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Santé
Conseil européen – Les Etats membres s’engagent à porter l’aide financière contre Ebola à un milliard d'euros
24-10-2014


ce-ebola-cameron-rompuy-141024Les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union européenne ont décidé de porter l’aide financière de l’UE pour combattre l'épidémie de fièvre Ebola à un milliard d'euros, en marge du Conseil européen focalisé sur les objectifs climatiques et énergétiques de l’UE, a annoncé le 24 octobre 2014 son président sortant, Herman Van Rompuy, sur son compte Twitter, alors que la contribution européenne s'établissait jusque-là autour de 600 millions. La veille, lors du premier jour du Conseil européen,  Herman Van Rompuy avait en outre annoncé la nomination du Chypriote Christos Stylianides, le nouveau commissaire européen aux Affaires humanitaires, comme coordinateur de l'UE contre Ebola.

Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, a annoncé qu’il allait porter son aide de 156 millions à 256 millions d’euros, son Premier ministre David Cameron ayant appelé ses homologues à atteindre le cap du milliard d’euros. Pour mémoire, lors du Conseil Affaires étrangères du 20 octobre 2014, les Etats membres s’étaient engagés à porter l’aide à au moins un demi-milliard d’euros et de nommer un coordinateur.

Ces annonces interviennent alors que le virus menace de toucher deux nouveaux pays d'Afrique de l'Ouest, le Mali et la Côte d'Ivoire.  Au Mali, un premier cas d'Ebola, en provenance de la Guinée voisine, a été identifié le 23 octobre 2014 et, en Côte d'Ivoire, un aide-soignant guinéen potentiellement contaminé était recherché. De plus, un premier cas a frappé New York, avec un médecin récemment revenu de Guinée qui a contracté le virus en soignant des malades. Le rapporteur sur Ebola au Parlement européen, Charles Goerens, avait dénoncé le fait que "la gouvernance internationale a échoué dans la première grande crise sanitaire mondiale".

Un montant de 24 millions d’euros débloqués pour la recherche sur Ebola

Le 23 octobre 2014, la Commission européenne avait annoncé un financement supplémentaire de 24,4 millions d’euros à la recherche sur Ebola qui ira à cinq projets, dont un essai clinique à grande échelle d’un vaccin potentiel ainsi que des tests en vue de traiter la maladie. Les tests sur des vaccins contre Ebola seront menés si possible en décembre prochain en Afrique, a déclaré le 24 octobre 2014 à Genève le Dr Marie-Paule Kieny, directrice-générale adjointe de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).

Le financement provient de fonds du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 qui seront débloqués via une procédure accélérée, note le communiqué. "Nous sommes engagés dans une course contre la montre concernant Ebola, et il nous faut à la fois faire face à la situation de crise et trouver une réponse à long terme", a déclaré le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Pour la commissaire européenne sortante à la recherche, à l’innovation et à la science, Máire Geoghegan-Quinn, il s’agit d’un message de la communauté internationale "qu'il faut intensifier la recherche médicale sur Ebola".

Les financements qui seront accordés font suite à des propositions émanant d'équipes situées dans l’ensemble de l’UE et dans de nombreux pays tiers, propositions qui viennent d'être évaluées par un groupe d’experts indépendants. La part la plus importante (près de 15 millions d’euros) est allouée au projet EbolaVac, coordonné par le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline Biologicals, qui vise à mener des essais cliniques en Europe et en Afrique sur le vaccin candidat le plus avancé, selon une liste en annexe du communiqué.  

La Commission a également demandé au Partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP) d'inclure dans son plan de travail les nouvelles épidémies qui frappent l’Afrique, y compris le virus Ebola. Cela permettra à l’EDCTP de financer des essais cliniques de médicaments, de vaccins et de systèmes de diagnostic lors de futurs appels à propositions.

De son côté, pour éviter tout risque de propagation du virus, la  France a décidé vendredi d'étendre ses contrôles à "tous les modes de transports". Le 23 octobre, la présidente du Liberia, le pays le plus touché, Ellen Johnson Sirleaf, avait appelé à un contrôle strict des frontières de la part des trois pays concernés (Liberia, Guinée, Sierra Leone) afin d'empêcher une résurgence du virus dans les rares régions où l'épidémie recule.

Un manque de personnel soignant

Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), avait annoncé que la République démocratique du Congo (RDC) s'était engagée à envoyer 1 000 personnels de santé, s'ajoutant aux quelque 600 déjà promis par les pays d'Afrique de l'Est.

"Nous avons remarqué que la communauté internationale réagissait avec davantage d'infrastructures mais pas beaucoup de personnels de santé. Et les infrastructures sont vitales pour avoir des centres de traitement et des hôpitaux, mais si ces infrastructures n'ont pas de personnel, c'est du gaspillage", a-t-elle expliqué, tout en reconnaissant la modestie des effectifs déployés par l'UA (une trentaine de personnes). Il est "extrêmement difficile de trouver assez de personnel soignant" pour venir lutter contre Ebola, a reconnu le directeur général adjoint de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Keiji Fukuda. Le Dr Fukuda a évoqué une possible "inflexion dans la courbe" de la progression de la maladie d'ici à la fin de l'année, alors que le cap des 10 000 cas est pratiquement atteint, ce bilan incluant près de 4 900 morts.