Le 3 novembre 2009, le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, était en visite à Luxembourg. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue luxembourgeois Jean Asselborn, il a salué le jugement rendu le même jour par la Cour constitutionnelle tchèque qui ouvre la voie à la ratification du traité de Lisbonne. Il a également tenu à insister sur l’importance d’une Europe dans laquelle tous les pays sont respectés quelque soit leur taille. Par ailleurs, il a déclaré vouloir "définitivement tirer un trait sur les irritations provoquées entre nos pays par certaines déclarations faites au printemps" de cette année.
Jean Asselborn s’est dit honoré de la visite au Luxembourg du nouveau ministre allemand des Affaires étrangères "en fonction seulement depuis quelques jours". Jean Asselborn, qui a abordé les bonnes relations entre les ministres des Affaires étrangères européens, ainsi que l’importance de solidarité dans la politique, a souligné que le Luxembourg et l’Allemagne ont plusieurs points en commun, notamment leur engagement pour le multilatéralisme et leurs efforts pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.
Faisant référence à un discours de Guido Westerwelle datant du mois de mai 2009, dans lequel il a plaidé pour une Union européenne où les décisions sont prises par tous les Etats membres quelque soit leur taille, Jean Asselborn a tenu à citer une phrase de ce discours qui est d’une grande importance pour lui et qui dit que "dans la politique européenne, le Luxembourg est si grand que la France". Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères s’est montré persuadé que cette phrase aura une grande influence sur les actions politiques de son homologue allemand à l’égard des petits pays.
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères a également abordé le jugement de la Cour constitutionnelle tchèque, en soulignant que le 3 novembre 2009 "pourrait s’avérer une bonne journée dans l'histoire de l’Europe" et qu'une signature rapide du président tchèque Vaclav Klaus serait très importante pour l’UE. Pour lui, il faut maintenant "tout faire pour que le traité de Lisbonne entre en vigueur le 1er janvier 2010".
Jean Asselborn pense qu’il y aura quelques changements pour les ministres des Affaires étrangères sous le nouveau traité de l’UE, même si les décisions de la politique étrangère européenne continuent à être prises par consensus. "Les ministres des Affaires étrangères ne sont donc pas classés au deuxième rang mais, bien au contraire, ils doivent faire preuve de leur poids, compétence, énergie et volonté politique afin d’élaborer un mandat commun et de nommer ensuite le haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité de l’UE".
En guise de conclusion, Jean Asselborn, a tenu à insister sur le rôle très important du Conseil "Affaires générales" dans la coordination entre les différents conseils, ainsi que sur la position décisive occupée par l’Allemagne dans la stabilisation des relations entre les Etats-Unis et la Russie. Au niveau bilatéral, le Luxembourg veut continuer à mettre en œuvres des initiatives germano-luxembourgeoises concrètes, telles que le Schengen-Lycée de Perl, des initiatives qui "contribuent à faire avancer l’Europe".
Guido Westerwelle, qui a visité les Pays-Bas la veille et se rendrait en Belgique le lendemain, a expliqué que ce choix était bien réfléchi parce que "l’Europe est seulement forte si elle mise sur la multitude et si les petits Etats sont respectés de la même façon que les grands". Il a par ailleurs tenu à "définitivement tirer un trait sur les irritations provoquées entre nos pays par certaines déclarations faites au printemps" de cette année. Selon Guido Westerwelle, le nouveau gouvernement allemand veut des relations amicales avec ses partenaires afin que chacun se sente respecté.
Guido Westerwelle a en outre salué le jugement de la Cour constitutionnelle tchèque, ouvrant la voie à la ratification du traité de Lisbonne. "C’est une très bonne journée pour l’Europe", a-t-il déclaré tout en soulignant qu’il faudrait maintenant miser sur une ratification rapide du traité de Lisbonne, qui confère selon lui à l’UE de nouvelles marges de manœuvre. "Il n’y a maintenant plus d’obstacle à la signature du président Klaus", a-t-il conclu, "et il est d’ailleurs grand temps de tourner la page des discussions internes de réforme et de faire fonctionner l’UE sur base du nouveau traité au profit des citoyens".
Abordant les négociations sur la révision de l’accord de non-double imposition qui sont actuellement en cours entre l’Allemagne et le Luxembourg, Guido Westerwelle a déclaré qu’"il est évident que les pays puissent défendre leurs positions par le biais de négociations, d’entrevues et de diplomatie, mais non pas par des dérapages verbaux quelconques".