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Entreprises et industrie
Conseil informel compétitivité – L’objectif de porter à 20 % d’ici à 2020, la part l’industrie européenne dans la création de richesse dans l’UE fait consensus
21-07-2014


Federica Guido et Etienne Schneider © MECOLe 21 juillet 2014, les ministres européens en charge de l’Economie se sont rencontrés à Milan pour un Conseil informel consacré à la compétitivité, et plus particulièrement aux moyens de relancer l’industrie européenne, un sujet régulièrement abordé par le Conseil Compétitivité depuis plusieurs années.

En ouverture de la réunion, la ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi, dont le pays assure la présidence de l’UE au deuxième semestre 2014, a rappelé que "renforcer la compétitivité de l’industrie, la croissance et la création d’emplois est aujourd’hui une priorité de l’UE et une priorité du semestre de la présidence italienne", selon la presse italienne.

A l’issue de la discussion, elle a fait savoir que la réunion avait permis de constater qu’il y avait une "convergence" entre ministres sur l’objectif de retrouver une part de l’industrie égale à 20 % du PIB en 2020. Un des objectifs du semestre de présidence italienne du Conseil de l’UE est de trouver un accord à ce sujet. Federica Guidi a émis le souhait de pouvoir présenter une stratégie de relance industrielle d’ici à la fin de la présidence italienne, qui serait intégrée à la stratégie Europe 2020.

"La création d’un objectif explicite de politique industrielle et aligné aux autres déjà existants, ceux par exemple en matière de changement climatique et de soutenabilité énergétique, (…) permettrait à l’Europe de mettre en œuvre des actions concrètes plus équilibrées et un tableau de marche plus efficace pour  rejoindre des objectifs de croissance durable auxquels tous aspirent", a-t-elle aussi fait savoir. La politique industrielle devrait, selon la présidence italienne, être aussi prise en considération dans la définition du paquet Climat énergie, afin de tenir compte de l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur l’industrie.

La ministre italienne a toutefois prévenu que, "sans un tournant expansif et l’abandon des politiques d’austérité, les objectifs d’Europe 2020 deviendront des rêves restés dans le tiroir".  "Il risque d’y avoir une contradiction profonde entre les politiques industrielles qui serviraient à l’Europe et le cadre réglementaire restrictif dans lequel elles doivent être menées", a-t-elle précisé.

Les ministres se sont aussi mis d’accord sur la nécessité de mettre en place une nouvelle gouvernance industrielle, par un renforcement du rôle du Conseil compétitivité et la création d’un groupe de haut niveau, dotée d’une présidence élue pour 18 mois et chargée de définir des lignes directrices.

Le 22 janvier 2014, dans une communication intitulée "Pour une renaissance industrielle européenne", la Commission européenne avait invité les États membres à reconnaître l’importance capitale de l’industrie pour la création d’emplois et de croissance et à intégrer les questions de compétitivité industrielle dans l’ensemble des domaines d’action politique.

Pour le ministre luxembourgeois de l’Economie, Etienne Schneider, c’est en tout cas le bon moment pour lancer de nouvelles mesures en faveur de la compétitivité des entreprises, alors que le Parlement européen vient d’être élu et que la Commission européenne se met actuellement en place. "J’espère que le programme de travail de la nouvelle Commission européenne mettra un accent sur la création d’emplois et la croissance", a-t-il dit selon les termes repris par un communiqué de presse du ministère luxembourgeois de l’Economie.

L’attention apportée aux PME

Pour ce Conseil informel, la ministre italienne du développement économique, Federica Guidi, avait par ailleurs demandé à Étienne Schneider de présider un des deux groupes de travail prévus, à savoir celui consacré à la compétitivité des petites et moyennes entreprises. Ces PME constituent 99,8 % des entreprises de l’UE, fournissent 67,4 % des emplois et contribuent à une valeur ajoutée de plus de 58 %. Et le Conseil aimerait identifier ses sources de fragilité et lever les barrières à leur croissance.

Le papier de discussion fourni par la présidence italienne sur le sujet avant la réunion soulignait notamment "la nécessité d’augmenter le capital humain des PME, de renforcer le transfert de compétences à l’intérieur de l’entreprise, de renforcer leur rôle social en garantissant que le changement générationnel ne provoque pas de fermeture d’activités, mais au contraire réussisse en fournissant une assistance aux entreprises touchées".

"Les PME souffrent beaucoup plus du fait qu’elles n’ont pas facilement accès aux marchés européens, voire internationaux", a estimé le ministre à l’issue de la séance du groupe de travail. "Il souhaite que la Commission européenne s’engage davantage avec des mesures concrètes pour réduire les charges administratives des PME européennes. Les ministres ont également proposé de faire précéder chaque nouvelle directive ou règlement de façon systématique par une analyse des impacts sur les entreprises", rapporte le communiqué ministériel, qui informe également qu’Etienne Schneider s’est entretenu en marge du Conseil avec le vice-chancelier et ministre de l’Économie allemand, Sigmar Gabriel, et le ministre du Redressement productif français, Arnaud Montebourg, au sujet de la situation économique européenne.

Par ailleurs, le réseau SME Envoy fournira un premier rapport joint  sur l’efficacité des mesures nationales et européennes visant à améliorer la compétitivité des PME sera présenté au Conseil Compétitivité des 4 et 5 décembre 2014.

Les infrastructures de recherche européennes au centre des discussions des ministres européens de la recherche

Le lendemain, 22 juillet 2014, Marc Hansen, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, participait au nom du Luxembourg au volet "Recherche" de ce Conseil Compétitivité informel.

Les infrastructures de recherche européennes ont été au centre des discussions de cette réunion présidée par Stefania Giannini, ministre italienne de l’Instruction, de l’Université et de la Recherche. La commissaire européenne à la Recherche, à l’Innovation et à la Science, Máire Gheoghegan-Quinn a souligné l’importance du Forum stratégique européen pour les infrastructures de recherche (ESFRI).  Le rôle d'ESFRI est de promouvoir une approche cohérente des politiques au niveau européen et de faciliter les approches multilatérales qui conduisent à une meilleure utilisation et au développement de ces infrastructures de recherche.

Les ministres de la Recherche ont eu un échange de vues sur la planification stratégique et la priorisation des infrastructures de recherche, l’attribution  pertinente et plus ciblée des ressources disponibles et la viabilité à long terme des infrastructures de recherche.

Dans son intervention, Marc Hansen a encouragé l’accès élargi aux infrastructures de recherche au-delà des universités et institutions de recherche publiques afin d’utiliser de façon efficiente les investissements financiers disponibles au niveau régional, national et européen. À titre d’exemple il a cité l’infrastructure SHARE (Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe) dans laquelle le centre de recherche public CEPS a pris le rôle principal au niveau national. Les autres participants du Luxembourg dans cette infrastructure sont le Centre de recherche public Santé et l’Université du Luxembourg en tant qu’acteurs de la recherche publique et les ministères de la Santé et de la Sécurité sociale ainsi que le Centre commun de la sécurité sociale en tant qu’utilisateurs des résultats de la recherche.