Le ministre de la Coopération et de l’Aide humanitaire, Romain Schneider, a présenté le 31 mars 2015 les résultats des Assises de la Coopération qui se sont tenues les 26 et 27 mars 2015 à Esch-Belval. Un rendez-vous annuel placé cette année sous le signe de l’Année européenne du Développement et marqué par la Présidence du Conseil de l’UE que va exercer le Luxembourg au second semestre 2015.
Le ministre Romain Schneider a ainsi évoqué trois grands rendez-vous importants qui vont ponctuer la Présidence luxembourgeoise et qui ont pu être préparés au cours des discussions qui ont eu lieu avec tous les acteurs luxembourgeois de la coopération, mais aussi avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux les plus proches.
La Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Addis Abeba à la mi-juillet 2015 sera ainsi l’un des premiers rendez-vous importants de la Présidence luxembourgeoise, a expliqué le ministre. L’enjeu de cette conférence est en effet l’avenir du financement d’un développement durable, et Romain Schneider a assuré sur ce point que le Luxembourg, qui s’en tient à son engagement de contribuer à l’aide au développement à hauteur de 1 % du PIB, allait plaider pour que les pays industrialisés tiennent leur engagement de contribuer à hauteur de 0,7 % de leur PIB. Romain Schneider espère que cette conférence permettra d’aboutir à un accord intergouvernemental, car celui-ci pourrait poser les jalons en vue d’un deuxième rendez-vous important du second semestre 2015.
En septembre 2015, le Sommet sur le développement durable des Nations Unies sera en effet un rendez-vous crucial pour définir les objectifs de développement durable (ODD) qui seront à la base du programme de développement pour l’après 2015. Un programme qui doit succéder aux Objectifs du Millénaire en matière de développement et sur lequel les travaux ont été lancés dès 2012. Les Assises de la Coopération ont été l’occasion de discuter des 17 objectifs qu’il s’agit de définir.
Le Luxembourg insiste que le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance figurent à la base du dispositif qui sera agréé en septembre. Le ministre luxembourgeois entend mettre l’accent sur la lutte contre la pauvreté, mais aussi sur la protection sociale, car il importe aux yeux de Romain Schneider de donner aux gens des perspectives, en termes d’égalité, d’éducation ou encore d’accès aux soins, pour pouvoir mener la vie de leur choix.
L’importance de définir les objectifs à partir du terrain est aussi ressortie des discussions. Le président du Cercle des ONG, Armand Drews, a ainsi insisté sur le fait que les objectifs ne devraient pas se concentrer que sur le développement économique, mais devraient aussi renforcer le respect des droits de l’homme et la justice, ce qui passe nécessairement par un travail de coopération avec la société civile dans les pays partenaires. Un atelier a permis d’aborder le sujet de façon détaillée au cours des Assises.
Parmi les grandes orientations thématiques qui encadrent les futurs objectifs du développement, on trouve la dignité et la justice, mais aussi les questions environnementales. Un aspect qui est jugé prioritaire par le Luxembourg et qui sera au cœur de la Conférence de Paris sur le changement climatique (COP 21) prévue en décembre 2015. Un rendez-vous crucial à bien des égards pour l’UE et donc la Présidence luxembourgeoise, puisqu’il s’agit de parvenir à un accord universel et contraignant dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre : les moyens et les outils mis en œuvre par toutes les parties auront forcément un impact important pour les politiques de développement et les pays qu’elles ciblent. Un des objectifs de la France, qui accueille la conférence, est de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les pays développés à partir de 2020 afin de permettre aux pays en développement de lutter contre le dérèglement climatique.
Dans ses travaux, le Luxembourg entend mettre l’accent sur la cohérence des politiques. Une approche qui est appliquée au niveau national et qui sera promue pendant la Présidence, comme l’a expliqué Romain Schneider. Ainsi, tous les ministres luxembourgeois vont tenir compte des politiques de développement dans les formations du Conseil qu’ils auront pour mission de présider, et ils thématiseront la question, a-t-il assuré.
En ce qui concerne l’aide humanitaire, le Luxembourg entend aussi veiller à faciliter le débat entre les Etats membres de l’UE dans le cadre du Sommet humanitaire mondial qui aura lieu en mai 2016 à Istanbul. Il s’agit d’un processus de consultation d’environ deux ans qui englobe l’ensemble des acteurs humanitaires et d’autres parties prenantes au cours de 8 conférences régionales et d’une conférence globale à Genève (fin octobre 2015) en préparation du Sommet en Turquie. L’objectif du sommet sera de définir les domaines de travail de l’après-2016 qui permettront de rendre l’action humanitaire plus efficace, inclusive et globale.
Dans son programme, le Luxembourg prévoit aussi un atelier qui réunira acteurs humanitaires et responsables de la protection civile à Luxembourg Ville les 15 au 16 juillet 2015. Enfin, la protection des personnes les plus vulnérables en situation de conflit et des travailleurs humanitaires constituera une priorité du Luxembourg.