffisants, vu que l’Organisation internationale du travail (OIT) évalue à 21 milliards les moyens nécessaires pour la mettre en œuvre. Claude Turmes estime aussi qu’une stratégie d’investissement fait défaut, car elle permettrait de compléter une consolidation budgétaire intelligente en créant des emplois et en donnant un rôle important à la BEI. Mais, déplore-t-il, la Commission mise avant tout sur la mobilité et la fuite des cerveaux qu’elle risque d’entraîner. Pourtant, le problème du chômage des jeunes, qui a selon lui été trop longtemps négligé, est une vraie bombe à retardement pour l’UE, que ce soit sur le plan démographique, démocratique ou financier.