Les chefs de gouvernement croate et slovène ont signé le 11 mars 2013 un accord visant à résoudre un différend financier qui représentait un obstacle à l'adhésion de la Croatie à l'Union européenne prévue en juillet.
Cet accord, annoncé le 7 mars dernier, "règle la dernière question en suspens entre nos deux pays qui entravait la ratification du traité d'adhésion de la Croatie à l'UE", a déclaré le Premier ministre slovène Janez Jansa, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue croate Zoran Milanovic.
"Nous avons finalement un accord, il a nécessité un peu de bonne volonté et quelques contacts directs, mais maintenant, nous avons un accord qui satisfait les deux parties", a pour sa part déclaré Zoran Milanovic après la cérémonie de signature du document, qui a eu lieu à Mokrice, dans un château proche de la frontière entre les deux pays.
La Slovénie avait menacé ces derniers mois la Croatie de ne pas ratifier son traité d'adhésion à l'UE si un accord n'était pas trouvé à leur contentieux qui remonte à leur indépendance de l'ex-Yougoslavie, en 1991. Lors de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie, quelque 430 000 Croates avaient placé leurs économies dans la banque slovène Ljubljanska Banka (LB) qui a fait faillite dans les années 1990. Par la suite, la Croatie a dédommagé deux tiers de ces épargnants pour un montant d'environ 270 millions d'euros et a exigé que Nova Ljubljanska Banka (NLB), qui a succédé à LB, lui restitue ce montant.
Selon le texte de l'accord, les négociations sur le différend financier vont continuer sous les auspices de la Banque des règlements internationaux de Bâle. Et le Parlement slovène devrait désormais ratifier très vite le traité d'adhésion de la Croatie à l'UE.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, s’est adressé par courrier aux deux Premiers ministres afin de les féliciter pour avoir su choisir "la voie du dialogue, de la ténacité et du compromis". L’approche constructive dont ces deux gouvernements ont fait preuve pour résoudre des différends bilatéraux qui les opposait est pour Herman Van Rompuy "un signe de maturité" ainsi qu’un "exemple pour toute la région". L’accord signé est "un pas important pour la Croatie dans le chemin qui la conduit vers l’UE", a ajouté le président du Conseil européen en rappelant que la Commission devait présenter fin mars son dernier rapport de suivi sur les préparatifs de préadhésion de la Croatie. Reste aussi à finaliser la procédure de ratification du traité d’adhésion de la Croatie à l’UE par l’ensemble des parlements nationaux.