Les gestionnaires du corridor de fret 2, qui relie par le réseau ferroviaire les principaux ports européens (Rotterdam et Anvers) aux zones industrielles de l’Europe de l’Ouest ainsi qu’aux portes d’entrée vers le sud de l’Europe (Suisse, sud de la France, Espagne et Italie), en traversant le Luxembourg, ont annoncé le démarrage des activités opérationnelles du corridor 2 le 10 novembre 2013.

Pour mémoire, ce corridor fait partie des neuf corridors de fret du réseau transeuropéen de transports (RTE-T) créés en 2007 sur initiative de la Commission européenne avec l’objectif de réaliser une véritable interopérabilité européenne, et de continuer à optimiser le trafic de marchandises via le rail avec des trains dotés d’un équipement unifié ERTMS (pour European Rail Transport Management System).

Le 10 novembre, les activités opérationnelles du corridor de fret 2 ont ainsi été lancées conjointement par les gestionnaires d’infrastructure et les "organismes de répartition des capacités" des cinq pays traversés par le corridor, à savoir les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France et la Suisse, conformément au Règlement 913/2010/UE relatif au réseau ferroviaire européen pour un fret compétitif. Il s’agit ainsi de ProRail, d’Infrabel, de la Société Nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois (CFL), de l’Administration des Chemins de Fer luxembourgeois (ACF), de Réseau ferré de France (RFF), des Chemins de Fer Fédéraux suisses (CFF) et de Sillon Suisse.

Comme le rappelle le communiqué publié le 13 novembre 2013 par le Groupement européen d’intérêt économique (GEIE) Corridor de Fret 2, qui assure la gestion de ce corridor, il s’agit de l’un des principaux axes de transport ferroviaire, parmi les plus porteurs en Europe, avec déjà plus de 30 000 trains par an transportant plus de 20 millions de tonnes de fret.

Le projet du GEIE est de permettre au transport de fret ferroviaire d’être plus efficace et de gagner des parts de marché au transport routier, sa compétitivité par rapport à la route se mesurant principalement sur des moyennes et longues distances. "L’international se positionne donc comme le domaine de pertinence naturel du fret ferroviaire", poursuit le communiqué.

Afin de remplir cette mission, le GEIE mise notamment sur une amélioration des services destinés aux entreprises ferroviaires avec la mise en place d’un guichet unique ainsi que de "sillons internationaux". En effet, l’allocation de capacité, qui constitue l’une des principales missions confiées au corridor, devrait permettre d’assurer un meilleur service pour les entreprises ferroviaires et les autres candidats autorisés. Par exemple, pour se rendre de Rotterdam ou Anvers à Bâle, les entreprises  n’auront plus qu’à s’adresser à un seul point de contact, le guichet unique du corridor.

Depuis le 10 novembre 2013, les gestionnaires d’infrastructure et les organismes de répartition de capacité du corridor ont confié au guichet unique un premier catalogue de sillons internationaux pour des trains ad-hoc de l’horaire de service 2014. Ces sillons concernent les axes Rotterdam-Anvers-Metz-Bâle et Rotterdam-Anvers-Lille et sont décrits sur le site internet du corridor www.rfc2.eu .

Tout candidat à la réservation de ces sillons, qu’il soit entreprise ferroviaire ou non, peut commander ces sillons grâce à l’application informatique européenne "Path Coordination System" développée par RailNetEurope, précisent encore les gestionnaires. En janvier 2014, le corridor publiera un second catalogue de sillons internationaux, plus riche, pour l’horaire de service 2015.

Toujours dans le but d’améliorer la qualité de service pour ses clients, le corridor a par ailleurs mis en place une politique de planification des travaux coordonnée à l’échelle de ses 3 000 kilomètres de lignes. La liste des travaux programmés à un horizon de vingt-quatre mois est désormais également accessible sur le site internet du corridor.

Enfin, le Corridor 2 a également publié son "Document d’Information du Corridor" qui rassemble toutes les données utiles à propos du corridor, et notamment: une description détaillée des lignes du corridor et de ses terminaux; une présentation des mesures mises en place en matière d’allocation de capacité et de coordination de la gestion du trafic; une présentation indicative de tous les projets d’investissement programmés sur le corridor à l’horizon des dix prochaines années; et les principaux éléments d’une étude de marché réalisée en 2012/2013.