Le 7 mai 2013, les 3500 fonctionnaires du Secrétariat général du Conseil ont fait grève pour protester la réforme du statut qui est en train d’être esquissée. Le dossier est lié au cadre financier pluriannuel, puisque la question de la réforme du statut fait partie du paquet de négociations sur le budget de l’UE pour la période 2014-2020, qui vont débuter dans le cadre du trilogue le 13 mai prochain.
La Commission avait mis ses propositions de réforme sur la table en même temps que celles sur le budget pluriannuel de l’UE, en juin 2011 et elles avaient aussitôt rencontré l’opposition des syndicats de la fonction publique européenne. La Commission avait notamment proposé une réduction des effectifs de 5 %, une augmentation du temps de travail de 37h30 à 40h par semaine sans compensation, un relèvement de l’âge de la retraite de 63 à 65 ans et surtout, pour certains nouveaux recrutés, une baisse de salaire de 19 % (au recrutement) à 50 % (en fin de carrière).
Le compromis trouvé non sans mal au Conseil européen de février 2013, sur la base duquel vont se poursuivre les négociations impliquant Parlement, Commission et Conseil, vont encore plus loin puisqu’une coupe d’un milliard d'euros supplémentaire a été dû être consentie dans les dépenses administratives sous la pression d'un certain nombre d'Etats membres. A quoi s’ajoute un gel des salaires de deux ans.
Si le syndicat Union syndicale a choisi la date du 7 mai pour cette grève, c’est que le comité des représentants permanents des Etats membres devait se réunir le lendemain, 8 mai, pour approuver le mandat de négociation de la présidence sur la question de la réforme du statut.
D’après le syndicat, le "groupe statut" du Conseil, qui prépare cette position depuis plusieurs semaines, envisage :
"Un très rapide calcul a montré que l'ensemble de ces mesures signifierait, en 15 ans, une perte de pouvoir d'achat d'environ 60 %, qui s'ajouterait au gel des salaires de deux ans décidé par le Conseil européen", dénonce Union syndicale.
La grève du 7 mai visait donc à afficher le refus de perdre au moins 60 % de pouvoir d'achat au long de la carrière, voire plus si l'inflation augmente, mais aussi de payer des cotisations augmentées de 30 % pour une pension qui sera peut-être inférieure à celle des fonctionnaires nationaux. Les grévistes ne veulent pas non plus travailler jusqu'à 67 ans quand la moyenne des départs en pensions dans les fonctions publiques européennes est largement en-dessous de 63 ans, ni encore travailler davantage chaque jour sans la moindre compensation quand la Commission prône l'égalité des chances et l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
L’agence Europe, qui s’est entretenue avec Felix Geradon, secrétaire général adjoint au sein de l'Union syndicale, rapporte que la grève a été "massivement suivie au Conseil". Il ressort des propos de Felix Geradon que la grande inquiétude des syndicalistes est l’évolution des salaires à terme et le fait que les mesures envisagées risquent de faire perdre "tout attrait à la fonction publique européenne".