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Elections européennes
Elections européennes – Le CSV a présenté son programme "pour l’Europe, pour le Luxembourg"
29-04-2014


elec-csv-programmeLe 29 avril 2014, le Parti chrétien-social (CSV), qui a remporté trois sièges sur six aux élections européennes de 2009, a présenté son programme pour les élections européennes du 25 mai 2014 à la presse.

"Porter un regard fier sur ce que l’Europe a pu accomplir et non la mépriser avec scepticisme" 

Arborant le slogan "Pour l’Europe. Pour le Luxembourg", "c’est le programme d’un parti qui croit en l’Europe, pas depuis quelques semaines mais depuis des décennies", a souligné Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne et tête de la liste de candidats rendue publique le 15 mars 2014 par le CSV.

Cette dernière souligne que le CSV a aidé à bâtir l’Union européenne, contribué à son élargissement et participera à son renforcement à l’avenir. Cet engagement européen "est la seule chance de survie pour  le petit Luxembourg", qui ne dispose pas de "puissance propre". Il a besoin du marché intérieur européen, duquel dépendent "la croissance et l’emploi".

"Notre industrie sidérurgique, notre place financière, notre économie numérique et des télécommunications, nos petites et moyennes entreprises orientées vers l’exportation n’auraient pas pu se développer comme elles l’ont fait sans les opportunités qu’offre le marché intérieur européen", lit-on dans le programme du CSV qui appelle par ailleurs à "porter un regard fier sur ce que l’Europe a pu accomplir et non la mépriser avec scepticisme".

Un programme "pour une Europe forte, une Europe innovante et une Europe sociale et solidaire" 

Un des trois députés européens sortants, Frank Engel a expliqué que le programme, qui présente les positions essentielles du parti, se développe autour de trois axes "une Europe forte, une Europe innovante et une Europe sociale et solidaire".

Pour le CSV, la sauvegarde des acquis des citoyens européens passe par la poursuite de l’intégration européenne. Ce n’est que par une Europe unie "que nous pourrons préserver notre niveau de vie dans la compétition globale », lit-on dans le programme.  

"Seulement dans une Europe forte, il peut y avoir un Luxembourg fort. Et une Europe forte a besoin d’un Luxembourg fort", a résumé Viviane Reding, qui estime par ailleurs que le Luxembourg a besoin de personnalités d’un "fort pouvoir de conviction et de capacité à s’imposer" pour affirmer la position du Luxembourg en proie aux attaques d’autres Etats membres.

Le centre financier luxembourgeois est désormais "plus européen et plus transparent", dit le CSV qui entend veiller à ce que "la place financière luxembourgeoise ne soit pas désavantagée par rapport à ses concurrents à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE".  C’est aussi dans l’intérêt européen puisque la zone euro a besoin de la place financière luxembourgeoise afin de mobiliser des fonds pour le développement de l’économie productive.

"Quand un menuisier de Wittlich a besoin d’un prêt pour son entreprise, ce prêt est plus favorable quand l’argent dont il a besoin peut être levé à Luxembourg, plutôt que d’aller le chercher à Singapour", a déclaré Frank Engel. "C’est le message que nous devons transmettre davantage dans les discussions sur la scène européenne. (…) La compétitivité économique européenne dépend aussi de cela – la place financière luxembourgeoise et ses investisseurs bénéficient à l’ensemble de l’Union."

Le CSV souligne également le besoin d’un euro fort et fait remarquer que des personnalités illustres issues de ses rangs ont participé à sa réalisation et à sa défense, de Pierre Werner à Jean-Claude Juncker en passant par Jacques Santer. L’euro, seconde devise de réserve mondiale, est "un succès européen" et "un rempart contre les spéculations et attaques monétaires", clame le programme. "Notre économie n’aurait pas pu surmonter cette crise sans la solidité et la force protectrice de notre monnaie", lit-on encore.

Pour le CSV, "l’agriculture européenne produit des denrées alimentaires de la plus haute qualité. En même temps, elle assure la culture des paysages du continent." Dans ce contexte, "le Luxembourg et ses agriculteurs ont largement profité de la politique agricole commune, et continuent de bénéficier d’un important support financier pour le secteur agricole". L’agriculture européenne et les PME de l’alimentation doivent rester en mesure d’assurer à leurs acteurs un revenu approprié et aux consommateurs des aliments accessibles et de très haute qualité. Une des candidates, Marianne Pesch-Dondelinger, agricultrice en activité, a souligné l’importance que la politique européenne protège les structures agricoles familiales qui représentent la majorité des exploitations au Luxembourg et aussi en Europe de l’Est. L'agriculture serait également soumise à des charges bureaucratiques trop lourdes. "Nous sommes plus souvent assis à notre bureau que dehors à travailler", dit la candidate qui souhaite "des règlementations sensées et compréhensibles".

Concernant la mobilité et les transports, l’eurodéputé sortant, Georges Bach, a souligné l’importance du développement des Réseaux transeuropéens de transport pour Luxembourg, qui aspire à se développer en centre logistique. Nous continuerons notre engagement en faveur de systèmes et réseaux de transports performants "indispensables à la croissance durable et à la mobilité des travailleurs en Europe". Dans son intervention face à la presse, Georges Bach a rappelé ses trois valeurs cardinales en matière de transports : les droits des passagers, la sécurité et de bonnes conditions de travail.

Pour des institutions européennes "plus compréhensibles" 

Concernant les institutions européennes, le CSV entend "améliorer la perception publique" "et rendre plus compréhensibles leur rôle et leur fonctionnement". Cela passerait par le renforcement du rôle du Parlement européen, dit son programme.

Le Conseil des ministres devrait par ailleurs imiter le Parlement et tenir en public les réunions durant lesquelles il agit comme législateur. "La transparence des travaux et délibérations du Conseil des ministres mérite d’être accrue de manière significative", dit le programme.

Le CSV verrait également d’un bon œil une Commission européenne resserrée autour de quelques grands domaines stratégiques, sous la responsabilité d’une équipe limitée de vice-présidents et Commissaires.

C’est aussi le combat contre l’ "impression" que "l’administration de Bruxelles" pratique une réglementation à outrance, "en assurant que les nouvelles règles européennes apporteront une valeur ajoutée substantielle", qui implique des changements institutionnels.

Ainsi, le CSV pense que la Commission devrait utiliser son droit d’initiative législative "de manière plus économe et ciblée", tandis que le Parlement européen devrait obtenir un droit d’initiative parlementaire, qui serait attribué à des groupes de députés et faire l’objet d’études d’impact.

Par ailleurs, le CSV estime qu’il devrait y avoir "plus de règlements et moins de directives". "Si l’Europe est compétente dans un domaine d’action politique, elle doit être en mesure d’établir elle-même les règles régissant ce domaine", dit-il, tout en plaidant par ailleurs, pour que le principe de reconnaissance mutuelle des lois et actes juridiques connaisse une application plus large.

Une politique extérieure plus unie

Le CSV veut également accroître la visibilité de l’UE en matière de politique extérieure. Il estime que le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) devrait évoluer en un Ministère européen des affaires étrangères, "dont l’action ne pourra être minée par des intérêts nationaux parfois divergents". Le programme souligne, dans ce contexte, que l’action de l’Union européenne par rapport aux tentatives de déstabilisation survenant dans le voisinage immédiat de l’Europe et aux menaces contre la paix et la sécurité doit être "unifiée, lisible, visible et forte".

Par ailleurs, le programme souligne que "l’Union européenne inspire des femmes et des hommes sur tous les continents" et que, en conséquence, "son développement doit être poursuivi et renforcé". L’Europe devrait également justifier de standards moraux élevés en assurant une protection adéquate aux personnes réfugiées. Pour ce qui est de la politique d’aide au développement, elle devrait œuvrer à ce que les régions les plus pauvres de la planète accèdent au développement économique et social durable, ce qui aurait des conséquences sur les flux migratoires puisqu’en découleraient "moins de tentatives désespérées pour atteindre l’Europe illégalement".

Une communauté de valeurs à défendre

L’Union européenne est une communauté de valeurs telles que "la dignité inviolable de la personne humaine, la liberté, l’égalité, la solidarité et la prévalence de l’Etat de droit", selon le CSV. "La diversité culturelle et linguistique, qui fait la richesse de notre continent, doit être promue et protégée", dit le programme.

La libre circulation compte parmi ses valeurs. Or, elle est aujourd’hui attaquée par des "populistes de tous bords", qui déplorent que l’immigration pèse sur les systèmes de sécurité sociale, ce qui est pourtant "impossible selon le droit européen". "Derrière cette volonté de réintroduire des contrôles frontaliers ou instituer des quotas d’immigration en Europe se cache en réalité une volonté d’abolir l’Europe", juge le programme. Le CSV s’engage donc à préserver, et même à étendre, la libre circulation au sein de l’espace Schengen et du marché intérieur européen. Il rappelle que, comme d’autres économies, l’économie luxembourgeoise a profité de cette libre circulation.

Les valeurs européennes doivent être protégées là où elles sont remises en cause et l’UE doit "avoir la compétence pour agir en vue de la permanence ou du rétablissement plein et entier de l’Etat de droit". Le CSV estime que "les valeurs européennes et l’Etat de droit ne sont pas négociables" et salue, dans ce contexte, la mise en place d’un parquet européen.

Le programme compte également un paragraphe au sujet de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes en Europe. "L’objectif d’une politique moderne d’égalité doit être une juste répartition des charges entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie", dit-il, en souhaitant un détachement progressif des modèles et rôles traditionnels. La répartition des postes de direction dans le monde économique et politique doit être effectuée en visant la parité entre les femmes et les hommes.

Une Europe pour la jeunesse

Le CSV consacre également une partie de son programme à la jeunesse. Il souhaiterait que cette dernière "s’enthousiasme à nouveau pour l’Europe". "A présent et dans les années à venir, l’Europe sera jugée par ses jeunes citoyens sur sa capacité à leur offrir un emploi et à leur permettre de mener une vie indépendante", prévient-il. "Il nous faut des règles qui facilitent et promeuvent la mobilité des jeunes, et non des obstacles qui l’empêcheraient", dit le CSV qui rappelle qu’il n’adoptera aucune restriction à la liberté de circulation en Europe.

La candidate en charge du dossier, Isabel Wiseler-Santos de Lima, a d’abord salué l’adoption de la "garantie jeunesse", dont elle espère que la mise en œuvre  au Luxembourg aura bel et bien lieu au plus tard en juin 2014 comme l’avait annoncé le précédent gouvernement, en février 2013. Elle a néanmoins précisé que cette garantie ne peut aller sans "des investissements conséquents dans le développement économique".

Soutien aux PME et réindustrialisation

"Ce n’est pas la politique qui crée des emplois, mais les entreprises", lit-on ensuite dans le programme qui souligne le rôle central des PME, et notamment des petites et très petites entreprises, comptant moins de dix employés, dans la création d’emplois. Ces entreprises doivent être "mises à l’abri d’une réglementation européenne lourde et compliquée", dit le CSV qui qualifie le "Small Business Act", par lequel les institutions européennes se sont engagées à procéder, dès la conception de nouvelles règles européennes, à une évaluation de leur impact positif sur les entreprises, comme "un premier pas important". 

La nouvelle règlementation européenne des marchés publics est "un exemple concret de politique en faveur des classes moyennes", poursuit le CSV. Ce n’est pas l’offrant proposant le prix le plus bas, mais au contraire celui dont l’offre sera économiquement la plus avantageuse, sur toute sa durée de vie, et dans toutes ses composantes, qui se verra attribuer un marché. "Ainsi de petites entreprises innovantes seront en mesure de remporter des marchés", pense-t-il.

"Les petites entreprises innovantes doivent être soutenues tout particulièrement dans leurs efforts pour rejoindre les performances d’autres régions mondiales à haute valeur ajoutée", dit d’ailleurs le programme, qui affirme que l’économie européenne doit devenir plus durable et plus respectueuse de l’environnement et des ressources. L’innovation et la recherche doivent être au cœur de la politique européenne pendant les années à venir, notamment dans la quête de la réduction de sa dépendance en matière d’approvisionnement énergétique. "Le CSV reste attaché à l’accomplissement des trois buts d’une politique énergétique durable: augmentation de l’efficience énergétique, réduction des émissions et accroissement de la part des énergies renouvelables." Le candidat, Christophe Hansen, reponsable pour le climat, a notamment la nécessité de réformer le système d'échange de quotas d'émission (ETS), pour qu'il pénalise à l'avenir les entreprises polluantes et non plus les innovantes comme c'est le cas actuellement.

"Les investissements dans les secteurs économiques dits 'verts' sont un important facteur de la compétitivité économique européenne future", pense le CSV. Le parti ne perd pas pour autant de vue les secteurs traditionnels de l’industrie européenne qui doivent être renforcés. "La réindustrialisation de l’Europe est une nécessité" et constitue le préalable de la promotion de produits et services novateurs, lit-on dans le programme. Face à la presse, Frank Engel a souligné que l’industrie a la vertu d’offrir des emplois diversifiés, à la fois en direction de salariés hautement qualifiés mais aussi de salariés moins qualifiés.

Pour une Europe sociale et solidaire

Enfin, le CSV veut agir pour le développement d’une Europe sociale et solidaire. "Depuis la crise, beaucoup de citoyens ont l’impression que l’Europe se résume à des mesures de consolidation budgétaire voire à l’austérité", dit-il. Certes, cette consolidation était nécessaire, juge-t-il, mais à elle seule, elle "n’amène aucun progrès économique et social".

Il faudrait donc la compléter par "une politique volontariste d’investissements, surtout dans les domaines des infrastructures de transport et d’énergies renouvelables, de la recherche et de systèmes d’éducation et de formation modernes", dit-il.

De même, le CSV défend le respect des législations du travail. "L’Europe a les moyens de garantir à ces travailleurs un droit du travail respectant la dignité de la personne", dit-il en plaidant pour des standards sociaux minimums sur tout son territoire, dont un revenu minimum permettant une vie décente

Le CSV plaide aussi "pour un budget européen plus important afin de soutenir la croissance et maintenir la solidarité au sein de l’Union". "Chaque Etat membre possède des atouts économiques qu’il s’agit de valoriser ensemble et conjointement vis-à-vis de la concurrence mondiale. La compétitivité ne doit plus être mesurée comme celle de telle partie de l’Europe contre telle autre, mais comme la compétitivité globale de l’Europe", lit-on dans le programme.