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Transports
En 2013, par rapport à 2012, le nombre de tués a baissé de 8 % sur les routes de l’UE mais a augmenté de 32 % sur les routes du Luxembourg
31-03-2014


accidentLe 31 mars 2014, la Commission européenne a annoncé qu’en 2013, et ce pour la deuxième année consécutive, le nombre de tués sur les routes européennes a "considérablement" baissé, à savoir de 8 % par rapport à 2012, après avoir déjà enregistré une chute de 9 % entre 2011 et 2012.

Dans un plan d’action adopté en juillet 2010, la Commission européenne avait fixé l’objectif ambitieux de diviser de moitié le nombre de tués sur les routes entre 2011 et 2020, alors que le nombre de tués avait déjà chuté de 43 % entre 2001 et 2010. Elle se réjouit d’autant plus de ces deux années consécutives de chutes qu’en 2011, "les progrès avaient été décevants, avec un recul du nombre de morts sur les routes de seulement 2 %", ainsi qu’elle le rappelle dans son communiqué de presse.

Toutefois, les statistiques varient considérablement d’un pays à l’autre. En moyenne, il y a eu 52 tués par million d’habitants dans l’Union européenne. Le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas et le Danemark enregistrent la mortalité la plus faible, avec environ 30 décès par million d'habitants.

"Des États membres ont progressé, en gardant toutefois des chiffres de mortalité routière bien supérieurs à la moyenne de l’UE", fait remarquer la Commission. La Pologne (87 tués par million d’habitants), la Bulgarie (82), la Croatie (86), la Lettonie (86), la Lituanie (85) et la Grèce (81) sont dans ce cas, et la Commission européenne les encourage à intensifier leurs efforts.

Le Luxembourg compte parmi les pays qui ont connu la plus forte mortalité. Il compte, avec la Pologne, 87 tués par million d’habitants, ce qui le place juste derrière la lanterne rouge qu’est la Roumanie (92).

Le Luxembourg a connu en effet en 2013 une progression de près de 32 % du nombre des tués par rapport à 2012, année durant laquelle il y avait eu 66 tués par million d’habitants, ce qui constituait encore un meilleur résultat que dix autres Etats membres. Par rapport à 2010, la hausse s’élève même à 36 %, à contre-courant de l’évolution dans la grande majorité des autres pays.

Toutefois, la Commission européenne ne veut pas tirer d’enseignement de cette évolution luxembourgeoise. "Le nombre de victimes de la route a également augmenté à Malte et au Luxembourg, mais, dans ces pays, leur nombre est trop faible pour que des fluctuations importantes d’une année à l’autre soient statistiquement significatives", précise-t-elle dans son communiqué.

Pour sa part, la Belgique affiche 65 tués par million d’habitants, soit 7 % de moins qu’en 2012 et 15 % de moins qu’en 2010. La France en affiche 50, soit 10 % de moins qu’en 2012, et 30 % de moins qu’en 2010. De son côté, l’Allemagne a recensé sur ses routes 41 tués par million d’habitants, soit 7 % de moins qu’en 2012 et 9 % de moins qu’en 2010.

Pour la Commission, "la sécurité routière est une des grandes réussites de l’Europe"

La Commission européenne renvoie ces bons chiffres à l’action de l’Union européenne. "La sécurité routière est une des grandes réussites de l’Europe", clame la Commission européenne, qui souligne que la baisse de 17 % depuis 2010 signifie près de 9000 vies épargnées. "Gardons-nous de tout excès de confiance, car 70 personnes meurent encore chaque jour sur les routes européennes", a toutefois déclaré le vice-président de la Commission européenne chargé de la mobilité et des transports, Siim Kallas. "Nous devons continuer à unir nos efforts, à tous les niveaux, pour améliorer encore la sécurité sur les routes européennes."

Le plan d’action adopté en 2010 en vue de faire baisser de moitié le nombre de tués en 2020 a ainsi prévu des propositions destinées à améliorer les véhicules et les infrastructures, ainsi que le comportement des usagers de la route, rappelle la Commission européenne en mentionnant l’introduction du nouveau permis de conduire européen et l'entrée en vigueur de la directive relative à l'application transfrontalière des sanctions, qui permet de poursuivre les délinquants de la route au-delà des frontières nationales.

Par ailleurs, en mars 2014, le Parlement européen a adopté une proposition visant à renforcer le contrôle technique des véhicules, sur proposition de la Commission européenne alors que les défaillances techniques seraient responsables de 6 % des accidents de voiture et de 2000 morts par an.

La Commission mentionne encore les effets présents de la directive de 2008 concernant la gestion de la sécurité des infrastructures routières et à venir de l’embarquement prochain dans les voitures du système eCall d’ici 2015.

Vers une stratégie de réduction du nombre de blessés graves

Par ailleurs, la Commission européenne entend également mettre en place une stratégie de réduction du nombre de blessés graves sur les routes et explique qu’une étape cruciale a été franchie pour permettre son adoption dès 2015. Ainsi, en 2013, fut élaboré un nouveau système commun à l'ensemble de l’UE pour la définition des blessures graves. Les États membres de l’UE ont commencé à recueillir les premières données en utilisant ce nouveau système. Les données collectées au cours de l’année 2014 devraient être disponibles au début de l’année 2015.

Dans son communiqué de presse, la Commission européenne nuance également son enthousiasme en soulignant que la situation des utilisateurs vulnérables, dont le nombre de piétons tués, décroît plus lentement que souhaité. Le nombre de victimes chez les cyclistes, a même, pour sa part, "augmenté récemment".