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Santé
L'EFSA va réévaluer l'impact du bisphénol A sur le système immunitaire
26-04-2016


Le logo de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)L'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) va réexaminer les effets potentiels du bisphénol A (BPA) sur le système immunitaire. C’est ce que l’EFSA a annoncé par voie de communiqué le 26 avril 2016. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport de l'Institut national néerlandais pour la santé publique et l'environnement (RIVM) soulevant des questions sur les effets du BPA pour le système immunitaire des fœtus et des jeunes enfants. Ce rapport, précise l’EFSA, analyse deux études par Menard et al. (2014) décrivant les effets prénataux et périnataux du BPA sur le système immunitaire.

En janvier 2015, l’EFSA avait estimé que l’exposition au BPA aux niveaux actuels ne présentait pas de risque pour la santé des consommateurs, mais, au vu de certaines "incertitudes", la dose journalière tolérable (DJT) avait toutefois était considérablement réduite en attendant les résultats d’une étude à long terme. "Le poids total des preuves scientifiques disponibles n’avait pas permis aux experts de l'EFSA de conclure si, oui ou non, les effets possibles du BPA sur la glande mammaire ainsi que sur les systèmes reproducteur, nerveux,  immunitaire et métabolique étaient susceptibles de se déclarer chez les animaux et les humains et s’ils étaient nocifs", expliquait l’EFSA. Cette décision avait alors suscité la polémique, le bisphénol A étant considéré comme un perturbateur endocrinien.

Dans son communiqué du 26 avril 2016, l’EFSA précise que les études sur la base desquelles a travaillé le RIVM n’avaient pas encore été publiées lorsque l’EFSA avait passé en revue la littérature scientifique disponible pour son évaluation des risques du BPA en 2014.

En faisant le choix de réexaminer la sécurité du bisphénol A pour le système immunitaire, l’EFSA fait suite à une demande du Ministère néerlandais de la Santé qui l’invitait à se pencher sur les résultats du rapport publié par le RIVM. Celui-ci recommande de promouvoir la recherche sur des alternatives au BPA et de conseiller aux consommateurs de réduire leur exposition au BPA via leur alimentation et les autres sources d’exposition.

En pratique, l'EFSA va mettre en place un groupe de travail composé d'experts internationaux. "Le groupe d'experts de l'EFSA sur les matériaux en contact avec les aliments, les enzymes, les arômes et les auxiliaires technologiques (groupe CEF) devrait publier une déclaration dans les mois qui viennent", annonce l’EFSA.

Parallèlement à cet examen du rapport RIVM, l'EFSA commence à se préparer à une prochaine évaluation des risques du BPA en développant un "protocole scientifique" pour une recherche documentaire structurée et un examen transparent de tous les éléments scientifiques nouveaux qui ne figuraient pas dans son évaluation précédente, annonce le communiqué. Une procédure de passation de marché public est en cours pour la collecte et l'extraction de données sur la toxicologie du BPA à partir des études scientifiques publiées depuis 2012.

Une consultation publique sur ce protocole, qui consiste en une méthode procédurale prédéfinie encadrant la collecte, l'extraction et l'évaluation des données, sera ouverte début 2017, annonce encore l’EFSA qui indique que "les parties prenantes représentant les pouvoirs publics, les milieux universitaires et la société civile pourront s’exprimer sur l'approche planifiée par l'EFSA avant le début de ses travaux". L'avis scientifique final devrait être achevé en 2018.