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Economie, finances et monnaie
"Tout sera fait pour parvenir à la stabilité de la zone euro", a réitéré Jean-Claude Juncker à l’issue de la réunion de l’Eurogroupe
17-01-2011


Les ministres des Finances de la zone Euro se sont réunis le 17 janvier 2011 sous la présidence de Jean-Claude Juncker. Jean-Claude Juncker présidant la réunion de l'Eurogroupe du 17 novembre 2011 © SIP / JOCK FISTICK

Ce fut l’occasion pour les ministres de saluer un nouveau venu, Jürgen Ligi, ministre estonien des Finances, qu’ils ont tenu à féliciter pour le passage à l’euro opéré en ce début d’année 2011 en Estonie.

Les ministres ont fait leur traditionnel tour d’horizon sur les développements récents en matière de stabilité financière dans la zone euro et ils ont fait le point sur la mise en œuvre des programmes d’ajustement grec et irlandais. Selon Jean-Claude Juncker, qui a rappelé à l’issue de la réunion que la Grèce bénéficierait de la troisième tranche de l’aide dans les prochains jours et que les 5 milliards d’euros levés par le mécanisme européen de stabilité financière début janvier avaient pu être placés à un taux de 2,5 % sur les marchés, "tout se déroule comme prévu".

Les ministres ont étudié les mesures prises par Malte afin de mettre fin à sa situation de déficit excessif et ont discuté des priorités de la Présidence française du G20 ainsi que du programme de travail de l’Eurogroupe au 1er semestre 2011.

Jean-Claude Juncker a relevé les nombreux signes encourageants notés dans l’examen fait de la situation économique et financière de la zone euro, saluant notamment les mesures prises par l’Espagne et le Portugal en termes de consolidation budgétaire et de réformes structurelles.

Le commissaire en charge des Affaires économiques et financières, Olli Rehn, a abondé dans ce sens, notant que la situation économique reflétait un certain dualisme marqué par une confirmation des signes de reprise dans l’économie réelle mais aussi par des tensions qui persistent sur le marché de la dette souveraine.

Les ministres des Finances ont commencé à plancher sur la "solution globale" aux défis auxquels fait face la zone euro

La part accordée au suivi des conclusions du Conseil européen des 16 et 17 décembre 2010 a donc été conséquente dans les discussions menées par les ministres des Finances. Il leur a été en effet demandé en décembre de formuler une "réponse globale" aux défis auxquels fait face la zone euro.

"Le Conseil européen a invité les ministres des finances de la zone euro et la Commission à achever, d'ici mars 2011, les travaux portant sur l'accord intergouvernemental instituant le futur mécanisme, en y intégrant les composantes générales décrites dans la déclaration de l'Eurogroupe en date du 28 novembre 2010, que le Conseil européen a approuvées", indiquaient les conclusions de décembre, précisant que "ce mécanisme sera activé d'un commun accord entre les États membres de la zone euro en cas de risque pesant sur la stabilité de la zone euro dans son ensemble" et que "les États membres dont la monnaie n'est pas l'euro seront associés à ces travaux s'ils le souhaitent".

Le 17 janvier a donc vu le début de ces travaux qui vont se poursuivre afin d’aboutir à des conclusions aussi rapides que possibles.

Jean-Claude Juncker avait réuni au préalable, pour une discussion informelle, les ministres des Finances des six pays de la zone euro notés d’un triple A par les agences de notation, à savoir l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas. Son objectif était de recueillir leurs vues, qui sont "grosso modo les mêmes" comme il l'a confié à Michel Delage sur les ondes de 100,7, puisque ces pays ont selon le président de l’Eurogroupe une "responsabilité particulière" en tant que principaux contributeurs. Loin de lui cependant l’idée de vouloir "fragmenter" l’Eurogroupe.

Au cours du débat amorcé pendant la réunion de l’Eurogroupe, toutes les options envisageables auraient été abordées, sans qu’aucune ne soit pour le moment privilégiée. Rien n’a encore filtré quant aux futures décisions de l’Eurogroupe et même la date à laquelle sera connu le fruit de ses travaux reste floue. Tout semble être fait cependant pour "accélérer les travaux", selon Jean-Claude Juncker qui n’a pas souhaité "s’enfermer dans des dates" tout en reconnaissant  "une certaine urgence pour terminer nos travaux" au cours des "jours et semaines à venir".

Olli Rehn et Jean-Claude Juncker à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe du 17 janvier 2011 (c) Conseil de l'UEOlli Rehn a insisté lui aussi sur la nature globale de la réponse que vont fournir les ministres de l’Eurogroupe avec la Commission, et il a repris les grands objectifs que se fixe la Commission et qui ont été présentés dans le cadre de son examen annuel de la croissance le 12 janvier dernier.

Il s’agit de poursuivre les efforts de consolidation budgétaire et les réformes structurelles engagées dans la zone euro, de mettre en place de nouveaux stress-tests dans les prochains mois pour le secteur bancaire et de faire en sorte que Parlement européen et Conseil approuvent les propositions faites par la Commission en matière de renforcement de la gouvernance économique d’ici l’été 2011. Sans oublier d’améliorer les outils de stabilité financière existant, c’est-à-dire de "renforcer la capacité effective d’emprunt du Fonds européen de stabilité financière et d’en élargir le champ d’action" comme le souhaite la Commission.

Sur ce dernier point, qui a fait l’objet de nombreuses questions de la part de journalistes restés en grande partie sur leur faim à l’issue d’une conférence de presse assez courte, il y a selon Jean-Claude Juncker "un degré très élevé de vues communes" avec de "petites différences mais qui ne sont pas dramatiques".

"Il est évident que la décision prise en mai qui prévoit que les Etats membres de la zone euro mettront à disposition 440 milliards d'euros sera maintenue, nous sommes en train de voir les différents instruments que nous pouvons actionner pour y parvenir", a ajouté Jean-Claude Juncker. "Nous avons pris des engagements en mai, ces engagements seront respectés", a-t-il martelé, insistant bien sur le fait que "tout sera fait pour parvenir à la stabilité de la zone euro, y compris la mise à disposition des moyens que nous avions promis". Mais le président de l’Eurogroupe ne s’est pas montré plus disert sur les "discussions techniques normales" menées à cette fin et sur les différentes options discutées.

Jean-Claude Juncker a par ailleurs annoncé que le Belge Peter Praet, haut responsable de la Banque de Belgique, et la Slovaque Elena Kohutikova, qui a été vice-gouverneur de la Banque centrale slovaque, avaient fait acte de candidature pour entrer au directoire de la Banque centrale européenne en remplacement de l'Autrichienne Getrude Tumpel-Gugerell dont le mandat touche à sa fin.