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Sport - Culture - Éducation, formation et jeunesse
Conseil Education, jeunesse, culture et sport – Les Vingt-huit réfléchissent au moyen de resserrer les liens entre les jeunes et l'UE, à l'acquisition des compétences et aux relations culturelles
22-11-2016


conseil-jeunesseLe Conseil "Éducation, jeunesse, culture et sport" s'est réuni à Bruxelles les 21 et 22 novembre 2016. Lors de la première journée, à laquelle participait pour le Luxembourg, le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch.

La jeunesse au centre des préoccupations

Rapprocher le projet européen de la jeunesse

Les ministres ont également tenu un débat d'orientation portant sur le lien entre les jeunes et l'Europe, à la suite de la déclaration et de la feuille de routes lancées au sommet de Bratislava du 16 septembre 2016, qui énonçaient parmi leurs objectifs, "la création d'un futur économique prometteur pour tous, sauvegarder notre mode de vie et fournir de meilleures opportunités pour les jeunes". En amont du débat, des responsables de l'Union Européenne de Radio-Télévision ont présenté les résultats de l'enquête "Generration what", qui a récolté des millions de réponses, dont près de 200 000 au Luxembourg, de laquelle est ressortie que "le manque d'un sentiment de sécurité et de justice, une intégration faible, un manque d'opportunités et perspectives pour un meilleur futur pour les jeunes gens sont des préoccupations majeures de la jeunesse européenne". L'enquête montre aussi que les jeunes se sentent européens mais sont désenchantés vis-à-vis de la politique et des institutions européennes, comme on peut le lire dans les conclusions du Conseil.

Dans son intervention, le ministre luxembourgeois de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch a souligné l'importance d'une communication politique authentique sur les enjeux européens. "Quand je discute avec les jeunes, je me rend compte qu'il peut y avoir un fossé entre la manière de communiquer en politique et les manières des jeunes, très immédiats et francs dans leurs soucis quotidiens", a expliqué Claude Meisch, en session publique, en appelant à prendre le temps de communiquer avec les jeunes, à "parler de nos succès mais aussi de nos manquements et doutes". "Ne les bernons pas avec notre communication politique bien huilée mais souvent trop lisse", a-t-il encore lancé.

Claude Meisch a proposé dans ce contexte de renforcer les initiatives européennes d'éducation à l'esprit d'entreprendre pour encourager les jeunes à réaliser leurs idées et aspirations. "Nous savons que beaucoup de jeunes ont des envies d'entreprendre, qu'ils sont souvent des aspirations qui rejoignent celles de l'Europe : l'environnement, la solidarité, la paix", a-t-il dit, en citant le nouveau programme d'éducation à l'entreprenariat développé dans les lycées du Luxembourg et en suggérant le recours à Erasmus + et au Fonds européen d'investissement stratégique (FEIS).

Le commissaire européen en charge de l'Education, de la jeunesse, de l'éducation et du sport, Tibor Navracsics, a justement mis en avant le service volontaire européen dans le cadre du programme Erasmus + et le Corps européen de solidarité, inclus dans la nouvelle Intiative européenne pour la Jeunesse à venir, qui offrira aux jeunes de moins de trente ans la chance de soutenir une NGO, une autorité locale ou une entreprise privée active dans le domaine sur le territoire de l'UE.

Au final, les membres du Conseil étaient d'accord sur plusieurs points repris dans les Conclusions du Conseil, à savoir la nécessité : d'améliorer la communication, en utilisant les moyens utilisés par les jeunes, d'augmenter les possibilités de mobilité et de volontariat, de promouvoir les actions civiques, aidant à la reconnaissance des valeurs européennes de solidarité et de tolérance ou encore d'encourager la cohésion sociale en sensibilisant les jeunes au fait que les projets européens contribuent à améliorer leur vie, et dans ce sens faire le meilleur usage d'Erasmus +.

Le ministre slovaque  de l'Education, Peter Plavčan, a qualifié les interventions des ministres comme des "messages-clés" adressés aux leaders européens, en vue du Conseil européen des 14 et 15 décembre 2016. "Les jeunes sont des acteurs importants de nos sociétés actuelles. Nous devons garder leurs esprits ouverts, astucieux et soucieux de faire du bénévolat pour l'Europe. En retour, nous devons leur offrir des perspectives prometteuses. Aujourd'hui, en tant que partie de la tendance générale anti-"etablishment", les jeunes se sentent toujours plus déconnectés et en déconfort du projet d'Union européenne", a-t-il déclaré.

Autres sujets

Le Conseil a également débattu de la valorisation et du développement du talent chez le jeune. "Le talent n'est pas nécessairement enseigné comme tel, mais la découverte, l'effort, le soutien et les opportunités pour l'encourager et le développer sont des choses que les éducateurs et les systèmes éducatifs – de la prime enfance jusqu'à l'enseignement supérieur  - peut aspirer à fournir", expliquent les conclusions du Conseil.

Dans son intervention, Claude Meisch, a souligné qu'il faudrait donner à chaque élève la possibilité de se distinguer et qu'il faut le rendre attentif sur les manières de mettre en avant ses talents dans son parcours de formation. "La promotion de leurs talents ne doit pas se limiter au cadre scolaire", a-t-il par ailleurs dit, citant notamment le besoin de "lier le monde de l'éducation au monde professionnel". Le ministre a ainsi souligné l'importance d'identifier les besoins futurs du marché du travail, base sur laquelle il serait possible de façonner et affiner les talents de nos jeunes et ce dès le plus jeune âge. Il a également cité l'importance "de l'inclusion totale des élèves dans la vie culturelle", étant donné que "la culture permet d'explorer et exploiter les potentiels des jeunes".

"Dans ce contexte, il s'avère également important d'agir sur l'estime de soi", a expliqué Claude Meisch, selon le communiqué de presse du ministère de l'Education nationale. "Un jeune qui n'a pas confiance en ses moyens et ses aptitudes peut difficilement reconnaître ses talents. Il faut donc accorder une plus grande autonomie aux écoles afin qu'elles puissent prendre les décisions les mieux adaptées à la population scolaire et assurer un encadrement individuel des élèves leur permettant ainsi de prendre pleinement conscience de leurs compétences et de leurs talents", pense-t-il.

Le Conseil a par ailleurs adopté ses conclusions sur de nouvelles approches dans le travail avec les jeunes, afin d'aider les jeunes gens à développer leurs compétences. Les professionnels du travail avec les jeunes devraient être en mesure de reconnaître et d'utiliser les derniers développements dans la vie des jeunes, comme par exemple les avancées dans le monde numérique. De cette manière, ils pourront soutenir au mieux les jeunes dans leur défi d'intégration sociale.

Par ailleurs, les ministres  de l'éducation ont adopté une résolution sur une nouvelle stratégie en matière de compétences en réaction à la communication du 10 juin 2016, dans laquelle la Commission européenne expose sa vision concernant l'importance de la stratégie des compétences pour pérenniser l'emploi, a croissance et la compétitivité. Cette résolution souligne entre autres que l'éducation et la formation ne devraient pas seulement préparer au marché du travail, mais aussi contribuer à l'inclusion sociale et au développement de citoyens actifs et engages, qu'il y a un besoin d'enseignants et de formateurs excellents et, enfin, qu'il faut resserrer les liens entre l'éducation et le monde du travail.

Les ministres ont aussi trouvé un accord politique sur une recommandation concernant l'établissement d'une garantie de compétences visant à permettre à des adultes peu qualifiés d'acquérir les compétences en lien avec le marché du travail.

Enfin, le Conseil a adopté ses conclusions sur la prévention de la radicalisation, dans laquelle il souligne notamment le besoin "de remettre en question et défier les idéologistes extrémistes existantes et de les contrebalancer en appelant aux alternatives non-violentes et au soutien des parents, frères et sœurs, travailleurs socio-éducatifs et autres personnes en contact avec les jeunes gens en risque de radicalisation violente". "Aujourd'hui, le Conseil s'est mis d'accord pour se concentrer sur les mesures préventives telles que l'éducation, les activités culturelles et de volontariat ainsi que le travail socio-éducatif. On pourrait les considérer de "doux", mais si on s'y met avec vigueur, ils peuivent protéger efficacement nos sociétés", a déclaré le ministre slovaque de l'Education, Peter Plavčan.

Des débats sur la stratégie dans le domaine des relations culturelles internationales et sur les services audiovisuels

Le 22 novembre 2016, ‎le Secrétaire d'Etat à la Culture, Guy Arendt, a représenté le Luxembourg pour le Conseil dédié à la Culture. Le point principal à l'ordre du jour était le débat d'orientation sur la stratégie de l'Union européenne (UE) dans le domaine des relations culturelles internationales. Suite à une introduction de la part de Francesco Bandarin, sous-directeur général pour la culture à l'Unesco, les ministres étaient invités à procéder à un échange de vues sur la manière dont l'UE et ses États membres peuvent coopérer, de façon concertée et dans le plein respect de leurs compétences, en faveur d'une approche plus stratégique de la culture dans les relations extérieures de l'UE.

Dans son intervention, Guy Arendt a insisté sur le fait que la future stratégie devra définir de façon claire non équivoque et, surtout, lisible pour les pays partenaires les messages qui guident les politiques culturelles au niveau européen. "En effet, pour avoir une plus-value, une stratégie européenne devrait se concentrer sur les valeurs, thèmes et points, qui permettent aux États membres de se présenter en tant qu'Européens et de dépasser les préoccupations purement nationales", a-t-il dit en substance selon le communiqué de presse du ministère de la Culture.

Par ailleurs, le secrétaire d'État a rendu attentif au fait que le Conseil devrait d'abord se donner le cadre de travail nécessaire, notamment pour pouvoir répondre aux besoins d'une adaptation en continu et en temps réel d'une telle stratégie.

La Commission européenne a fait un rapport sur l'état d'avancement des travaux concernant la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil visant la coordination de certaines dispositions législatives, règlementaires et administratives des États membres relatives à la fourniture de services médias audiovisuels, fait par la Commission européenne le 25 mai 2016, afin de tenir compte de l'évolution des réalités du marché. Guy Arendt en a profité pour rappeler l'attachement du Luxembourg au principe du pays d'origine comme élément fondamental de la directive et pierre angulaire d'un marché unique audiovisuel. "Non seulement ce principe a permis une libre circulation des services audiovisuels, au bénéfice de la richesse de l'offre culturelle européenne, mais en offrant une sécurité juridique avéré, a permis la croissance de l'industrie audiovisuelle en Europe", a-t-il fait remarquer.

Pour cette raison, le Luxembourg s’oppose aux modifications suggérées sur la juridiction et la majeure partie des effectifs prévues à l’article 2 qui "semble remettre en cause la sécurité juridique existante", et ajouterait plus de complexité et de confusion jugées "indésirables". Cet article prévoit que lorsque les décisions éditoriales relatives aux services de médias audiovisuels sont prises dans un autre État membre que celui dans lequel le fournisseur de services a son siège, il est réputé être établi dans l’État membre où opère la majeure partie des effectifs employés aux activités de services de médias audiovisuels.

Par ailleurs, le Luxembourg est "sceptique" sur l’article 13 qui, pour le secrétaire d’Etat à la culture, "décourage la fourniture transfrontière des services". Ce dernier article prévoit notamment que les États membres peuvent exiger que les fournisseurs de services de médias audiovisuels à la demande visant des publics sur leur territoire mais établis dans un autre État membre contribuent financièrement à la production d’œuvres européennes.

Le Conseil a par ailleurs marqué son accord sur l'orientation générale concernant la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à une Année européenne du patrimoine culturel en 2018. L'objectif global de l'Année sera d'encourager et de sensibiliser davantage au rôle du patrimoine culturel dans un contexte politique et social élargi. Le texte doit être examiné prochainement au Parlement européen.

Les ministres ont par ailleurs accueilli favorablement la proposition de décision visant à ouvrir l'action des capitales européennes de la culture pour les années 2020-2033 aux pays de l'Association européenne de libre-échange. Dans ce contexte ont également été présentées les villes de Rijeka (Croatie) et de Galway (Irlande) qui ont été désignées comme capitales européennes de la culture en 2020.

Enfin, pour la partie Sport, le Conseil a adopté ses conclusions sur la diplomatie sportive, qui renvoie à l'usage du sport comme moyen d'influencer les relations diplomatiques, interculturelles, sociales, économiques et politiques. Les conclusions invitent les Etats membres à explorer les moyens de mieux utiliser le potentiel du sport à un niveau national, en particulier à travers l'éducation et l'implication d'athlètes connus comme messagers, pour promouvoir les pratiques positives de sport et les valeurs européennes.