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Economie, finances et monnaie - Fiscalité
L’ambassadeur de Suisse au Luxembourg explique au Jeudi que "si l'échange automatique d'informations devient un standard international, la Suisse sera prête à discuter"
06-06-2013


Dans un entretien qu’il a accordé au journaliste Thierry Nelissen publié dans l’édition du Jeudi datée du 6 juin 2013, l’ambassadeur de Suisse au Luxembourg, Urs Hammer, fait le point sur la position de la Confédération helvétique dans le dossier de l’échange automatique d’informations.Le Jeudi, l'hebdomadaire luxembourgeois en français : www.lejeudi.lu

Pour ce qui est des relations entre les "deux voisins sans frontières" que sont la Suisse et le Luxembourg, Urs Hammer rappelle que le commerce des services financiers se monte à près de 4 milliards d'euros dans les deux sens. Le secteur financier est un important pilier de l'économie helvétique, dont il représente un peu plus de 10 % du PIB, souligne l’ambassadeur qui relève toutefois que sa prépondérance est moins prononcée qu'au Luxembourg. Les dix banques suisses installées au Luxembourg totalisent un bilan de près de 20 milliards d’euros, contribuent à environ 15 % des avoirs gérés au titre du private banking et dans la gestion des fonds d'investissement. Elles occupent 5 600 personnes.

Lorsque le journaliste lui demande comment la Suisse réagit à la décision du Luxembourg de passer à l’échange automatique d’informations, Urs Hammer explique que "si l'échange aLe pavillon de la Suisseutomatique d'informations devient un standard international, la Suisse sera prête à discuter". L’ambassadeur précise toutefois qu’un "tel standard doit avoir une portée globale et concerner toutes les grandes places financières américaines, européennes et asiatiques".

Du point de vue de la Suisse, il convient par ailleurs de "combler les lacunes constatées dans l'identification des ayant-droits économiques pour les personnes juridiques, les trusts et autres montages juridiques". L’ambassadeur annonce en outre que la Suisse collaborera dans le cadre de l'OCDE aux groupes de travail affectés à l'élaboration d'un standard international sur l'échange d'informations.

"Pour juger des futures conditions cadres, la Suisse s'appuie non seulement sur les évolutions qui ont lieu dans l'UE, mais aussi dans d'autres grandes places financières internationales en dehors de l'UE", souligne encore l’ambassadeur.

Quant aux relations de la Suisse avec l’UE, l’ambassadeur souligne que "la Suisse est un pays hautement intégré en Europe", du fait de sa position géographique et des nombreux accords bilatéraux conclus avec l’UE. Or, Urs Hammer, qui cite les chiffres éloquents témoignant de l’importance de ces échanges, est conscient qu’à "défaut d'un accord dans le domaine des services, la réglementation de I'UE en cours dans le secteur financier, pourrait rendre l’accès au marché européen plus difficile pour les banques suisses".